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CGB Normandie : un avenir dégagé malgré un contexte économique mouvant

Jeudi 2 juin se tenait l’assemblée générale de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) Normandie au Bocasse. En Europe, la betterave française est toujours en tête des producteurs malgré les aléas sanitaires.

Jeudi 2 juin se tenait l’assemblée générale de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) Normandie au Bocasse. En Europe, la betterave française est toujours en tête des producteurs malgré les aléas sanitaires.
De g. à d. : Benoît Carton, directeur régional de la CGB Normandie, Reynald Freger, président de la CGB de Seine-Maritime, et Jean-Philippe Garnot, secrétaire général de la CBG.
© Blandine Huré

L’assemblée générale, animée par Benoît Carton, directeur régional de la CGB Normandie, a débuté par un bref rappel des chiffres clés qui ont marqué la filière betterave ces dernières an­nées. S’en est suivi le point sur la politique générale du groupe par Jean-Philippe Garnot, secrétaire général de la CGB, précédant un focus sur la production de bioéthanol, donné par Nicolas Ralliand, directeur du pôle éthanol et des affaires publiques. Les différents sujets ont animé les discussions, mais le projet de sucrerie AKS à Rouen, lui, était au cœur de tous les débats.

1ER PRODUCTEUR EUROPÉEN DE SUCRE

406 000 ha, c’est la surface de betteraves en France en 2021, sur les sept régions pro­ductrices, en légère baisse pour 2022, aux alentours de 400 000 ha. La production, de 34,5 millions de tonnes de betteraves – transformées en sucre et en alcool –, ainsi que le rendement, impactés tous deux par la jaunisse en 2020 et le charançon, ont des indicateurs à la baisse mais une tendance à la hausse s’observe depuis 2021 pour atteindre une moyenne de rendement à 85,7 T/16 °S (16 % de sucre dans 1 T de betteraves, Ndlr). Un rendement plutôt satisfaisant pour les 23 700 planteurs, à 90 % coopérateurs. « La betterave, tête d’as­solement, a une belle place à défendre dans nos assolements, surtout dans un contexte climatique mauvais », atteste Reynald Freger, président de la CGB de Seine-Maritime.

La filière betterave emploie en France quelque 23 700 planteurs (à 90 % coopérateurs) en 2021.

LE BIOÉTHANOL A LE VENT EN POUPE

Une hausse de la courbe des immatricula­tions des véhicules essence, hybride, E85, GNV et GPL, est observable, et s’impose à hauteur de 70,7 % sur le marché des véhicules neufs en France. « Cette hausse de la consommation s’explique par un prix des carburants à la pompe élevé. Grâce à cela, le bioéthanol est devenu le chouchou des médias », se réjouit Nicolas Ralliand. Le bioéthanol s’inscrit également dans un cadre réglementaire particulier : la neutralité carbone annoncée par le gouvernement pour 2050 dans le cadre du paquet législatif “Fit for 55”, un ensemble de 12 mesures ayant pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne.

AKS : LE PROJET QUI QUESTIONNE

Le sucrier AKS, originaire des Émirats arabes unis, a pour projet d’installer une mega sucrerie, qui se veut “verte” sur la commune de Moulineaux en Seine-Maritime, avec comme défi premier, l’approvisionnement de 50 000 ha de betteraves en plus. Un projet qui met le feu aux poudres... « C’est un projet qui bouscule les habitudes. Nous resterons engagés auprès des agriculteurs et vigilants face aux éventuels impacts de la sucrerie, notamment au niveau du posi­tionnement de la France, qui redeviendrait un modèle exportateur. Aujourd’hui le projet qui nous a été transmis et expliqué n’est pas complet, nous avons encore beaucoup d’interrogations. Cependant nous resterons ouverts au débat, car si nous ne le sommes pas, d’autres le seront à notre place », sou­ligne Benoît Carton. Le directeur régional est aussi revenu sur les différents avantages d’un tel projet, selon la CGB Normandie, « Il s’agit d’un projet attractif pour la filière, neutre au niveau carbone avec un transport essentiellement ferroviaire, et qui engendre des investissements importants : sucrerie, distillerie, méthaniseur, etc. Sans oublier que la sucrerie sera créatrice d’emplois », complète-t-il. Cependant, il cite également différents inconvénients, tels que l’approvi­sionnement de 50 000 ha supplémentaires de betteraves, les répercussions sur le prix avec un marché excédentaire, l’impact sur la production d’autres cultures en Normandie ainsi que la concurrence avec les sucreries existantes. Sur ce point la sucrerie Cristal Union s’est d’ores et déjà exprimée et opposée à ce projet : « L’année 2016 fut marquée par la fin des quotas, nous avons alors eu une surproduction, six ans plus tard nous avons réussi à nous restructurer. Aussi avec un projet comme celui-ci, notre marché va être dérangé », souligne Simon Vandeputte, responsable du service bette­ravier du groupe Cristal Union.

Le président du Syndicat national des fabri­cants de sucre (SNFS), Christian Spiegeleer, s’est également exprimé : « Le projet laisse perplexe, il pose plus de questions qu’ils ne donnent des réponses. Nous avons des doutes en matière d’ordre financier, commercial, mais également sur la capacité à créer de l’activité sans en remplacer ».

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