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Devenez membre du jury du concours départemental de labour

Le concours départemental de labour du Festival de la terre aura lieu dimanche 3 septembre à Saint-Sauveur-d’Émalleville l’après-midi. Qui dit concours dit concurrents et dit aussi jury pour évaluer les performances de chacun et désigner un vainqueur. Cette année le comité d’organisation du concours départemental de labour lance un appel aux personnes intéressées pour apprendre à juger le concours en binôme avec un juge expérimenté. Rencontre avec Stéphane Godquin, président du jury.

Cette année vous lancez un appel pour transmettre votre passion à des personnes intéressées par cette épreuve. Comment vous est venue cette réflexion ?

Il est parfois difficile de trouver le bon nombre de personnes pour composer le jury. Celui-ci est constitué de passionnés qui sont bien souvent agriculteurs. Le retard ou l’avance sur des chantiers culturaux peut faire qu’au dernier moment il y ait des désistements.

Quelles sont les qualités nécessaires et les conditions pour devenir juge du concours de labour ?

Avant toute chose, il faut être passionné ! Il ne faut pas venir parce qu’il le faut mais parce que l’on en a envie.
Il est nécessaire d’avoir une bonne forme physique. Le concours est long et fait beaucoup marcher. Pour le reste, les habitués sont là pour guider les nouveaux dans les notations et il ne faut pas hésiter à donner son point de vue. L’avis de tout le monde compte. Il faut également prendre connaissance du règlement du concours afin de se familiariser au préalable avec la grille de notation. Après, il faut juste se dire que l’on va passer une superbe journée, car c’est le cas, et que nos JA ont besoin de cet évènement. C’est une tradition et cela permet de montrer une partie du métier d’agriculteur au public.
Enfin, il faut avoir l’esprit critique pour noter le travail effectué, et savoir échanger son point de vue avec les autres membres du jury. C’est un peu un travail d’équipe.

Faut-il avoir été soi-même concurrent du concours pour juger un candidat ?

Il est important de savoir de quoi on parle. Pour ma part, je n’ai jamais fait de concours de labour, je suis membre du jury et président de celui-ci en tant que représentant de la Direction départementale des Territoires et de la Mer (DDTM). Ceci dit, j’ai 30 ans de pratique de labour sur la ferme familiale. Même si les objectifs ne sont pas tout à fait les mêmes dans la plaine ou sur un concours, cette expérience aide !

Comment est constitué le jury du concours de labour et quel est le profil des juges ?

Le jury est constitué par le comité d’organisation des Jeunes agriculteurs. Ce sont un peu les mêmes personnes tous les ans. Le jury du concours départemental est composé d’un président qui, selon le règlement, est le représentant de la DDTM. Les autres membres sont souvent des agriculteurs. Certains sont membres du jury depuis de nombreuses années et ont participé à des concours régionaux et nationaux, voire plus haut encore. Il n’y a pas d’obligation de s’engager sur plusieurs années, cela dépend de la disponibilité de chacun.
L’idéal est de constituer trois équipes de deux personnes. Cela permet d’être un peu partout en même temps de part et d’autre de la parcelle et au milieu.

Y a-t-il des femmes dans le jury ?

Depuis que je participe, cela n’est pas encore arrivé. Mais personne n’y est opposé bien entendu d’autant que l’on a déjà eu des lauréates au concours, ce qui prouve qu’elles connaissent aussi bien la technique. Je pense qu’à ce jour aucune femme ne s’est proposé de participer, du coup aucune femme n’a été membre du jury, du moins depuis que j’en suis le président. L’appel est lancé…

Comment se déroule le concours ? Que contient la grille de notation ?

Les parcelles sont préparées en amont en fonction du matériel des compétiteurs. La superficie des parcelles dépend du nombre de socs des charrues, allant des bisocs aux quadrisocs. Nous commençons par le tirage au sort des parcelles pour chaque concurrent. Chacun des membres des équipes doit noter l’ensemble des candidats afin de comparer. Nous sommes amenés à revenir sur certaines notes données en fonction de ce que l’on voit après. On ajuste en plus ou en moins…
La grille de notation est sur 100 points. L’accent est mis sur le tracé d’ouverture du labour et la dérayure finale, qui tous les ans sont les points qui départagent les candidats. La technique et la propreté du labour sont les autres points importants.
Ensuite, la note est ramenée sur 300 et on applique les éventuelles pénalités, qui modifient le classement chaque année aussi. Ce qui est pratique avec trois équipes. On fait la somme des grilles de notations.
Pour ce qui est de la durée de l’épreuve, il faut compter 2 h 30 de compétition, plus une interruption de 20 minutes pour juger le tracé d’ouverture. Mais un temps supplémentaire peut être donné par le président du jury suite à un problème mécanique.
La délibération prend facilement une heure, le temps de mettre en commun les notes, se mettre d’accord sur ce que l’on a pu voir, notamment les pénalités.
Il arrive qu’un concurrent soit extrêmement déçu de son résultat. Il faut savoir le remobiliser en lui rappelant que peu importe le score. Il faut se faire plaisir pendant la compétition, et vouloir faire mieux la prochaine fois.

Avez-vous des souvenirs particuliers ou des anecdotes qui vous auraient marqués ?

Je n’ai pas de souvenirs en particulier. Juste des années où il n’y a eu que trois ou quatre candidats seulement, c’est un peu dommage. Je préfère les années à dix ou plus. Cela fait beaucoup marcher, mais c’est agréable et on ne voit pas le temps passer. Il m’est déjà arrivé de devoir faire la police, lorsqu’il y a une aide non autorisée pour guider le concurrent. Ça fait partie du jeu. Il faut faire preuve de pédagogie dans ces cas-là…
J’ai souvenir aussi d’un candidat venu me demander s’il pouvait se faire dépanner d’un flexible au stand d’un exposant du festival pour pouvoir continuer le concours. C’est magnifique car cela n’a rien à envier aux compétitions automobiles d’endurance… On répare et on reprend la course. Ça montre à la fois l’esprit de compétition, la passion du métier et la réactivité. Sinon dans l’ensemble il n’y a jamais de réel souci.

Qu’est-ce que cela vous apporte de faire cela ?

Je pense qu’il est important que tous les ans, une personne représentant l’État soit présente au concours. Nous sommes aussi des personnes de terrain, et il est important de montrer que l’on est aussi là pour les jeunes. En tant que représentant de l’État, je participe à la fête des Jeunes agriculteurs. Cet évènement constitue une part de la vitrine de l’agriculture que l’on veut exposer au grand public. Voir des jeunes passionnés pour leur futur métier.
Et puis aussi parce qu’en tant que fils d’agriculteur, cela me fait mettre les pieds dans la terre !

Quels conseils donneriez-vous aux concurrents pour les aider à se préparer, ainsi qu’en termes de choix de matériel ?

La durée de l’épreuve permet en principe de réaliser le travail de façon sereine. Il ne sert à rien d’aller trop vite. Le plus rapide n’est pas toujours le premier au classement, loin de là. En fait on ne prête pas attention au temps que chacun a mis. Mais il y a des pénalités de temps pour celui qui dépasse. Il faut prendre son temps, mais pas trop, pour bien faire.
Ce qui est intéressant de retenir, c’est que quand un score est élevé, c’est souvent qu’il n’y a pas eu de pénalité et que le tracé d’ouverture et la dérayure finale ont été maîtrisés.
Passionné par le matériel agricole en général, j’aime bien regarder les marques présentes… Mais on ne juge pas en fonction de cela.
Pour les charrues, nous avons des bisocs, trisocs ou quadrisocs, en “état sorti d’usine” ou préparées au concours. Tout le monde a sa chance, ce n’est pas toujours la “meilleure” charrue qui gagne, mais celui qui a le mieux respecté les consignes.
S’il est possible de donner un dernier conseil aux concurrents, il faut qu’ils veillent à bien dégripper leur matériel, pour ajuster les réglages sur place. Tous les ans, certains sont obligés de “faire avec” parce qu’un écrou est bloqué…•
 

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