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« L’agriculture n’est pas un problème, c’est une solution »

Denis Fumery est président de l’association Rencontre ville-campagne. Cette association francilienne va à la rencontre des écoliers et enseignants pour raconter le quotidien d’un agriculteur.

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© cbaudart

L’association Rencontre ville-campagne est unique en France : elle va a la rencontre des écoliers pour communiquer sur l’agriculture et le métier d’agriculteur en Ile-de-France. Son président, Denis Fumery, est agri- culteur dans le Val-d’Oise. A 62 ans, ce producteur de grandes cultures est aussi un infatigable communiquant. D’où vient ce souci d’aller à la rencontre du grand public ? « Les agriculteurs d’Ile-de-France sont plus que partout ailleurs confrontés à la méconnaissance de leur métier. Tous font face à une forte pression urbaine. Pour rééquilibrer les choses, il faut continuer à expliquer ce que nous faisons et pourquoi » explique Denis Fumery. L’association Rencontre ville-campagne propose aux enseignants de classes de l’Essonne, du Val d’Oise et des Yvelines la venue d’un agriculteur dans une classe de CM1/CM2, pendant 2 heures.

" Nous rencontrons 25 enfants sur une matinée » poursuit Denis Fumery. Au total, une centaine de séances ont lieu chaque année. Elles sont dispensées par une quarantaine d’agriculteurs, baptisés « prof-agris ». Jusqu’alors, ces membres actifs étaient bénévoles. Ils sont désormais indemnisés. « Le travail fait par les agri- culteurs pour parler de leur passion doit être bien défrayé. Communiquer est une facette de notre métier. Ce temps passé a une valeur et doit être considéré comme une diversification » explique l’agriculteur. Une centaine de classes s’inscrit en moyenne tous les ans auprès de l’association. La mécanique des inscriptions est bien huilée : l’association existe depuis 18 ans. A chaque rentrée, les enseignants reçoivent un courrier leur présentant la démarche de l’association. Les interven- tions commencent dès la fin du mois d’octobre jusqu’à la fin mai.

Comment se déroule la séance ? Tout commence par une présentation de l’agriculture francilienne, puis de l’exploitation. Pour appuyer l’intervention, l’agriculteur dispose d’une mallette contenant une clé USB avec des présentations Powerpoint, des pots de graines, des tubes de semences et des posters pédagogiques. L’intervenant va répondre à toutes les interrogations des petits citadins. Les questions et les devinettes ont la part belle. « L’agricul- ture est un domaine désormais souvent méconnu, malgré sa grande proximité » observe Denis Fumery, qui relève que « ces échanges sont l’occasion de parler des enjeux agricoles de demain. Par sa fonction nourricière, l’agriculture est un métier d’avenir : la planète compte 240 000 habitants de plus chaque jour ».

 

UNE PALETTE DE SUJETS ABORDÉS

 

Avec ces interventions, les enseignants trouvent là une manière différente et originale d’interroger de multiples points du programme scolaire. « Ils sont souvent surpris par la palette de sujets que nous abordons. C’est vrai que nous convoquons tout le programme de l’année en 2 heures ! » s’amuse le président de l’association, qui développe : « L’agriculture est liée au sol, à sa région, au climat.Tout naturellement, dans mes interventions, je parle d’histoire et de géographie, d’environnement, de maths, de géométrie et d’économie. L’agriculture est une matière vivante : on a oublié que si la Révolution française a eu lieu, c’est en partie parce que la France connaissait des mauvaises récoltes à répétition. En juillet, les greniers étaient vides et les français avaient faim. Aujourd’hui, si on ne parle plus de famine, c’est grâce à un gros travail du monde agricole. Il ne faut pas avoir honte de mettre en valeur le travail accompli. »

Plus actuel, le débat sur les pesticides est régulièrement abordé. « Je réponds en leur demandant ce que font leurs parents lorsqu’ils sont malades. S’il existe des so- lutions pour soigner les plantes, pourquoi m’en priverai-je ? » Pour Denis Fumery, les agriculteurs peuvent encore redresser leur image : « Un sondage BVA a confirmé qu’une large majorité de Français aime ses agriculteurs. Par contre, nos concitoyens n’aiment pas les pratiques agricoles. A mon sens, c’est parce qu’ils méconnaissent les pratiques agricoles actuelles. Il faut expliquer ce que l’on fait, sans être sur la défensive, et être dans la proposition » insiste Denis Fumery. « L’agriculture n’est pas un problème, c’est une solution pour l’Humanité ».

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