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Campagne 2020 : jaunisse et stress hydrique.

L’Institut technique de la betterave (ITB) a tenu son comité technique Normandie le 7 janvier dernier.

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En Seine-Maritime, le rendement moyen est de 87 tonnes, soit 11 tonnes de moins que la moyenne 5 ans.
© Simon Huet

La campagne betteravière 2020 se distinguera par des rendements hétérogènes et historiquement faibles. Dans certaines zones, nous parlons d’une baisse de rendement de 40 %. Dans l’Eure, la moyenne est de 66 tonnes contre 87 tonnes moyenne 5 ans. En Seine-Maritime, le rendement moyen est de 87 tonnes, soit 11 tonnes de moins que la moyenne 5 ans. Malgré tout, c’est dans ce département que les rendements sont les plus corrects par rapport aux conditions de l’année. La sucrerie de Fontaine-le-Dun devrait être la première usine au niveau national pour les tonnages traités.

 

Symptômes de la jaunisse sur 70 % des betteraves

Alexandre Métais est revenu sur les raisons de cette mauvaise année : les fortes contaminations par les virus de la jaunisse et l’arrivée très précoce du stress hydrique. « Dans le Vexin, nous observions déjà fin avril 90 % des plantes avec pucerons verts. Les traitements insecticides n’ont pas permis de baisser la pression. En Seine-Maritime, la pression a été plus faible : au 24 avril, 36  % des plantes étaient colonisées par les pucerons mais au 18 mai, la fréquence est passée à 96  % en raison de vols observés à partir du 10 mai ».

Le manque d’eau est la seconde raison des faibles rendements. Entre le 29 mars et le 10 août, les cumuls de pluie ont été de 115 mm dans le Pays de Caux et 99 mm dans le Vexin, soit 60 % de moins par rapport à ce que l’on peut connaître habituellement.

Cette année, la réserve de survie a été atteinte fin mai-début juin, un mois plus tôt que ce que l’on constate habituellement. L’eau disponible pour la betterave a été très limitée jusqu’à la mi-août. Le retour de la pluie le 15 août, de façon hétérogène malgré tout, a permis une reprise de végétation. Mais de nouvelles conditions sèches au mois de septembre n’ont pas permis de compenser.

 

Dérogation mais diminution des doses de NNI de 25%

Depuis le 15 décembre la loi autorise de nouveau un retour de l’usage des NNI dans le cadre d’une dérogation. Dès le 18 décembre, l’ITB a donc déposé auprès du ministère de l’agriculture ses demandes de dérogation pour un retour nécessaire des NNI. Cela a été entendu et le gouvernement a mis en consultation publique le projet de décret autorisant le retour des NNI uniquement pour la betterave, pour l’année 2021.Pour le directeur Vincent Laudinat, c’est une grande avancée pour la filière betterave malgré quelques contraintes :

- le volume d’usage a été diminué de 25 % par rapport aux doses utilisées jusqu’en 2018,

- il ne pourra être utilisé des NNI sur la même parcelle sur les deux années qui suivent une récolte de betterave,

- la première année 2022 qui suivra la première récolte de betterave, les plantes qui seront cultivées ne devront pas présenter de caractère d’attractivité pour les insectes pollinisateurs. Progressivement, à partir de 2023, il y aura une ouverture à d’autres plantes (maïs et pomme de terre) et en 2024, à toutes les plantes mellifères y compris le colza.

« Nous sommes en échange permanent avec le gouvernement pour que ce décret soit en progrès dès l’année prochaine. Dans ce décret il y a effectivement une possibilité d’adaptation grâce à une clause de modification des cultures en cas d’apport scientifique prouvant la non attractivité de certaines espèces végétale ».  A noter que pour le moment cultiver du lin sur l’année N+1 après betterave ne sera pas possible. Dans le cas des Cipan, ils entrent dans la même catégorie. S’ils sont attractifs, il faudra les retourner et les détruire avant la floraison. Tout Cipan non attractif pourra être semé.

 

Quelle efficacité avec des doses réduites de 25% ?

La dose de traitement de semences à base de NNI sera donc réduite de 25 % (Cruiser 60 g à 45 g – Gaucho de 90 g à 67  g) mais permettra néanmoins de protéger correctement sur la période sensible de la betterave, c’est-à-dire du stade cotylédons à 10-12 feuilles. Des essais ont démontré que la dose réduite de 25 % des deux matières actives fait aussi bien sur le contrôle de la jaunisse que la dose pleine.

« Nous sommes relativement rassurés mais il faudra être vigilants au printemps et adapter la protection si besoin. Il faut savoir que le réservoir de virus est là et que le climat n’est pour le moment pas à risque pour le puceron. Il faudrait des températures de - 4°c durant une vingtaine de jours pour nettoyer les pucerons. Aujourd’hui le risque est fort et on peut s’attendre à une pression proche de 2020 » ajoute Alexandre Métais.

Aujourd’hui, il n’y a pas de variétés tolérantes mais bon nombre de semenciers devraient déposer des nouveautés dès les semis 2021.

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