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Protection intégrée du lin : les préconisations d’Arvalis contre les altises

Les altises sont parmi les bioagresseurs les plus problématiques sur le lin fibre. Tour d’horizon des préconisations de l’institut technique pour protéger le lin dans un contexte de diminution de l’usage
des produits phytosanitaires.

© Arvalis Institut du végétal

La période qui pose problème vis-à-vis des altises se situent au moment des semis de printemps, autour de mars, quand les insectes sortent d’hivernation. Dès que la température dépasse 13 °C et qu’il n’y a pas de vent, les altises s’activent. À noter que pour le moment, il n’a pas été rencontré de problème sur les lins d’hiver.

Décalage des semis

Depuis deux ans, Arvalis suit un réseau de 77 parcelles sur lesquelles est étudiée la vitesse de croissance du lin.
« Les parcelles qui se développent moins vite sont plus touchées par les dégâts d’altises. Donc l’un des enjeux est d’assurer une croissance rapide afin de raccourcir la période de sensibilité. Un des leviers est le décalage de la date de semis : les semis d’avril mettent moins de temps à atteindre le stade 3 cm. C’est logique puisque le lin est exposé à des températures plus chaudes », explique Marine Cnudde, ingénieure Arvalis.
Dans ce réseau de parcelles, il a également été observé la présence de mottes. Il a été constaté que les parcelles à faible niveau de mottes sont moins touchées par les dégâts d’altises. « Sans doute que les mottes représentent un habitat pour les altises. Mais la présence de mottes témoigne également de conditions de semis moins bonnes. Dans les essais, les lins semés en avril présentent moins de mottes que chez celles semées plus précocement. Les conditions de semis restent essentielles et il est important de semer dans un sol réchauffé, ressuyé et présentant une bonne structure ».

Suivi régulier dès la germination

Une fois le lin semé, il est nécessaire d’évaluer le niveau de risque, du stade germination jusqu’au stade 5 cm. Les observations sont à faire en fin de matinée à un moment où les altises sont les plus actives. « Ce suivi est à faire d’autant plus régulièrement que le lin est jeune, quand il est plus sensible aux altises. Des attaques dès la germination peuvent conduire à une perte de pieds. Au stade 3 cm, ce sont seulement les feuilles qui sont endommagées. L’idéal est de suivre les parcelles toutes les 24 à 48 heures ».
Le protocole d’observation consiste d’abord à détecter l’arrivée des vols d’altises avec la pose d’une cuvette jaune dès le semis. L’intérêt de ce piégeage est de voir la dynamique de vol. Il faut revenir dans deux jours pour voir l’évolution dans la parcelle. On estime que l’activité débute lorsqu’une centaine d’insectes est retrouvée dans le piège.
Une fois la présence d’insectes confirmée, la feuille A4 verte permet de quantifier et d’avoir un suivi de la dynamique des altises sur la parcelle. « Il suffit de poser cette feuille sur le sol, de tourner autour 3-4 fois et de compter le nombre d’altises qui sautent dessus ».
En fonction du nombre d’altises sur la feuille, il est décidé d’une intervention ou pas. Entre zéro et trois altises, il n’est pas nécessaire d’intervenir. Au-delà de trois altises, les dégâts peuvent être importants, avec l’observation de nombreuses morsures.
Il est également nécessaire de compter le nombre de morsures et de s’intéresser aux conditions météorologiques : « un temps ensoleillé est plus favorable aux altises et aux traitements insecticides. À l’inverse un temps nuageux est défavorable ».

Traitement en fin d’après-midi

Les produits disponibles sont essentiellement des pyrèthres. Il y a deux autres molécules disponibles l’etofenprox (Trebon 30 EC/Uppercut) et le tau-fluvalinate (Mavrik Flo). Il est important de traiter quand les altises sont présentes dans la parcelle avec toutefois des moments clés. Le midi, le taux d’hygrométrie trop faible risque d’entraîner une volatilisation du produit. Le traitement en fin d’après-midi d’une journée ensoleillée est donc préférable. « Le but étant d’augmenter la probabilité qu’une goutte rencontre une altise, ajoute Marine Cnudde. Il est nécessaire de traiter avec un volume de bouillie supérieur à 150 litres/ha et d’adapter le type de buses de façon à former de petites à moyennes gouttes. Il faut aussi veiller à traiter dans des conditions peu venteuses ».
Dans des essais menés en 2021 et 2022 dans la Somme, toutes les stratégies se sont montrées efficaces avec néanmoins une supériorité du Trebon et du Karaté Zéon. « Cependant sur ces deux années, les 15 % de dégâts n’ont jamais été dépassés et les observations sur la feuille A4 n’ont jamais dépassé les cinq altises. Ces résultats sont donc à confirmer », conclut l’ingénieure Arvalis. •
 

 

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