Aller au contenu principal

La souveraineté en production porcine menacée

Les producteurs de porcs s'interrogent sur leur avenir. Réunie le 5 janvier, la section porcine de la FRSEA a échangé sur les difficultés que la production connaît pour être acceptée.

Engraissement de porcs Label rouge sur paille.
© G. Lefèvre

Veut-on encore une production porcine en France ? Nombreuses sont les filières agricoles qui s'interrogent de la sorte. La production porcine n'y échappe pas et c'est à cette question que les membres de la section porcine de la FRSEA ont réfléchi. Car, si l'acceptation de la production et de ses contraintes par le voisinage n'est plus une découverte, la conjoncture économique devrait rendre les producteurs optimistes. Les cours permettent en effet de couvrir les coûts de production et d'investir pour moderniser ou rationaliser les élevages. Or, il s'avère que c'est sur le plan administratif que les freins sont mis à ces investissements, faute d'autorisation. Les producteurs mettent en cause certains excès de zèle de l'administration chargée des installations classées qui rejette des demandes au nom de manques mineurs aux dossiers d'autorisation. Les rejets successifs parviennent à décourager des producteurs qui finissent par jeter l'éponge et abandonner la production. De plus, le producteur doit mettre en œuvre les " meilleures techniques disponibles " et l'on comprend que chaque contrôle des installations classées, tous les trois ans, peut aboutir au retrait de l'autorisation ce qui place le producteur dans l'incertitude permanente quant à la poursuite de son activité.

Structures

La réglementation agricole elle-même ne favorise pas toujours le développement de la production porcine. En effet, le schéma directeur régional des exploitations agricoles, en calculant des équivalences en surface pénalise la production porcine : " si l'on produit les céréales pour nos aliments, nos surfaces agricoles sont comptées deux fois ", déplorent-ils. D'autant que la mise en place des dispositions de la loi Sempastous, qui encadre les mouvements de foncier sous forme de parts de société, impacte les producteurs de porcs dont l'activité est souvent le fait d'exploitations sociétaires.

IED

Enfin, les producteurs de porcs n'acceptent pas le compromis survenu en trilogue au niveau européen sur la directive sur les émissions polluantes (IED). En effet, " le compromis sacrifie les viandes blanches au profit des élevages de ruminants " estiment-ils. Cet accord entre la Commission, le Conseil des ministres, et le Parlement européen doit encore être ratifié en mars par le Parlement européen. Les producteurs de porcs demandent aux députés de rejeter le compromis qui abaisse les seuils d'autorisation et imposera, de facto lors de l'application du texte, des contraintes supplémentaires à de nombreux éleveurs. La défense de l'élevage est un sujet qui semble faire consensus dans les discours politiques. Pour les producteurs de porcs, il serait bon qu'il se traduise concrètement dans les décisions politiques et leur application administrative.•

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Céline Collet, Gaëlle Guyomard, Jean-François Chauveau, Gilles Picard, Guillaume Burel, Denis Letellier, Vincent Leborgne sont prêts à accueillir tout le monde le 16 mai à Beuzevillette.
L'édition MécaLive Ouest 2024 le 16 mai à Beuzevillette

Un programme riche et varié d'ateliers attend les visiteurs tandis que plus de 80 exposants, 70 marques de matériels et des…

Frédéric Van Gansberghe, président de Futerro, et Olivier Leducq, directeur général de l'usine Tereos de Lillebonne, lors de la signature du partenariat le 11 avril à Gruchet-le-Valasse.
Tereos : ouverture d'un marché de 150 000 tonnes de dextrose par an

Le groupe coopératif a conclu le 11 avril un partenariat avec l'industriel belge Futerro qui doit ouvrir son usine de…

Faner le plus précocement possible pour atteindre les 30-35 % de matière sèche en 48 heures.
Ensilage d’herbe : privilégier le fourrage à plat pour 35 % de MS

Avec une organisation de chantier différente, on peut en 48 heures récolter de bons fourrages. Explication.

Reynald Fréger, président de la CGB 76
« Avoir les mêmes moyens de production que nos collègues européens »

Le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves de la Seine-Maritime (CGB 76), Reynald Fréger, demande…

Donner de la lisibilité aux producteurs bio était l'objectif de la journée.
Porter collectivement des pistes pour améliorer la situation du bio

La Chambre d'agriculture a organisé une journée spéciale le 12 avril au lycée agricole d'Yvetot pour donner des perspectives…

Hervé Morin, président de la Région Normandie, et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur au Molay-Littry pour présenter le plan, en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin

C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé au Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole