De lourds dossiers sur la table de la section laitière de la FRSEA de Normandie
Le 15 novembre, la dernière section lait régionale de la FRSEA Normandie a accueilli Benjamin Guillaume, directeur de la FNPL pour faire le point sur les avancées au sein de l'interprofession Cniel.
Le 15 novembre, la dernière section lait régionale de la FRSEA Normandie a accueilli Benjamin Guillaume, directeur de la FNPL pour faire le point sur les avancées au sein de l'interprofession Cniel.
Pour rappel, les accords interprofessionnels ont une importance majeure puisqu'ils sont fondés sur une volonté des différents maillons de la filière dans l'implication des problématiques collectives. Ils doivent conduire à assurer la pérennité de la filière laitière française. À ce jour, la publication de plusieurs de ces indicateurs se trouve dans une impasse car certains d'entre eux, comme le prix de revient publié par le Cniel, ont été refusés par le collège de la Fnil (Fédération nationale des industries laitières) malgré la validation de la méthode de calcul. Calculé à 485 euros/1 000 l, soit une hausse de 14 % par rapport à 2022 et servant de base pour la prise en compte dans ma matière première agricole (MPA), elle-même utilisée au sein des négociations commerciales, cet indicateur joue un rôle primordial dans les discussions entre un acheteur et un vendeur pour conclure un accord de vente. Ne pas le respecter revient à sous- estimer les coûts auxquels les éleveurs doivent faire face sur leurs exploitations et met en péril l'application d'Egalim et la construction du prix en marche avant.
La situation des OP en débat
La section laitière est revenue sur les récents évènements qui ont marqué les relations entre Lactalis et l'Unell, d'une part, et entre Sunlait et Savencia, d'autre part. À ce jour, les OP jouent un rôle majeur dans la gestion des volumes collectifs. Il est important pour elles de maîtriser les volumes et que les producteurs ne soient pas renvoyés à des contrats individuels. Elles sont aussi un rôle dans la négociation des prix. Le travail avec le syndicalisme a pour objectif de limiter la mobilité des producteurs entre les OP et favoriser l'évolution de ces dernières pour qu'elles deviennent transversales (favoriser la livraison à différentes laiteries). La concurrence doit être portée entre les acteurs de l'aval, et non entre les OP. Pour ce faire, il est nécessaire que les OP et le syndicalisme travaillent en coopération afin de favoriser le relais des informations depuis et vers les producteurs afin que cette évolution se fasse pour le mieux.
Contrôler l'origine des produits laitiers
Cette journée forte en échanges avec les participants aura permis de définir la feuille de route des stratégies syndicales régionales à adopter en lien avec les évènements : imminence de la signature des accords avec le Mercosur, début des négociations commerciales... La section a convenu de relancer des actions de vérification de l'origine des produits laitiers dans la distribution.
Les produits ciblés seront le beurre, pour sa crème importée, ou l'emmental pour le lait identifié d'origine "UE". En effet, les normes auxquelles répondent les producteurs français et la qualité, notamment sanitaire, proposée aux consommateurs sont bafouées lorsque le lait français est substitué par du lait importé. Ainsi des contrôles d'origine seront menés avec des éléments pédagogiques auprès des consommateurs pour expliquer que toute incorporation d'ingrédient laitier dans les produits transformés qui vient de l'étranger aura pour conséquence la mise en danger de la souveraineté alimentaire de la filière laitière française.•