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Betteraves sucrières bio : tendre vers le zéro désherbage manuel

Les chambres d'agriculture de Normandie, l'Institut technique de la betterave (ITB) et Saint Louis Sucre viennent de récolter leur deuxième année d'essais de betteraves sucrières bio. Les essais ont été menés chez des agriculteurs labélisés bio des plateaux du Neubourg et du Vexin.

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Le semis en carré pour binage intégral repose sur
la technologie Geoseed de Kverneland.
© D. R.

L'objectif de ces études menées de concert par les chambres, l'ITB et Saint Louis Sucre a été de comparer les itinéraires techniques permettant de minimiser le désherbage manuel, pendant trois campagnes, afin de constituer des références locales, grâce au soutien financier de la région Normandie. Quels enseignements tirer de ces travaux après deux ans ?

Des essais en Normandie
Comment produire de la betterave sucrière sans intrants de synthèse et peu ou pas de désherbage manuel ? Tel était le postulat de départ. La maîtrise des adventices est primordiale pour assurer la productivité et il est nécessaire de rappeler que le désherbage (essentiellement mécanique et manuel), à lui seul, est loin d'être suffisant et doit être considéré comme un complément à une stratégie globale de pratiques (succession des cultures, faux semis, etc.).

L'implantation conditionne le désherbage
L'implantation des betteraves est un levier qui peut permettre de réduire au maximum l'utilisation du désherbage manuel, tout en assurant une qualité de désherbage satisfaisante. À l'ITB, différentes techniques sont aujourd'hui expérimentées, le repiquage de plant qui permet des interventions mécaniques précoces, le semis pour binage intégral, ou encore le semis sous bâche.
En Normandie, deux types d'implantations ont été étudiés : le semis classique et le semis en carré pour binage intégral. Cette technique repose sur la technologie Geoseed de Kverneland. Elle permet un alignement des betteraves perpendiculaire à la direction du semis.
L'objectif est de pouvoir biner dans les deux directions, celle du semis et celle perpendiculaire à la direction du semis. Ainsi, 90 % de la surface peut être binée, ce qui permet de réduire le temps de désherbage manuel. Selon la bineuse disponible sur l'exploitation, l'espacement entre chaque plante peut être ajusté (exemple : semis en 45 x 45 cm, 30 x 45 cm, etc.). Dans la situation de l'essai, il a été travaillé en 45 x 45 cm, soit pour une population de 45 000 pieds par hectare. Cette technique nécessite d'être encore perfectionnée pour pouvoir être vulgarisée ; en effet, il a été constaté des défauts d'alignement et donc des difficultés pour biner en perpendiculaire.

Herser tôt pour assurer ; biner en carré promet
Durant ces deux années d'essais, l'utilisation du désherbage mécanique avec bineuse équipée ou non de moulinet, herse étrille de précision, a montré une efficacité satisfaisante à condition d'intervenir précocement sur des adventices jeunes (fil blanc à cotylédons). Il est nécessaire de passer le plus tôt possible, dès le stade cotylédons des betteraves. Le désherbage manuel en complément du désherbage mécanique est indispensable pour obtenir une parcelle propre, notamment pour supprimer les adventices sur le rang de betterave.
Le recours au désherbage manuel a représenté entre 39 h/ha (2020) et 110 h/ha (2021) de main-d'oeuvre pour la modalité classique. Cette variabilité s'explique par la pression adventice de la parcelle et les conditions climatiques du printemps. Pour le semis avec binage intégral, le désherbage manuel a nécessité 35 h de travail en 2021, soit une économie de 75 h/ha comparativement au semis classique ; la technologie n'est cependant pas encore aboutie pour une généralisation en plein champ.
En ce qui concerne la productivité pour le semis avec binage intégral (45 x 45 cm), les conditions sèches de 2020 n'ont pas permis une compensation satisfaisante de la betterave, le rendement est en baisse de 25 % comparativement au semis classique.
En 2021, tous les résultats ne sont pas encore connus à ce jour, mais les conditions hydriques non limitantes ont permis d'avoir une très bonne compensation du poids racine. Une analyse économique sur les trois années du projet permettra de juger l'intérêt de cette technique beaucoup moins gourmande en main-d'oeuvre.

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