Anas de lin : une litière naturelle très en vogue en élevages bovins
Plus écologique, plus absorbante, souvent moins chère que la paille de blé, la litière en anas de lin, déjà bien répandue dans les élevages équins, remplace petit à petit la paille de blé dans les élevages bovins.
Plus écologique, plus absorbante, souvent moins chère que la paille de blé, la litière en anas de lin, déjà bien répandue dans les élevages équins, remplace petit à petit la paille de blé dans les élevages bovins.
La Normandie est la première région française productrice de lin. Cette plante est cultivée depuis des années dans la région à destination du textile grâce aux fibres de lin qui se trouvent dans la tige, récupérées par écanguage (broyage de la tige du lin pour en séparer la matière textile, NDLR). Depuis quelques années, les anas de lin sont valorisées en litière pour animaux.
Paille de blé VERSUS Anas de lin
« Le lin est composé de deux parties : la fibre et le bois. On appelle ce dernier, qui représente 50 % du volume de la plante, les anas de lin. Après rouissage du lin, et grâce à un processus d’extraction et de broyage au teillage, processus mécanique n’utilisant ni produits chimiques ni eau, les fibres sont séparées et les anas récupérés », résume Romain Depestele, 28 ans, à la direction du groupe Depestele, qui possède deux teillages, l’un situé au Bocasse depuis 1949 et l’autre à Bourguébus (14) depuis 2005. Il est aussi en charge du développement d’un nouveau teillage dans le Vexin normand. « Lorsqu’ils arrivent à l’usine, les anas sont dépoussiérés puis défibrés. Cette étape est importante car la plus grosse partie de notre production est destinée aux clubs hippiques, et si les chevaux ingèrent de la fibre de lin, il y a un gros risque de colique derrière. Pour éviter cela, de nombreux contrôles sont réalisés tout le long de la chaîne », souligne-t-il.
Une commercialisation tous azimuts
Les principaux marchés de cette litière en anas de lin passent par des grossistes et par la filiale “T +” du groupe Depestele. Ils sont à destination de l’Allemagne, des Pays-Bas et bientôt de l’Espagne. Le groupe Depestele fournit également les écuries locales. « Il est possible de venir en chercher directement à l’usine, ou bien de se faire livrer par semi-remorque. Nous vendons les litières par palette de 24 sacs. Avec quatre sacs, comprimés, de 20 kg, on garnit un box de 9 m². Le prix est établi lors d’un devis », précise-t-il avant de revenir sur les avantages de cette litière. « Elle a un pouvoir absorbant très élevé. Elle peut absorber jusqu’à 300 % de son volume, et lorsqu’elle se décompose, elle se transforme en humus idéal pour l’épandage. C’est pour ces raisons qu’on voit de plus en plus d’éleveurs bovins remplacer la paille de blé par cette litière ». •