Aller au contenu principal

La chaudière biomasse amortie en moins de quatre ans

Agriculteur sur une exploitation de polyculture-élevage à Lavaqueresse dans l’Aisne, Christophe Baudrin a installé une chaudière biomasse pour chauffer sa porcherie. Il en est très satisfait et nous explique pourquoi.

Naisseur-engraisseur de porcs, 140 toutes les trois semaines, et producteur d’aliments pour l’élevage, Christophe Baudrin voyait ses factures d’énergies enfler chaque année. En 2015, au vu du coût du gaz, Christophe Baudrin réfléchit à une nouvelle installation pour l’atelier porcs. En maternité, la consommation énergétique s’élevait à 208 kWh par truie et par an répartie pour 81 % pour le chauffage et 10 % pour la ventilation. Les consommations étaient élevées, en particulier dans la maternité au niveau électrique et en post-sevrage pour le gaz. C’est pourquoi, il décide de se renseigner sur le prix et le fonctionnement du chauffage au bois auprès du Gaec Caron, producteur et distributeur de plaquettes, situé dans son village. Il se rapproche également de Guillaume Rautureau, spécialiste énergie à la Chambre d’agriculture, pour obtenir un diagnostic de performance énergétique de l’exploitation et mettre en place son projet d’installation d’une chaudière biomasse. « Je consommais 13 tonnes de gaz par an représentant 11 500 euros sur l’année, soit 5 euros par porc de chauffage ». Selon les calculs issus du diagnostic, le résultat est sans appel : pour 150 m3 de bois équivalents aux 13 tonnes de gaz, le prix descend à 3 400 euros par an soit 1,57 euro par porc. 
Le projet de Christophe Baudrin est éligible au Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) réalisé par la Chambre d’agriculture et il a bénéficié d’une aide de 40 % de subventions pour réaliser ses travaux qui se sont terminés au printemps 2016. « J’ai pu bénéficier d’une aide de 16 300 euros. Ce qui est intéressant, c’est qu’avec le coût des copeaux de bois, ma chaudière est déjà rentabilisée ». Cependant, « il faut prévoir un bâtiment ou en créer un pour installer la chaudière et installer le silo tout à côté. Ici, la chaudière se trouve à 15-20 mètres de la porcherie. Nous avons dû enterrer le réseau de chaleur pour acheminer l’énergie jusqu’à son lieu de consommation et installer quelques équipements plus économes comme les ventilateurs par exemple ». Grâce à l’installation d’une chaudière biomasse, Christophe Baudrin a gagné en compétitivité et en visibilité au niveau de sa production porcine, alors même que cette filière souffre souvent d’une marge réduite.

Un silo adapté et accessible

Christophe Baudrin explique que les abords du silo de livraison doivent être aménagés pour faciliter le déchargement car les plaquettes sont bennées par des remorques agricoles. « Généralement, j’achète 150 m3 par an, soit 5 bennes, et je remplis mon silo de 50 m3, tous les deux mois. Je vide le bac à cendres tous les 15 jours », précise l’agriculteur qui avoue devoir ramoner la chaudière une fois par an et recevoir une équipe d’entretien une fois par an. La chaudière de marque Gilles, société rachetée depuis par Hargassner, d’une puissance de 75 kW, chauffe toute la porcherie. « La température intérieure atteint les 26 °C pour les porcelets à engraisser pendant 70 jours. Après, je réduis à 23 °C quand ils sont adultes ». Dans son installation, le plancher est lui aussi chauffant avec 37 à 38 °C au sol. 
C’est sûr, Christophe Baudrin ne regrette pas sa chaudière biomasse. « Je l’ai amortie en moins de quatre ans. C’est économiquement et environnementalement rentable avec 85 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport au gaz tout en utilisant une ressource produite localement », conclut-il, doublement ravi de son installation au regard de la flambée actuelle des prix de l’énergie. •

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Céline Collet, Gaëlle Guyomard, Jean-François Chauveau, Gilles Picard, Guillaume Burel, Denis Letellier, Vincent Leborgne sont prêts à accueillir tout le monde le 16 mai à Beuzevillette.
L'édition MécaLive Ouest 2024 le 16 mai à Beuzevillette

Un programme riche et varié d'ateliers attend les visiteurs tandis que plus de 80 exposants, 70 marques de matériels et des…

Frédéric Van Gansberghe, président de Futerro, et Olivier Leducq, directeur général de l'usine Tereos de Lillebonne, lors de la signature du partenariat le 11 avril à Gruchet-le-Valasse.
Tereos : ouverture d'un marché de 150 000 tonnes de dextrose par an

Le groupe coopératif a conclu le 11 avril un partenariat avec l'industriel belge Futerro qui doit ouvrir son usine de…

Faner le plus précocement possible pour atteindre les 30-35 % de matière sèche en 48 heures.
Ensilage d’herbe : privilégier le fourrage à plat pour 35 % de MS

Avec une organisation de chantier différente, on peut en 48 heures récolter de bons fourrages. Explication.

Reynald Fréger, président de la CGB 76
« Avoir les mêmes moyens de production que nos collègues européens »

Le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves de la Seine-Maritime (CGB 76), Reynald Fréger, demande…

Donner de la lisibilité aux producteurs bio était l'objectif de la journée.
Porter collectivement des pistes pour améliorer la situation du bio

La Chambre d'agriculture a organisé une journée spéciale le 12 avril au lycée agricole d'Yvetot pour donner des perspectives…

Hervé Morin, président de la Région Normandie, et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur au Molay-Littry pour présenter le plan, en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin

C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé au Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole