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|Spécial Prospective| Etre agriculteur demain.

Eddy Fougier, politologue, dresse dans le Demeter un portrait de la France rurale.

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Deux fermes sur trois risquent de ne pas trouver de repreneurs. Le renouvellement des générations, avec la transmission du savoir aux jeunes, est un enjeu majeur.
© Stéphane LEITENBERGER

La population agricole est confrontée à son vieillissement. Elle se heurte aux difficultés de renouvellement des générations. Au cœur du problème, la notion d’attractivité pour le métier. En même temps, on constate une hausse des installations hors cadre familial. Ce constat, il est fait en France, mais aussi en Europe et en Amérique du nord. « La situation est assez préoccupante, on a besoin de sang neuf. Deux fermes sur trois sont susceptibles de ne pas retrouver de repreneurs. »

 

L’appel aux bras, un échec

Dans les scénarios envisagés par le politologue Eddy Fougier, spécialiste de l’altermondialisation, celui de la continuité va vers une augmentation de ces difficultés et du vieillissement des agriculteurs. Si l’agriculture conventionnelle reste la règle, pour le politologue, recruter des jeunes risque d’être difficile, et il se base sur le constat d’échec de l’appel aux bras pour travailler dans les champs, lancé par le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, au début de la crise sanitaire. Il y avait beaucoup de volontaires mais peu ont pu satisfaire les employeurs de main d’œuvre.

Deux autres scénarios sont décrits par Eddy Fougier. Celui de la rupture, c’est celui où des jeunes s’installent à la campagne dans l’idée de soutenir l’agroécologie. Il pourrait conduire à la création d’emplois avec de jeunes diplômés qui ne souhaitent plus être enfermés dans des « bullshit jobs »*, mais occuper un métier « qui a du sens ». Ce seraient les descendants spirituels des néo-ruraux des années 70 installés pour beaucoup dans la Drôme… aujourd’hui berceau de l’agriculture biologique.

Enfin, le scénario de la collapsologie, basé sur la peur, c’est un afflux en masse de jeunes face à la montée des périls, qu’ils soient viraux (Covid) ou environnementaux (climat). La campagne est alors un lieu de refuge avec la volonté de vivre en autarcie et la création de « micro-républiques » agricoles de subsistance. Cette théorie est prise au sérieux puisqu’elle a fait l’objet d’une étude du ministère de l’Agriculture, « Agri 2050 » en 2020 et on peut supposer que la crise sanitaire lui donne du crédit supplémentaire… On notera toutefois qu’elle ne peut qu’être limitée par la viabilité des exploitations.

 

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