Aller au contenu principal

Comment un phyto entre et sort du marché ?

Glyphosate, sulfoxaflor, néonicotinoïdes, diméthoate, etc. Dans une actualité chargée, Agra revient sur la mécanique d’autorisation et d’interdiction d’un produit phyto.

file-alt-64675
© Source : Anses - Infographie Réussir

Un produit phytopharmaceutique (en abrégé : phyto) est destiné à protéger les végétaux et les produits de culture. Il est composé d’une ou plusieurs substances actives responsables des propriétés du produit et de substances appelées coformulants. Ces dernières permettent de donner à la préparation une forme appropriée à son application : anti-mousse, diluant ou agent mouillant.

L’échelon européen pour l’approbation des substances actives
Pour qu’un phyto soit commercialisé, la première étape est d’obtenir l’approbation - ou le renouvellement d’approbation - de(s) la substance(s) active(s) qu’il contient auprès de l’UE, notamment l’Efsa (1), des experts des États membres, la Commission européenne, etc. « La charge de la preuve de l’efficacité et de l’absence de risques inacceptables de la substance est de la responsabilité des industriels qui souhaitent la mettre sur le marché (article 29 du règlement (CE) N° 1107/2009) », explique l’Anses. Les industriels soumettent donc à l’UE un dossier incluant des études « dont la qualité, la validité des résultats et l’interprétation sont vérifiées ». Ces études sont acceptées ou rejetées pour l’évaluation qui peut aussi s’appuyer sur la littérature scientifique. Ce fut le cas du glyphosate qui a été renouvelé pour cinq ans récemment.

L’échelon national pour la mise sur le marché des produits
Lorsqu’une substance active est approuvée par l’UE, alors les industries souhaitant commercialiser des phytos contenant cette substance active doivent faire une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) ou de renouvellement d’AMM auprès d’un État membre (étape 2 du schéma ci-contre). Elles doivent déposer un dossier apportant des éléments « faisant la preuve de l’efficacité et de l’absence de risques inacceptables du produit pour les usages concernés ». En France, c’est l’Anses qui est chargée d’examiner les demandes d’AMM. Elle fonde sa décision sur une évaluation conduite à partir des données relatives à la substance active, ainsi que sur les données relatives au produit phyto (substance active et coformulants) qui figurent dans le dossier déposé par les industries. La littérature scientifique et, dans le cas de renouvellements d’AMM, les informations issues de la phytopharmacovigilance (2), sont également prises en compte.
Pour un phyto déjà commercialisé, si une industrie ne demande pas de renouvellement pour chacun des usages figurant dans l’AMM correspondante, ceux-ci voient leur autorisation devenir caduque au terme de la période d’autorisation de la substance active. Ce fut le cas des produits à base de diméthoate pour l’usage de lutte contre la mouche des cerises.

Restrictions d’usage ou retrait d’AMM
Les AMM permettent également de fixer des conditions d’emploi et, si nécessaire, d’introduire des restrictions d’usage en fonction des risques identifiés et lorsque l’absence de risque inacceptable n’est pas démontrée. Mais l’Anses peut aussi décider de retirer l’AMM. Ce fut le cas du Basta F1, herbicide à base de glufosinate, utilisé en pulvérisation sur vignes, vergers, légumes et pommes de terre, « l’évaluation ayant conclu à des risques inacceptables pour les opérateurs, les travailleurs, les riverains et les personnes présentes. »

(1) Autorité européenne de sécurité des aliments
(2) Dispositif de surveillance des effets indésirables des produits phytopharmaceutiques

D’autres voies pour le (ré) examen d’une substance active ou d’un phyto
Tout élément nouveau, quelle qu’en soit la source, concernant notamment la toxicité ou les effets indésirables d’une substance active ou d’un phyto peut, « s’il s’avère fondé », explique-t-on à l’Anses, entraîner « à tout moment » le réexamen de l’autorisation de mise sur le marché ou de l’approbation d’une substance active. Par ailleurs, l’interdiction peut aussi découler d’une loi, c’est le cas des néonicotinoïdes. Cette interdiction s’applique sans que n’interviennent les procédures de mise sur le marché et d’évaluation des produits, explique l’Anses.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Bruno Ledru, président de la FNSEA 76, Jérôme Malandain, président de JA 76, Romain Loiseau, président de JA 27, Amaury Levesque, président de la FNSEA 27.
Mobilisation réussie à Rouen... en attendant Bruxelles

Excédés par les annonces du président Macron sur le Mercosur et par la décision européenne de taxer les engrais importés, les…

Dès le 1er janvier 2026, le Macf va provoquer une explosion des coûts de production, déjà intenables des engrais.
Prix des engrais : la FNSEA lance un cri d'alerte

La FNSEA exige le report d'urgence de la nouvelle taxe européenne de Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (Macf) et…

25 % de la viande consommée a été importée.
Viande bovine : des échanges commerciaux à contre-courant

En France, les importations de viande bovine diminuent, les exportations augmentent alors que la production décline toujours.…

Pour la deuxième année consécutive, le constructeur a apporté des ajustements sur sa barre de coupe Varifeed.
Varifeed New Holland : gagner en simplicité et en efficacité

Le constructeur américain apporte de nouveaux ajustements sur sa barre de coupe Varifeed à tablier variable. Avec la volonté…

Journée lait du 13 novembre à Bois-Guillaume.
Le bien-être de l'éleveur, un enjeu-clé

Face aux défis croissants du renouvellement des générations, la section laitière de la FNSEA 76 organise, le jeudi 13 novembre…

NatUp et sa filiale Lunor lancent un nouveau produit à destination de la restauration collective et des GMS.
Pomme de terre : un nouvel outil industriel sur le territoire

Le nouvel atelier Lunor tourne maintenant depuis un mois. Quinze personnes recrutées avec la collaboration de France Travail y…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole