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Un an pour bien connaître l’exploitation avant de s’installer

Léa Mace s’est installée en production caprine bio via un contrat de parrainage. Hors cadre familial,
la jeune femme a détaillé les différentes phases de son installation à des porteurs de projet en
reconversion réunis pour l’occasion.

« Le contrat de parrainage m’a permis de découvrir l’exploitation et d’avoir du temps pour toutes les démarches à effectuer ».
© C. H.

Sans détours et avec beaucoup de franchise, Léa Mace a témoigné de son parcours d’installation hors cadre familial auprès de porteurs de projets venus recueillir des informations dans le cadre de leur reconversion.
Cette mise en relation a été proposée le 24 novembre par la Chambre d’agriculture, dans le cadre du projet leader transmission/installation “Préserver le maillage d’exploitations sur le territoire du pays de Bray”.
Léa Mace est installée en élevage caprin bio depuis un an à Ménerval, sur une exploitation de 40 hectares, la SCEA du Petit Hautier. Elle a réalisé un contrat de parrainage d’un an avec Laurence Pollet qui souhaitait céder son atelier de transformation de lait de chèvre situé à Gancourt-Saint-Étienne pour prendre sa retraite.
La jeune femme n’est pas du tout du milieu agricole mais a toujours voulu travailler auprès des chèvres. Après son BTS productions animales en alternance, elle est devenue salariée de structures caprines dans la Manche et en Touraine. Mais elle souhaitait revenir en Normandie, près de sa famille et de ses amis.

Apprendre le savoir-faire des cédants

« Le contrat de parrainage c’est une couverture, explique la jeune éleveuse qui a signé ce contrat de parrainage en juin 2020. La rémunération est prise en charge par la Région durant une année. On s’est mis d’accord sur l’activité à reprendre avec madame Pollet et cela m’a laissé la possibilité de voir si cela me convenait. Mais c’est également une période pour apprendre le savoir-faire des cédants, tout en démarrant avec une clientèle existante ».
« Avec le cédant, nous avons établi que je reprenais le troupeau de chèvres, le matériel, le laboratoire de transformation et le portefeuille client, détaille l’éleveuse. Et que je devais trouver une ferme pour m’installer, à proximité de la clientèle ». « J’ai eu l’opportunité de cette exploitation de 40 hectares à Ménerval », ajoute-t-elle.
Avant toute chose, la jeune femme rappelle qu’il faut passer par le point accueil installation (PAI) de la Chambre et qu’il est raisonnable d’envisager une année entre ce moment et l’installation effective.

Connaître son projet sur le bout des doigts

Léa a travaillé son plan prévisionnel qui prend en compte le rachat du capital, les investissements et une prospective sur sept ans. « Je conseille de travailler avec un organisme agréé pour faire ce plan. C’est plus facile ensuite pour présenter son projet à la banque ».
Le projet global de Léa représente 930 000 euros (le troupeau, le laboratoire, la clientèle et le site de Ménerval comprenant le corps de ferme et la reprise des 40 hectares de terre). « Sur les démarches à réaliser auprès de la banque, il est très important de bien connaître son projet sur le bout des doigts. Il faut savoir être pro et réaliste, savoir expliquer les chiffres ».
« Pour les subventions, il y a également de nombreuses démarches à ne pas négliger car il peut y avoir plusieurs petites aides qui se cumulent », ajoute l’éleveuse qui encourage aussi les porteurs de projet à profiter de cette période de parrainage pour effectuer des formations. « Le contrat de parrainage permet d’avoir un statut officiel de stagiaire, ce qui laisse du temps libre pour des jours de formation ».

Ne pas hésiter à se faire accompagner

Aujourd’hui, la transformation du lait en fromages et yaourts se fait encore sur le site de Gancourt-Saint-Étienne mais la nouvelle fromagerie est en cours de construction à Ménerval. « Il ne faut surtout pas hésiter à se faire accompagner. Pour ma part j’ai reçu de nombreux conseils de mes fournisseurs frigoristes et de l’Association des vendeurs directs de produits laitiers (AVDPL). Un laboratoire coûte très cher mais cela n’a pas de prix par rapport au confort de travail ».
« Mon compagnon a un métier à l’extérieur mais participe aux activités de la ferme, souligne Léa Macé. Il est conjoint collaborateur non exploitant. Il me semble très important que le conjoint soit conscient dès le départ de ce que cela va impliquer dans la vie de couple. Il faut vraiment en tenir compte et ne pas hésiter à en discuter. Il faut aussi savoir qu’il a beaucoup de temps à passer au bureau. Chacun doit trouver sa place, respecter ses choix et ses envies ». « Malgré la charge de travail importante, conclut la jeune femme, je pense également qu’il est très important de ne pas se couper du monde et de continuer à avoir une vie sociale ». •
 

 

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