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Variétés : les blés font de la résistance.

La rouille jaune, la rouille brune et la septoriose sont des maladies fongiques à développement rapide, qui impactent les cultures de blé dans le monde entier.

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© Gabriel Omnès

Les fongicides montrent une bonne efficacité pour lutter contre ces maladies, mais leur usage est nuisible à l'environnement. L'usage de variétés de blé naturellement résistantes est jugé préférable, mais on sait que les agents pathogènes évoluent et finissent par contourner les défenses de leur hôte végétal. Les chercheurs d'Inrae s'efforcent de caractériser les populations pathogènes pour comprendre comment elles s'adaptent aux résistances variétales dont on cherche à améliorer la durabilité. L'enjeu est d'identifier les variétés les plus efficaces et de les employer à meilleur escient, de manière à limiter la pression de sélection qu'elles exercent.

 

Mélange variétaux

Un moyen efficace consiste à diversifier les variétés cultivées à différentes échelles. S'il n'est pas toujours facile de mettre en place des changements de pratique tel que les « mélanges variétaux », notamment dans les grands bassins céréaliers, l'idée gagne du terrain. Dans les années 1980, une même variété de blé pouvait couvrir jusqu'à 40 % des surfaces cultivées. La première « variété » est désormais... un mélange. Pour accompagner ces changements, l'unité mixte de recherche en biologie et gestion des risques en agriculture (Bioger) de l'Inrae étudie les interactions entre les plantes, les agents pathogènes et les conditions environnementales. Les chercheurs identifient notamment les gènes de résistance (côté plante) et de virulence (côté champignon), en échantillonnant les populations pathogènes en France et en Europe. Ils dissèquent les contournements de ces résistances - leurs expressions sur le terrain et les mécanismes associés - et tentent d'en prédire les effets sur les nouvelles variétés développées par les sélectionneurs.

 

Environnement abiotique des maladies

Ils s'intéressent aussi à l'environnement abiotique des maladies : par exemple, quelles sont les conséquences des variations de température, de celles d'un cycle jour-nuit jusqu'aux effets du changement climatique, sur le développement des épidémies ? Les chercheurs ont notamment constaté que certaines souches de rouille jaune, adaptées aux climats du pourtour du bassin méditerranéen, commencent à se développer plus au nord en Europe. Ils s'intéressent également à la façon dont les champignons pathogènes survivent entre deux saisons de culture, par exemple dans les résidus de blé laissés sur le sol après la récolte (cas de la septoriose) ou dans les repousses de blé (cas de la rouille brune), avant de recontaminer les cultures l'année suivante.

Dans ces conditions, vaut-il mieux réserver les variétés résistantes aux agriculteurs qui enfouissent ces sources d'inoculum en pratiquant le labour, et les variétés déjà contournées aux adeptes du semis direct ? Tel est le type de questions auxquelles des modèles, basés sur des données épidémiologiques et développés en collaboration avec d'autres unités de recherche Inrae, devraient aider à répondre.

L'ensemble de ces travaux visent à proposer des solutions agroécologiques durables, basées sur les stratégies de déploiement de variétés de blé à différentes échelles spatiales, de la parcelle jusqu'au paysage.

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