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Des outils connectés pour faciliter la gestion des prairies

Les Prairiales de Normandie, organisées au Lycée agricole du Robillard, ont été l'occasion de faire le point sur les perspectives offertes par les nouvelles technologies en matière de prairies.

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Le capteur embarqué sur le drone enregistre la lumière réfléchie par le couvert végétal dans quatre bandes distinctes : le vert, le rouge, la gamme spectrale du red edge et le proche infrarouge. Un brevet d'ULM est obligatoire pour pouvoir piloter un drone.
© Airinov

«Il y a deux ans, l'idée a germé d'utiliser le drone, destiné au calcul de la fertilisation azotée du blé et du colza, pour mesurer la quantité d'herbe présente dans les prairies et ainsi d'en améliorer le pilotage. Une étude a donc démarré. Elle teste aujourd'hui l'utilisation d'un drone sur les prairies, dans les fermes expérimentales de Derval (44), des Etablières (85) et de Thorigné d'Anjou (49) », explique Marc Fougère, directeur technique de la ferme de Derval. Réaliser une mesure précise à l'herbomètre demande du temps. « Le drone survole 30 hectares en 15 minutes quand l'herbomètre requiert 4 heures. Pour l'instant, nous cherchons la bonne équation pour convertir le signal envoyé par le drone en une hauteur d'herbe et une quantité de biomasse. La complexité vient de la diversité des types de prairies et de la variété des espèces présentes qui ont un port différent. On aimerait également travailler sur un calcul de la valeur alimentaire... », poursuit le directeur. Actuellement, le coût reste élevé pour un éleveur seul. Pour un groupe d'agriculteurs ou en services, l'investissement peut s'avérer rentable notamment en optimisant la fertilisation azotée sur les grandes cultures.

Une nouvelle génération d'herbomètres
En attendant que les algorithmes soient validés, le bon vieux herbomètre reste de la partie. Des travaux sont en cours pour en développer de nouvelles générations. À noter le programme européen ICT GrazingTools. « Nous avons développé un herbomètre qui mesure automatiquement la hauteur d'herbe grâce à un capteur à ultrasons disposant également de fonctions GPS et bluetooth. Ainsi, chaque mesure est géolocalisée et transmise automatiquement sur un smartphone. L'objectif est de gagner en efficacité, en obtenant quasi immédiatement les résultats des mesures effectuées, en hauteur d'herbe disponible ou en nombre de jours d'avance, pour chaque parcelle », expose Éric Pottier de l'Institut de l'élevage. Des essais sont en cours pour vérifier la fiabilité et la praticité pour entrer dans la routine d'un éleveur.

Et à l'étranger...
La Nouvelle-Zélande notamment, utilise d'ores et déjà un outil nommé le C Dax Pasture Meter qui mesure de façon automatique la hauteur de l'herbe avec un positionnement GPS. Cet outil s'attelle derrière un quad capable de rouler jusqu'à 20 km/h et permet de réaliser un nombre important de mesures. « Il est toutefois réservé aux grandes surfaces, mesure la hauteur d'herbe réelle et non compressée comme le fait l'herbomètre électronique à plateau, ce qui pour nous impliquerait de revoir tous nos référentiels qui nous permettent de traduire des hauteurs en biomasse exprimée en kg de MS/ha », poursuit Éric Pottier. Autres inconvénients, son poids qui le rend difficilement manipulable et son coût pour un équipement en individuel.
Ces nouvelles technologies laissent entrevoir de belles perspectives pour augmenter l'efficacité des systèmes fourragers et pour obtenir directement une quantité de biomasse.

Données satellitaires
« Les données fournies par les satellites sont très intéressantes. Ce sont d'ailleurs celles utilisées dans le dispositif des assurances prairies. Le satellite a l'avantage de balayer large, régulièrement et de manière homogène. Par contre, la couverture nuageuse empêche la prise d'images », explique Hervé Nicolas, universitaire à l'Inra Agrocampus Ouest. Des synergies sont à imaginer entre drones et imageries satellitaires pour obtenir de meilleurs résultats. « Si les données fournies par satellites sont gratuites, il reste encore à les transformer en informations utiles. C'est d'ailleurs l'objet d'un programme de recherche qui prendra fin dans trois ans. »

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