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L'Oplase inquiète pour son prix du lait, le plus bas de Normandie

C'est la douche froide pour les 422 producteurs de lait adhérents à Oplase livrant à Eurial ultra frais.

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Deux-cents producteurs seinomarins livrent le site Gruchet-le-Valasse d'Eurial.
© Stéphane Leitenberger

A l'annonce de leur prix de septembre, 315,272 euros dans l'Est et 313,75 euros dans l'ouest, les producteurs de lait adhérents à l'organisation des producteurs de lait Seine et Est* (Oplase) sont inquiets. « Alors que la plupart des régions viennent de subir une période de sécheresse, qu'une préoccupation s'installe sur le manque de nourriture pour les mois à venir, le prix du lait s'en mêle. Un léger mieux en début d'année laissait espérer une année comparable à 2017 voire plus... », expliquent-ils dans un communiqué du 5 septembre.
Le conseil d'administration de l'Oplase n'accepte pas le prix annoncé. Il a été demandé à Eurial lors de l'assemblée générale, un prix 2018 au minimum comme 2017, voire supérieur. Pour le moment, et en ne tenant pas compte uniquement de septembre, le prix moyen à neuf mois n'est pas satisfaisant pour les producteurs.

Négociations
« Le conseil d'administration lors de la réunion avec Eurial prévu fin septembre va négocier pour obtenir un prix au quatrième trimestre plus favorable pour arriver à un prix annuel à la hauteur de nos attentes. Le conseil d'administration va tout mettre en oeuvre pour vérifier avec les outils à disposition et selon les conditions de son accord cadre la bonne application du prix du lait pour 2018 », détaille le communiqué.
« Nous sommes inquiets du discours d'Eurial qui nous dit que le quatrième trimestre ne sera pas miraculeux à cause de leurs valorisations. Notre objectif risque de ne pas être tenu, ce qui serait très dur pour les éleveurs, vu que la sécheresse et la hausse du prix de l'énergie vont faire monter les coûts de production», ajoute Gérard Duval, producteur dans l'Eure et référent Ouest à l'Oplase.

Questionnement
L'OP s'interroge sur ce qui plombe la valorisation de l'entreprise. « Nous allons étudier de près les indicateurs de marché qui figurent dans le contrat. »
En Haute-Normandie, deux-cents producteurs de Seine-Maritime et soixante-six producteurs de l'Eure livrent Eurial pour son usine de Gruchet-le-Valasse, avec un volume total de 135,4 millions de litres. Plus au nord, les producteurs de la coopérative laitière de la Bresle (Somme et Seine-Maritime) livrent Eurial pour son usine de Quincampoix (60), avec un volume de 55 millions de litres.
*L'Oplase, basée au Gros Theil (27), est une organisation de producteurs de 8 départements (Haut Rhin, Meurthe et Moselle, Haute Marne, Yonne, Oise, Somme, Seine Maritime et Eure).

 

Prix du lait en septembre 2018
En euros les mille litres, prix de base septembre 2018
Maîtres Laitiers du Cotentin 330
Sodiaal 345
Lactalis 329,70
Eurial Ultra-frais 313,75.

 

La FNSEA demande une clarification de la stratégie d'Agrial
« Je suis consterné par les prix annoncés par Eurial. Ils placent cette coopérative au dernier rang de toutes les laiteries normandes, tant pour le troisième trimestre que pour le prix moyen de l'année connue à ce jour », commente Jocelyn Pesqueux, président de la section laitière de la FNSEA 76. Au-delà du prix, les professionnels sont « inquiets par les ambitions d'Agrial. La volonté de développer la coopérative est claire, mais celle d'aller chercher la meilleure valorisation pour les adhérents ne l'est pas ». Pour Jocelyn Pesqueux, « la raison d'être d'une coopérative de vente est précisément de mieux vendre la production de ses adhérents. Ça doit être son objectif principal ». Il se demande « est-ce que les adhérents d'Agrial ont donné une autre mission à leurs dirigeants ? Le prix du lait cette année désespère les producteurs mais c'est toute la stratégie d'Agrial qui m'inquiète.»

Les laitiers de la Bresle sur le front
Jeudi dernier, une petite quinzaine de producteurs de la coopérative laitière de la Bresle sont allés demander des explications à Eurial sur son site de Quincampoix-Fleuzy (60). Au mois de juin, Eurial avait annoncé un prix pour le troisième trimestre de 325 euros les 1 000 litres. Selon Samuel Crombez, le directeur du site, cela résulte d' « une mauvaise valorisation d'un quart du mix produit, qui n'était pas attendue ».
Une réponse qui a fait bouillir les producteurs. Joseph Petit, vice-président de la coopérative de la Bresle, s'indigne que « ce soit les producteurs qui paient pour un problème de fonctionnement interne et pour une mauvaise stratégie commerciale !». Si l'on fait le calcul, ce sont dix euros de moins en moyenne par rapport aux autres laiteries. Réponse du responsable d'Eurial : « Le prix de base payé à nos producteurs est dans la moyenne pour tout notre bassin de production» (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire et une partie de la Somme, ndlr).
Une excuse insuffisante pour les producteurs. Sébastien Théron, président de la coopérative de la Bresle, demande à la coopérative « d'impérativement mieux valoriser son mix produit pour remonter le prix de base », pour le quatrième trimestre. Le président appelle Eurial au sérieux, car il ne comprend pas « comment les commerciaux d'Eurial vont faire passer des hausses en affichant un prix à la baisse  ! ». Si les discussions ont été plutôt cordiales, le groupement de producteurs de la Somme et de Seine-Maritime attend néanmoins une réaction rapide de la part de l'industriel. A.M.

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