Dans l’univers du cinéma
À Bueil, le musée du cinéma est l’occasion de réviser ses classiques et de découvrir la carrière du réalisateur Jean Delannoy.

Coincé entre une route départementale et la voie ferrée, installé dans une ancienne usine, sur une petite commune, le musée du cinéma de Bueil est un endroit à part, qui ne paye pas de mine. C’est pourtant un lieu bien pensé, à voir en famille ou entre amis, d’où l’on ressort ravi d’avoir appris tant de choses.
Sur 700 m2, le musée du cinéma de Bueil réunit un ensemble de matériel cinématographique rare : les caméras qui marquèrent l’histoire de la prise de vue, des décors de cinéma, de multiples appareils photos pro et particuliers, des visionneuses, des agrandisseurs, des tables de montage, des trophées, des affiches et des photos. Des objets connus ou non, souvent insolites et toujours en parfait état de marche. Le musée regorge de clichés de stars, de tournages et de films. Près de 7 000 clichés au total.
Ces objets retracent l’histoire du cinéma tout au long du XXe siècle, grâce aux souvenirs et objets de Jean Delannoy, metteur en scène, qui a habité tout près de là, à Guainville (28). « Il nous a chargé de continuer à faire vivre son œuvre », commente Denis Poullain, président de l’association qui gère la structure. « Jean Delannoy est l’un des cinq grands du cinéma français du XXe siècle », rappelle cet homme passionné. Mort en 2008 après 75 ans de carrière, l’artiste a réalisé de très nombreux films, 280 exactement.
« On connaît peu l’artiste mais on connaît mieux ses films et les acteurs qu’il a dirigés, commente Denis Poullain. Notre Dame de Paris, réalisé en 1956 avec Gina Lollobrigida et Anthony Quinn, c’est lui. La Princesse de Clèves avec Jean Marais et Marina Vlady (1961), c’est encore lui ».
Il réalise aussi deux Maigret, avec Jean Gabin, qui passent pour des modèles du genre : Maigret tend un piège (1958) et Maigret et l’affaire Saint Fiacre (1959). En 1946, Jean Delannoy reçoit le Grand prix du Festival de Cannes pour La Symphonie pastorale. Le rôle principal est joué par Michèle Morgan, qui obtient le prix d’interprétation féminine.
Jean Delannoy excelle dans la transposition à l’écran des classiques de la littérature. Cet académisme lui vaudra les critiques de la Nouvelle Vague dans les années 1960. Pour l’ensemble de son œuvre, il reçoit en 1986 un César d’honneur, qui figure discrètement dans le musée.
Le musée est dépositaire de tous ses films. Bien sûr, les visiteurs peuvent en voir des extraits dans une salle télé. « Mais ce n’est pas une salle de cinéma », précise Denis Poullain. Le meilleur moyen de voir rapidement l’un de ses films est la VOD sur Internet. Ou d’aller à Lourdes. L’un des derniers films de Jean Delannoy s’appelle Bernadette et les pèlerins l’adorent !