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Gepaes : ça avance, mais la vigilance reste de mise

Depuis qu’il existe, le Gepaes se bat pour défendre les intérêts des éleveurs présents dans l’Estuaire de la Seine. Sa voix compte et permet une meilleure prise en compte des intérêts agricoles dans ce secteur à forts enjeux. Les adhérents, réunis en assemblée générale le jeudi 9 février 2023 à Saint-Vigor-d’Ymonville ont pu le constater.

« Une année riche et chargée ». Voilà comment, Guilène Duboc, présidente du Groupement des exploitants des plaines alluvionnaires de l’estuaire de la Seine (Gepaes) a caractérisé l’année 2022 en ouverture de l’assemblée générale annuelle. Pas moins de 16 réunions, des rencontres sur le terrain, une multitude de mails et de contacts téléphoniques ont occupé les administrateurs, un à un remercié par la présidente, engagés dans la défense du collectif. Comme chaque année, l’assemblée générale qui a réuni une cinquantaine de personnes, a permis de balayer l’actualité agricole du “marais” en donnant la parole à Haropa Port, à la Maison de l’estuaire, à la DDTM, à la Dreal et au Conservatoire du littoral.
Sans surprise, c’est la gestion hydraulique qui a suscité le plus de débats. D’abord, dans le secteur des prairies subhalophiles dans lequel Haropa Port prévoit le remplacement de deux passages hydrauliques sous la route de l’Estuaire. Les études sont en cours, et les travaux devraient s’étaler sur 2024 et 2025. L’objectif visé, rappelle Natacha Massu, chef du service environnement d’Haropa Port, est d’améliorer la gestion hydraulique du secteur, en lien avec celui des diguettes. En réaction, et une nouvelle fois, les adhérents ont regretté cette volonté maintenue d’avoir une gestion administrée de l’eau, espérant une circulation plus libre en lien avec le va-et-vient des marées. Sur le secteur de Cressenval, dans lequel se décline le plan pluriannuel d’entretien et de restauration (PPER) du marais, les choses avancent. Le curage, si longtemps tabou, finit par se faire, lentement mais sûrement, sous la pression du Gepaes, qui juge ces actions nécessaires pour permettre la circulation de l’eau. Si l’assemblée reconnaît que les travaux avancent sur Cressenval, elle reste inquiète sur les disponibilités en eau sur la totalité du marais en cas de période sèche. La DDTM, par la voix d’Arnaud Izabelle, a précisé que des réunions se tiendront prochainement pour évoquer cette question en intégrant tous les éléments dont les solutions possibles, dont le recours à l’eau industrielle. Toujours sur ce secteur, la Maison de l’estuaire a rappelé que plus de 40 km de clôtures ont été ou seront prochainement posées.

Approche différente des propriétaires sur l’exonération de TFNB

Autre sujet, autre débat. Au regard de la sécheresse estivale, la FNSEA 76, avec JA 76 et la Chambre d’agriculture, a obtenu un dégrèvement de taxe sur le foncier non bâti. Touchées par le propriétaire, ce dernier est contraint par le Code rural, de retourner ces sommes à l’exploitant. Qu’en est-il pour les deux propriétaires du marais, aux formes juridiques et à la nature de leurs conventions particulières ? Côté Conservatoire du littoral, les choses sont claires. Obligé ou pas par la loi, les sommes seront reversées aux exploitants. Annaig Postec, du Conservatoire, appelle dès maintenant les exploitants à se faire connaître et à envoyer un relevé d’identité bancaire. Pour Haropa Port, il n’est pas prévu à ce stade de reverser les sommes aux exploitants. Chacun appréciera. Le Gepaes sollicitera rapidement Haropa Port pour que cette décision soit revue et que les éleveurs, confrontés aux difficultés cet été, bénéficient bien de ce soutien. Pour le reste, Martin Blanpain, directeur de la Maison de l’estuaire, a rappelé la procédure préalable à tout travaux sur les mares de chasse dans le périmètre de la réserve naturelle. Il a ainsi souligné que la procédure impose que les exploitants des lots concernés par ces travaux soient « consultés » et que tout agrandissement des plans d’eau est impossible. Hors réserve, sur les terres appartenant à Haropa Port, la demande de travaux passe par le port, avec copie aux agriculteurs. Si la Maison de l’estuaire suit et valide les travaux, Haropa Port n’opère aucun contrôle ni regard sur ce qui est réellement fait sur le terrain. À la demande du Gepaes, Haropa Port signale vouloir « améliorer cette situation à terme ». Dans la continuité, Arnaud Izabelle, de la DDTM, en a profité pour évoquer le travail de recensement des mares, lancé sur tout le département et qui concernera en 2023 les mares présentes dans l’Estuaire. Au-delà du recensement, cette mission conduite par la DDTM aboutira à la signature, par mare, d’un arrêté préfectoral fixant le cadre de sa gestion et de son utilisation. Un groupe de travail, avec les acteurs concernés, permettra de détailler les différentes mesures établies dans cet arrêté.

Pont du Hode et révision du plan de gestion

Comme tous les étés, le pont du Hode sera fermé en 2023 pour une période allant du 31 juillet au 25 août. Plus longue que d’habitude, cette fermeture est due à des travaux plus conséquents, explique Natacha Massu, consciente des difficultés. Le Gepaes a demandé que des créneaux horaires restent ouverts pour permettre aux exploitants de descendre sur le marais. La demande sera d’autant plus pressante si la météo décale la période des foins. Enfin, Georges Martinez de la Dreal a rappelé la procédure de révision à mi-parcours du 4e plan de gestion qui doit se terminer en juin 2023 par la signature d’un nouvel arrêté d’approbation. Guilène Duboc, a rappelé l’importance, pour les exploitants, « de ne pas remettre en cause la fertilisation des prairies et d’avoir une gestion pragmatique des dates de fauches ».
Au moment de conclure cette assemblée générale, la présidente a salué le travail et les relations constructives que le Gepaes a toujours eu avec Jean-Philippe Lacoste, délégué de rivages Normandie au Conservatoire du littoral, au moment où ce dernier part à la retraite. •

Renouvellement par tiers du conseil d’administration

Élection du 3e tiers sortant.
Ont été réélus : Hervé Gréaume, Jean-Michel Lair, Sylvain Ricouard, Benoît Perdrix.

 

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