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Sucrerie XXL à Rouen : le projet abandonné

La société dubaïote Al Khaleej Sugar (AKS) dont le projet de construire une sucrerie sur le port de Rouen avait séduit Haropa Port ne remplit finalement pas un certain nombre de conditions pour mener à terme son entreprise.

La friche industrielle Renault, située entre Grand-Couronne et Moulineaux, n’accueillera finalement pas de sucrerie. Tout reste à y reconstruire.
© Haropa Port

Le territoire français, et qui plus est la région Normandie, ne comptera pas de sitôt une nouvelle sucrerie. Fin mai, c’est par la voix de la sénatrice de la Seine-Maritime, Céline Brulin (groupe communiste républicain citoyen et écologiste) que l’on a appris « l’abandon total de la collaboration » le 24 mai dernier entre la direction d’Haropa Port et AKS. Ce rapprochement, annoncé en mars 2022 devait conduire à la construction d’une sucrerie « géante » par AKS sur le port de Rouen avec la bénédiction de la société gestionnaire des ports de Rouen, Le Havre et Paris, celle des élus de la Région Normandie et de Rennes Métropole. En 2020, le départ de Renault avait en effet laissé un vide de 75 hectares sur une zone à vocation industrielle.
La production, qui aurait pu être réalisée sur le site normand, avait pour objectif l’export, et plus particulièrement les destinations Maghreb, Italie, Espagne et Royaume-Uni. Le projet de sucrerie laissait envisager une fabrication du sucre comprise entre « 650 et 800 000 tonnes annuelles », soit environ 4,5 millions de tonnes de betteraves par an travaillées, pour quelque 50 000 ha. Pour la Métropole Rouen Normandie, un tel projet devait être une aubaine compte tenu des retombées économiques espérées. L’investissement était évalué à « plusieurs centaines de millions d’euros », indiquait en mars 2022 Haropa Port. Autre effet positif attendu et finalement déçu, celui sur l’emploi : « 300 emplois directs et un millier d’emplois indirects » étaient annoncés. La mise en service de la sucrerie devait être effective en 2025.

Les oppositions satisfaites

Selon Céline Brulin, c’est parce que la société dubaïote « ne répondait pas aux exigences du port et de l’État » que le projet s’est arrêté. Et d’ajouter que « la société AKS n’a transmis aucune information sur ses intentions et n’a jamais communiqué publiquement ». Dans son communiqué du 24 mai, la sénatrice « salue cette annonce (d’abandon du projet, NDLR) qui permet de réfléchir à de nouvelles possibilités s’inscrivant pleinement dans le souhait de développer une dynamique de réindustrialisation de la vallée de la Seine respectueuse des riverains et concertée avec les élus des communes concernées ». Localement, le maire de la commune de Moulineaux, Frédéric Le Goff, est lui aussi satisfait, comme il l’a fait savoir sur le réseau social Facebook : « Je suis heureux de cette sage décision et espère pouvoir travailler avec mes amis élus et la direction d’Haropa port sur un nouveau projet. » Secrétaire régional d’Europe Écologie Les Verts (EELV) et élu de la Métropole de Rouen, Stéphane Martot se « félicite » quant à lui de la mise à l’écart « d’une activité qui n’était pas en accord avec l’équation compliquée entre bonnes conditions de travail pour les salariés et les conséquences sur l’écologie. »

Un silence de plusieurs mois

Du côté de la profession agricole, on ne peut pas vraiment dire que le projet porté par AKS ait suscité une grande adhésion. Et pour cause : en novembre dernier, les syndicats betteraviers de l’Eure et de la Seine-Maritime affichaient une certaine prudence face au silence d’AKS sur ses intentions et l’avancée du projet. Dans les mois qui ont suivi l’annonce d’Haropa Port, ni Alexandre Quillet (CGB 28), ni Reynald Fréger (CGB 76) n’ont en effet obtenu les réponses aux questions – légitimes et nombreuses – des agriculteurs. « Depuis notre rencontre avec le dirigeant du groupe AKS en mars 2022, aucun élément nouveau dans l’instruction du projet n’a été porté à notre connaissance », indiquait Reynald Fréger. Ils sont désormais fixés… •
 

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