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Dérobées fourragères estivales, une réponse au déficit de production des prairies ?

Face aux successions d’été secs et chauds, les dérobées fourragères estivales peuvent-elles être une alternative ?

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© Arvalis - Institut du végétal

Le déficit sur la pousse de l’herbe sur l’été et l’automne devient chronique pour une majorité de régions. D’autres ressources fourragères sont- elles mobilisables pour répondre à cette problématique ? Les dérobées fourragères estivales sont-elles une solution ? Arvalis a proposé un webinaire en décembre sur ce sujet, animé par Didier Deleau et Elodie Roget.

Les dérobées estivales ont la particularité d’avoir une durée d’exploitation inférieure à 100 jours et les clés de réussite dépendront avant tout de leur date d’implantation : la date de semis dépendra de la composition du couvert et des familles choisies. Les légumineuses ont un fort de besoin de lumière, elles sont donc à semer le plus tôt possible avant mi-aout pour un développement satisfaisant, d’autant plus qu’il s’agit de petites graines. Les autres légumineuses, telles que les lentilles fourragères, les féveroles, les vesces, les pois fourragers qui ont une bonne vigueur au départ, peuvent être implantées plus tardivement, jusque fin août- début septembre. Pour les graminées et les crucifères, il y a plus de latitude avec la possibilité d’envisager des semis jusqu’au 15 septembre.

 

Date d’implantation précoce

Certaines dérobées ont des lacunes au niveau de leur tolérance aux fortes chaleurs ou au déficit hydrique. Il est nécessaire aujourd’hui de disposer de nouvelles espèces capables de répondre à ces enjeux.

Depuis deux ans, Arvalis réalise des essais sur des espèces végétales susceptibles de mieux se comporter en situation de fortes températures et stress hydrique : le teff grass, le blé égyptien, le lablab, le cowpea ou le trèfle vésiculé. La date de semis dépend également de leur date d’exploitation : des espèces comme le moha ou le sorgho fourrager multicoupe doivent être semées au plus tard fin juillet pour un développement satisfaisant. A l’inverse il existe des espèces adaptées à des semis plus tardifs telles que les céréales et les crucifères.

Certaines espèces sont plus aptes que d’autres à supporter des températures élevées : les crucifères ont une vitesse de germination rapide et sont assez peu sensibles aux fortes chaleurs. A l’inverse les légumineuses ont une vitesse de germination plus lente notamment en cas de fortes chaleurs. Les graminées sont intermédiaires.

Le potentiel hydrique du sol est également important sur la vitesse de germination : les graminées sont les moins sensibles aux conditions sèches contrairement aux légumineuses.

L’implantation est une étape décisive. La plupart des dérobées sont des petites graines qui nécessitent une attention particulière. La première chose est de plutôt privilégier un travail superficiel ou un semis direct permettant d'éviter le dessèchement du profil du sol. Il est conseillé d’exporter la paille ou de la broyer très finement. L’idéal est de semer juste avant ou après une pluie sur un sol frais : il faut environ 15 à 20 mm pour assurer une levée homogène et régulière.

Le choix des espèces se fera en fonction de plusieurs critères : la période d’utilisation dès l’été ou en automne, le mode de valorisation du fourrage (pâturage et/ou fauche) et les besoins en stock. Le coût des semences peut être également être un critère : il peut varier entre 20 euros pour des crucifères jusqu’à 80-100 euros pour des associations avec des légumineuses.

Arvalis met à disposition deux outils en accès libre : les fiches couverts et la calculette choix des couverts.

 

Meilleures valeurs alimentaires pour les mélanges graminées - légumineuses

Les crucifères et les mélanges avec légumineuses (avoine-pois, avoine-féverole, avoine-lentille…) semblent donner des rendements proches des 2 tonnes de matière sèche par hectare, ce qui correspond à l’objectif de production de la biomasse à atteindre. Ce rendement correspond au seuil de rentabilité pour compenser les charges. En ce qui concerne les valeurs alimentaires (UFL et MAT), elles sont variables en fonction des espèces.

Les légumineuses présentent de très bonne teneur en MAT associée pour certaines à de bonne valeur énergétique telles que le trèfle incarnat (MAT proche de 270 g par kg de matière sèche et valeur énergétique de 0.9 UFL par kilo de matière sèche). A l’inverse moha et millet présentent de faible teneur en MAT et des valeurs énergétique moyennes à bonnes. Les crucifères offrent un bon équilibre UF/PD. Le ray-grass d’Italie, le colza, le trèfle incarnat fournissent des fourrages de très bonne valeur et il est intéressant d’imaginer des associations permettant de fournir de très bons fourrages.

La valeur alimentaire est liée également au stade de récolte :  entre le stade feuillu-végétatif (40-60 jours de culture) et le stade épiaison-floraison (70-80 jours de culture), la teneur en MAT et la digestibilité a diminué avec l’avancée du stade de récolte. Les écarts sont encore plus marqués pour des espèces comme la phacélie, le sarrasin, les graminées. Les légumineuses arrivent à maintenir un niveau de valeur alimentaire plus stable.

Le webinaire « dérobées estivales, une adaptation au changement climatique ? » est disponible sur Youtube, sur la chaîne Arvalis Tv https://www.youtube.com/user/TVArvalis

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