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Réduire les antibiotiques au tarissement.

La chaire agriculture écologiquement intensive, dont les membres sont l’Inrae, des écoles d’ingénieurs et des coopératives*, a organisé lors du Space une web conférence sur les mammites des vaches laitières et l’utilisation des antibiotiques.

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© D. R.

Les mammites, qu’elles soient cliniques ou chroniques, représentent la première pathologie en bovins laitiers. 40 % des vaches laitières françaises sont touchées par la maladie. Cela représente une perte moyenne de production de 235 kg par an et un coût de 230 euros par vache (coût qui comprend la baisse du lait vendu). Les solutions sont parfois difficiles à identifier. Le tarissement est une période à risque, comment l’appréhender ? Dans les années 60, l’utilisation systématique d’antibiotiques en curatif et en préventif était recommandée. Mais ensuite, les élevages ont progressé dans leur pratiques d’hygiène et il est arrivé sur le marché les obturateurs de trayons. Le tarissement représente 39 % des ventes d’antibiotiques. Pour conserver leur efficacité, les spécialistes conseillent le traitement sélectif au tarissement. Quatre vaches laitières sur dix ont au moins un quartier infecté à ce moment-là mais cela signifie aussi que six vaches sur dix sont saines. Les éleveurs ont tendance à traiter même s’il n’y a pas besoin.

 

Grilles de sélection

En différenciant les animaux sains des malades, on pourrait baisser la consommation d’antibiotiques. Il existe des grilles de sélection depuis dix ans mais elles sont très peu utilisées. L’éleveur craint de nouvelles infections. Comment les convaincre alors d’abandonner le traitement systématique au tarissement ? Après avoir consulté une trentaine d’experts et des éleveurs, la chaire a établi deux supports : une grille pour les conseillers des coopératives* et un document pour l’éleveur qui souhaite passer au traitement sélectif. La grille est un outil de discussion entre le conseiller et l’éleveur pour évaluer les risques du troupeau. Dans ce document éleveur, il est préconisé d’observer la dynamique des infections pendant la période sèche, de diagnostiquer les mammites à partir de critères et de sélectionner un traitement selon le diagnostic. Le conseiller peut faire un audit chez l’éleveur en repérant les bonnes pratiques existantes et celles à améliorer. Ensuite ils peuvent mettre ensemble en place un traitement sélectif au tarissement. La chaire souhaite entre autres démystifier le fait que c’est très grave si les vaches laitières s‘infectent au tarissement. L’éleveur peut repérer les vaches à traiter grâce à des outils d’aide à la décision. Les analyses cellules en font partie (même si l’éleveur n’est pas au contrôle laitier). Par exemple, en Allemagne, les éleveurs réalisent presque tous des bactérios sur leurs vaches laitières au moment du tarissement par des laboratoires spécialisés. Si les vaches ne sont pas traitées au tarissement, la prévention est très importante. Il ressort également de cette conférence que les éleveurs enquêtés s’inquiètent surtout du coût et du temps passé avec ces nouvelles pratiques où l’on réduit les antibiotiques. La dimension économique et son évolution doivent être prise en compte dans le conseil. La suite du travail de la chaire sera la remontée des données pour pouvoir comparer un éleveur qui souhaiterait entrer dans la démarche de se comparer à un groupe d’éleveurs en fonction des facteurs de risques identifiés dans son élevage.

*Agrial, Terrena, Eureden

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