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Conjoncture : la production laitière mondiale faiblit

De la Nouvelle-Zélande aux États-Unis, en passant par l’Europe, la collecte laitière s’érode. La France n’échappe pas à cette décrue. Après une baisse enregistrée en 2021, les volumes affichent encore un repli au premier trimestre. Tour d’horizon.

Les récents chiffres de l’Observatoire européen des prix du lait en Europe montrent que le prix du lait français est passé sous la moyenne de l’Union européenne à 27 depuis novembre 2021. La hausse du prix du lait est cependant bien plus forte chez nos voisins dont les laiteries ont des mix-produits plus en lien avec les marchés de commodité – beurre, poudres et fromages d’exportation. Les plus fortes évolutions se trouvent en Belgique, Irlande, Pays-Bas, Allemagne, Danemark et Pologne. D’après les estimations de l’observatoire, le prix polonais aurait même presque rattrapé le prix français, autour de 430 euros/t en avril (prix payé à qualité réelle). À l’opposé, les prix italien et espagnol ont très peu progressé sur cette période.

Une collecte européenne atone

La collecte laitière était en baisse sur le premier trimestre chez les principaux exportateurs mondiaux avec une chute de plus de 5 % en Nouvelle-
Zélande et Australie sur la période janvier-mars par rapport à la même période 2021.

Aux États-Unis la collecte baisse de 1 %. Les mêmes tendances s’observent au sein de l’UE, avec des réductions en France et en Allemagne, et une baisse marquée aux Pays-Bas : - 2,3 % sur janvier-avril par rapport à la même période 2021. Seule la collecte en Pologne augmente de façon significative avec + 3 % sur janvier-mars.

Conséquence : une hausse des prix des produits laitiers

En France, les prix des produits laitiers industriels atteignent actuellement « des niveaux records : 4 000 euros la tonne de poudre de lait écrémé, et 6 800 euros pour le beurre », explique Benoît Rouyer, économiste du Cniel, dans sa dernière note de conjoncture laitière du mois de mai 2022. « Sur un an, cela correspond à des progressions relatives de plus de 50 % pour la poudre de lait et de 70 % pour le beurre. »

Si le prix du beurre poursuit sa progression de manière régulière, le prix de la poudre a reculé de 350 euros en l’espace d’un mois. Les exportations de poudre de lait sont affectées de la paralysie de certains ports chinois dû au nouveau confinement de la population aux mois d’avril et mai, ce qui vient contrecarrer l’évolution des prix, alors que la Chine demeure le principal importateur mondial de poudre.

En conclusion : « Le contexte de prix élevé est à mettre en liaison avec l’évolution peu dynamique de la production laitière dans les principaux bassins exportateurs mondiaux. Sur les 12 derniers mois, la production laitière s’est stabilisée dans l’Union européenne, a reculé de plus de 3 % en
Nouvelle-Zélande et présente une croissance modérée de 0,4 % aux États-Unis. »
Ce manque de dynamisme se retrouve également en France.

Il est important de souligner que ces chiffres font abstraction de la guerre en Ukraine qui bouleverse les équilibres et les échanges mondiaux depuis plusieurs mois. Suite à cette instabilité, quelle sera l’évolution dans les prochaines semaines de la production et des prix au niveau international et, en premier lieu, en Europe ? •

Article rédigé avec le soutien du Criel Normandie Lait.

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