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PAC, Brexit ... ce qui vous attend en 2019.

Le Conseil agricole de l'UE poursuivra au cours du premier semestre de cette année, sous la présidence de la Roumanie, ses échanges de vues sur la prochaine Pac.

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Le 29 mars 2019 est la date théorique du Brexit.
© Pixabay

 

La présidence roumaine du Conseil de l'UE a mis les propositions législatives pour la prochaine Pac au menu de toutes les sessions des ministres de l'agriculture au cours du premier semestre de cette année, son objectif plutôt vague étant de parvenir en juin à une « approche générale partielle ». Cependant, le retrait du Royaume-Uni de l'Union, programmé le 29 mars à minuit, va occuper le devant de la scène. Viendront ensuite, fin mai, les élections européennes qui pourraient se traduire par un hémicycle plus Vert, mais aussi plus europhobe. Ce qui aura forcément un impact sur les négociations interinstitutionnelles sur l'avenir des politiques de l'Union. Les dirigeants des Vingt-sept devront, parallèlement, trouver un compromis sur le cadre financier de ces politiques pour la période 2021-2027, exercice essentiel et très délicat qu'ils ne pensent pas pouvoir mener à bien avant l'automne. Ce n'est qu'à partir de là que pourront être conclus les pourparlers sur la prochaine Pac, sous la présidence finlandaise du Conseil et alors que l'actuelle Commission européenne terminera son mandat. En attendant que s'accélère ainsi le calendrier européen, les ministres de l'agriculture pourront au moins, sous la présidence roumaine, prendre une décision concrète en avalisant l'accord sur la directive concernant les pratiques commerciales déloyales dans la chaîne alimentaire intervenu à l'arraché en décembre entre les négociateurs du Parlement européen et du Conseil.

Dossier budgétaire et Brexit
Les propositions législatives pour la prochaine Pac sont à l'ordre du jour de chaque réunion des ministres de l'agriculture de l'UE au cours du premier semestre de cette année - le 28 janvier, le 18 mars, le 15 avril, le 14 mai et le 18 juin -, selon le programme prévisionnel des travaux sous présidence roumaine. Et ce afin de parvenir à une éventuelle « approche générale partielle ». Ces négociations dépendent toutefois de celles sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027 que les chefs d'Etat et de gouvernement ont estimé en décembre dernier ne pouvoir boucler qu'à « l'automne 2019 ».
Le dossier budgétaire doit être débattu par les ministres des affaires européennes lors de leurs six prochaines réunions mensuelles. Le 19 mars, ils devraient aussi approuver la conclusion de « l'accord sur le retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord de l'Union européenne et de la Communauté européenne de l'énergie atomique », sauf si les termes du Brexit - le 29 mars - convenus en novembre sont remis en cause par le Royaume-Uni.
Deux sommets européens sont prévus à Bruxelles au cours de ce semestre, les 21 et 22 mars et les 20 et 21 juin, auxquels s'ajoutera le 9 mai celui de Sibiu en Roumanie, consacré à un nouveau « programme stratégique » de l'Union, six semaines après le Brexit et deux semaines avant les élections du Parlement européen.

Protéines végétales, dispositions transitoires
Outre les échanges de vues sur les règlements de la prochaine Pac qui doivent avoir lieu à chaque réunion, la présidence roumaine du Conseil agricole prévoit, pour celle du 28 janvier, un débat sur le rapport de la Commission européenne consacré au développement des protéines végétales dans l'UE qui a été présenté aux ministres le 17 décembre.
Egalement à l'ordre du jour, en point divers, les propositions d'amendements relatifs aux paiements directs pour 2020 et au développement rural pour les années 2019 et 2020. Il s'agit en particulier d'un calendrier plus souple pour la suppression progressive des paiements aux territoires qui ne sont plus inclus dans la nouvelle désignation des zones à contraintes naturelles. Ces dispositions transitoires devront être adoptées d'ici mars pour être mises en oeuvre utilement. Le Conseil est prêt à donner son feu vert rapidement, de même que le Parlement europeen dont la commission de l'agriculture doit discuter du dossier le 7 janvier.
Par ailleurs, le Conseil doit, de même que le Parlement européen, confirmer le compromis interinstitutionnel intervenu à l'issue du « trilogue » du 19 décembre sur la directive concernant les pratiques commerciales déloyales au sein de la chaîne d'approvisionnement alimentaire.

Climat, situation du marché, commerce international
Le 18 mars, aucune réunion n'étant programmée en février, les ministres de l'agriculture doivent poursuivre la discussion qu'ils ont eue en décembre sous présidence autrichienne concernant la stratégie pour  la bioéconomie, thème de leur réunion informelle des 3 et 4 juin à Bucarest et d'une conférence deux mois plus tôt.
Ils auront un échange de vues sur le rapport de la task force de la Commission européenne sur l'Afrique rurale dont les recommandations leur ont été présentées en décembre. En point divers, des informations seront fournies au Conseil sur les résultats d'ateliers de travail organisés par la task force de la Commission sur l'eau.
Le 15 avril, les débats prévus porteront sur les aspects agricoles de la stratégie à long terme afin de parvenir à une économie neutre pour le climat d'ici à 2050 ainsi que sur la situation du marché, « y compris une possible initiative sur la transparence », la présidence devant par ailleurs fournir des informations sur le thème recherche et agriculture.
Le 14 mai, le Conseil discutera des questions commerciales internationales du moment qui concernent l'agriculture. Ils reviendront en point divers sur le dossier des protéines, comme ils le feront aussi le 18 juin. C'est également le 18 juin que, pour la dernière réunion sous sa présidence, le ministre roumain de l'agriculture et du développement rural, Petre Daea, prévoit une éventuelle « approche générale partielle » sur les règlements pour la prochaine Pac. o

En lait, des prix fermes attendus dans les mois à venir
La situation du marché laitier européen reste relativement équilibrée, avec une croissance raisonnable de la production mondiale, une évolution satisfaisante de la demande et des prix des matières grasses et des protéines qui se rapprochent, résument les experts de l'UE dans leur rapport publié suite à la réunion de l'Observatoire européen du marché laitier du 13 décembre. La collecte de lait de l'UE a augmenté de 1,2 % en janvier-octobre 2018. Mais elle a commencé à reculer en octobre de 0,4 %, la France, les Pays-Bas, l'Italie et l'Allemagne étant les principaux responsables de cette baisse. Toutefois, dans certains Etats membres, la production continue de progresser, en particulier en Irlande (+111000 t, soit +20 % en octobre) et en Pologne (+26000 t). Sur la période, la production de lait écrémé en poudre est inférieure de 1,5 % à celle de l'an dernier, la production de beurre a augmenté de 1,6 % et celle de fromage de 0,4 %. Les prix moyens du lait à la ferme dans l'UE s'améliorent depuis cinq mois, atteignant 35,8 cts/kg en octobre soit 3,7 % de plus que la moyenne quinquennale. « Des prix fermes sont attendus pour les mois à venir », prévoient les experts. Les produits laitiers à base de protéines ont connu une « hausse impressionnante en 2018 » : +27 % pour la poudre de lactosérum et +16 % pour la poudre de lait écrémé. Les prix des produits à base de matières grasses se sont également améliorés mais à un rythme moindre (+2 % pour le beurre et la poudre de lait entier). Les prix du fromage, au contraire, ont généralement légèrement baissé. Au niveau mondial, la production de lait a augmenté de 1,3 % en janvier-septembre 2018, l'UE fournissant la moitié du lait supplémentaire.

L'UE conforte sa place sur le marché mondial
La Commission européenne a également présenté mi-décembre ses perspectives agricoles à moyen terme, qui prévoient une augmentation à un rythme modéré de la production laitière dans l'UE de 16 millions de tonnes d'ici 2030, tirée par la demande croissante sur le marché mondial mais aussi la demande des consommateurs pour des produits différenciés (biologiques, sans OGM, à base de pâturages, locaux) et contrainte par les exigences environnementales qui joueront un rôle croissant dans la conception des systèmes de production. Cette augmentation limitée de la production dans l'UE (+1,3 Mt par an en moyenne) est néanmoins supérieure aux augmentations annuelles prévues en Nouvelle-Zélande (+0,4 Mt) et aux Etats-Unis (+0,7 Mt), ses principaux concurrents. D'ici 2030, la production mondiale de lait devrait dépasser le milliard de tonnes, augmentant chaque année de plus de 15 Mt, soit un peu plus vite qu'au cours de la dernière décennie. Plus de 40 % de cette augmentation devraient avoir lieu en Inde, qui investit dans les grandes exploitations et les infrastructures modernes. L'UE restera bien positionnée sur le marché mondial des produits laitiers, occupant la position de leader à l'exportation, malgré des coûts de production en moyenne plus élevés que ses principaux concurrents. L'UE pourrait en effet fournir près de 35 % de l'augmentation de la demande mondiale au cours de la période considérée avec une hausse en volume de près de 2 % par an (pour le fromage, le beurre, la poudre de lait et le lactosérum) et de 4 % par an en valeur. La croissance attendue de la demande mondiale devrait faire grimper les prix du lait et ainsi stimuler la production malgré l'augmentation des coûts de l'énergie et des prix des aliments pour animaux relativement stables.

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