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Sanitaire
Élevage porcin : la biosécurité toujours d’actualité

Avec l’arrivée de la peste porcine aux frontières françaises, les mesures de biosécurité n’ont jamais été autant d’actualités. Retour sur les documents officiels, le nouveau rôle de référent en charge de la biosécurité et les contrôles émis. En images, les aménagements mis en place dans un élevage. 

Un arrêté relatif aux mesures de biosécurité a été publié en octobre 2018 par le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation, dans le cadre de la lutte contre la peste porcine et autres dangers sanitaires réglementés. Il fixe le contenu minimal du plan de biosécurité qui est applicable aux exploitations détenant des porcs domestiques ou sangliers, avec pour but de limiter le risque de diffusion à l’intérieur des exploitations et le risque de propagation à l’extérieur d’agents infectieux. De plus, le respect de ces recommandations entraînerait des répercussions positives sur la santé telles que la baisse du niveau de dépenses de santé, la diminution du taux de perte, l’amélioration des performances de croissance, etc.

Le contenu minimal du plan de biosécurité

Le plan de biosécurité énonce les différents éléments à mettre en application dans le cadre de la biosécurité en élevage porcin. Il comprend 14 points, un plan de circulation, la délimitation de trois zones, une liste des fournisseurs, une liste des personnes travaillant au sein de l’élevage, le nom des vétérinaires, le plan de gestion des flux, le plan de nettoyage-désinfection, le plan de gestion des sous-produits animaux, le plan de lutte contre les nuisibles (rats), le plan de protection vis-à-vis des sangliers, le nom du référent en charge de la biosécurité ainsi que son attestation de formation, le plan de biosécurité signé par l’ensemble des personnels, le cahier d’émargement des intervenants extérieurs, la traçabilité des flux d’animaux à l’intérieur de l’exploitation et les mesures spécifiques à la biosécurité prise par le personnel en charge de la manipulation des cadavres.

Le plan de biosécurité proposé par l’Ifip

L’Institut du porc (Ifip) a proposé un plan pouvant être mis en place par les éleveurs, la forme n’étant pas obligatoire, mais il reprend l’intégralité des points réglementés. Il comprend une grille d’analyse des risques avec différents points tels que l’organisation générale de l’élevage (délimitation, signalétique, etc.), le sas sanitaire (panneau, marche en avant, port de gants et charlottes, etc.), l’entrée du matériel (zone réservée, stockage, matériel en commun, etc.), la quarantaine (lavage, accès à la quarantaine, etc.), le départ/réception des animaux (présence d’un quai d’embarquement, transport, etc.), les nuisibles (entretien des abords, présence d’oiseaux ou de rongeurs dans les bâtiments, animaux de compagnie, etc.), la gestion de l’équarrissage (lavage des mains, accès, etc.) et le nettoyage-désinfection (plan de nettoyage).

Le référent en charge de la biosécurité

La formation en biosécurité est obligatoire pour tous les éleveurs porcins. Mais il a fallu d’abord former les professionnels de santé animale. « À ce jour, l’Ifip et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) ont formé 600 professionnels de santé animale, au siège de l’Institut comme en région, ainsi qu’au sein de coopératives. À la suite de cette formation, les vétérinaires et conseillers techniques étaient habilités par l’Administration à faire des audits puis à dispenser in fine aux éleveurs une formation biosécurité d’une journée devenue obligatoire. La réglementation est formelle, il doit y avoir au minimum par élevage une personne formée à la biosécurité », résume Isabelle Corrégé, vétérinaire à l’Ifip. Ces formations peuvent notamment être financées par Vivéa, le fonds d’assurance formation des actifs agricoles non-salariés.
Gaëlle Le Guen, référente en charge de la biosécurité au sein de la SCEA du Mont au Roux à Cléville, veille au respect des normes de biosécurité au sein de l’élevage. « Mon employeur, Christophe Deschamps, a effectué la formation il y a quatre ans. Il devait en amont de la formation préparer un plan de l’élevage en précisant les différentes zones : publiques, professionnelles et d’élevage ainsi que les différents flux : aliments, animaux, matériel, etc. À la suite de cette journée, il a mis en place au sein de son élevage différents aménagements pour éviter les croisements entre les zones. Il a tout d’abord installé des portails aux entrées de chaque zone, permettant ainsi de contrôler les entrées des visiteurs. Des panneaux d’informations sont également installés sur l’ensemble de l’élevage. » « Mon rôle, précise la salariée, est de me tenir à jour des nouvelles normes à appliquer mais également de vérifier que toutes les mesures mises en place sont respectées. Je vérifie l’état des équipements mis en place et le respect des consignes de biosécurité, par exemple avec le registre des visiteurs dans les élevages. Cela passe par des contrôles réguliers en interne et spontané. Nous sommes également susceptibles de recevoir un contrôle de la part des services vétérinaires ».

Les contrôles

« Il y a deux niveaux de contrôles, précise Isabelle Corrégé. Tout d’abord, le contrôle volontaire, effectué par le vétérinaire ou bien un conseiller technique. Le second niveau de contrôle, lui, est à la charge des services vétérinaires. Nous, à l’Ifip, nous ne sommes pas un organisme de contrôle. Cependant avec l’Association nationale sanitaire porcine, nous avons proposé l’outil d’audit Pig Connect, une formation gratuite reprenant tous les points importants de la biosécurité. Il permet aux éleveurs de faire une piqure de rappel sur les différentes règles à appliquer dans leurs élevages ». •

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