Aller au contenu principal

La FNSEA veut une Ferme France souveraine et compétitive

C’est entouré du secrétaire général et des deux premiers vice-présidents qu’Arnaud Rousseau, nouveau président de la FNSEA, a répondu aux questions de la presse le 13 avril à Paris. Il a fixé ses grandes orientations du syndicalisme majoritaire pour les trois prochaines années.

Première conférence de presse d'Arnaud Rousseau en tant que président de la FNSEA.
© Actuagri

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a clairement affiché les ambitions du syndicat majoritaire lors de sa première conférence le 13 avril, ambitions qui se déclinent en trois grands piliers : « Nous voulons tout d’abord contribuer à la souveraineté et à la compétitivité de la Ferme France », a-t-il déclaré, expliquant que la réalité montre depuis des années que la production française ne cesse de reculer et que les importations « avec des normes très différentes des nôtres » croissent régulièrement. Cette situation l’agace d’autant plus que « nous avons l’une des agricultures les plus durables du monde ». La FNSEA souhaite aussi assurer le renouvellement des générations en « attirant les talents » et en développant la pluralité des projets « car nos métiers ont du sens ». Encore faut-il que ces projets puissent créer de la valeur ajoutée et que cette dernière non seulement rémunère les agriculteurs mais aussi leur permette de financer leur transition agroécologique. « D’ailleurs, il n’y a pas de climato-sceptiques à la FNSEA », a assuré Arnaud Rousseau, car tous les jours les agriculteurs, « entrepreneurs du vivant (…) tous les jours au milieu de la nature » constatent le dérèglement climatique. Sur ce sujet comme d’autres, le syndicat majoritaire veut (c’est le 3e pilier) passer un pacte avec la société. Définissant la FNSEA comme un « syndicat responsable et engagé », « un partenaire respectueux, exigeant » et « ouvert au dialogue dans un cadre républicain », Arnaud Rousseau a cependant mis en garde le gouvernement, l’invitant à ne pas franchir quelques lignes rouges comme celles des surtranspositions. « Nous serons à l’affût des contradictions et des incohérences », a-t-il assuré, avec en ligne de mire, les sujets brûlants de la phosphine et des néonicotinoïdes.

Pas la décroissance pour modèle

Interrogé sur le sujet de l’eau, le président de la FNSEA a précisé que les solutions doivent être adaptées aux territoires et que les retenues de Sainte-Soline, adaptées à la plaine du sud des Deux-Sèvres, ne sont pas reproductibles partout. Il appelle à dépassionner le débat, insiste sur le fait qu’on « ne saura pas produire d’alimentation sans eau » et martèle le fait « que les agriculteurs ont déjà largement amorcé le virage du changement climatique » dans leurs exploitations. D’ailleurs chaque filière a produit son plan d’atténuation et d’adaptation. C’est le cas pour la vigne avec des cépages résistants, un travail sur les pratiques culturales, sur la désalcoolisation du vin. « Nous ne sommes pas dans l’immobilisme » a déclaré le premier vice-président Jérôme Despey. Patrick Bénézit, 2e vice-président a aussi rappelé que les 13 millions d’hectares d’herbages et de prairies en France concourraient à ces objectifs d’atténuation/adaptation par le captage du gaz carbonique, par la protection de la biodiversité qu’offre ce système extensif. Il n’est d’ailleurs pas question pour la FNSEA de prendre la décroissance économique comme modèle. « Les agriculteurs sont agacés de prendre des leçons d’écosystèmes et d’environnement », a précisé Arnaud Rousseau, précisant au passage sa pensée sur l’Anses qui a refusé l’exportation de céréales en raison de la présence de phosphine. « Les scientifiques font leur travail. C’est bien. Mais on ne peut pas avoir une agence qui s’affranchit des règles européennes. Il revient au politique de prendre la décision finale », a-t-il certifié, rappelant ainsi au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, ses propos lors du congrès de la FNSEA à propos du S-Métolachlore… que l’Anses envisage d’interdire. •

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Céline Collet, Gaëlle Guyomard, Jean-François Chauveau, Gilles Picard, Guillaume Burel, Denis Letellier, Vincent Leborgne sont prêts à accueillir tout le monde le 16 mai à Beuzevillette.
L'édition MécaLive Ouest 2024 le 16 mai à Beuzevillette

Un programme riche et varié d'ateliers attend les visiteurs tandis que plus de 80 exposants, 70 marques de matériels et des…

Frédéric Van Gansberghe, président de Futerro, et Olivier Leducq, directeur général de l'usine Tereos de Lillebonne, lors de la signature du partenariat le 11 avril à Gruchet-le-Valasse.
Tereos : ouverture d'un marché de 150 000 tonnes de dextrose par an

Le groupe coopératif a conclu le 11 avril un partenariat avec l'industriel belge Futerro qui doit ouvrir son usine de…

Reynald Fréger, président de la CGB 76
« Avoir les mêmes moyens de production que nos collègues européens »

Le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves de la Seine-Maritime (CGB 76), Reynald Fréger, demande…

Faner le plus précocement possible pour atteindre les 30-35 % de matière sèche en 48 heures.
Ensilage d’herbe : privilégier le fourrage à plat pour 35 % de MS

Avec une organisation de chantier différente, on peut en 48 heures récolter de bons fourrages. Explication.

Donner de la lisibilité aux producteurs bio était l'objectif de la journée.
Porter collectivement des pistes pour améliorer la situation du bio

La Chambre d'agriculture a organisé une journée spéciale le 12 avril au lycée agricole d'Yvetot pour donner des perspectives…

Hervé Morin, président de la Région Normandie, et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur au Molay-Littry pour présenter le plan, en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin

C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé au Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole