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Saisies d’abattoir bovin : les motifs éligibles à une aide

Se voir saisir un bovin amené à l’abattoir que l’on pensait en bonne santé est un moment difficile pour l’éleveur. Mais certaines maladies sont indemnisées. Lesquelles et comment ?

© Mehmet Cetin/Shutterstock

Depuis février dernier, le Fond d’assainissement régional (Far) normand assure une caisse de secours en cas de saisies de carcasses bovines en abattoir pour cause de maladies. Les maladies couvertes par le Far sont :

  • la cysticercose musculaire (localisée ou généralisée) ;
  • la myosite éosinophilique ;
  • la sclérose musculaire d’origine métabolique ;
  • la jaunisse ;
  • la mélanose ;
  • des altérations et anomalies (tiquetage musculaire) ;
  • des processus tumoraux (Schwannome).

L’indemnisation par le Far

Concrètement, quand une carcasse bovine issue de Normandie est abattue (en Normandie ou dans une autre région) et qu’elle est saisie, le Far indemnise l’éleveur au prix de la carcasse prévu (moins de 0,15 euro/kg). Ce fond est valable notamment pour des animaux de plus de huit mois avec une saisie totale ou partielle (> 5 kg) liée à des causes sanitaires de dépréciation des carcasses dont l’origine est aléatoire et non maîtrisable (liste ci-dessus). Si une carcasse est saisie, un dossier est systématiquement transmis au Far qui permettra de rembourser l’éleveur. 

Parmi la liste des maladies couvertes par le Far, arrêtons-nous tout particulièrement sur la cysticercose et la myosite éosinophilique.

Cysticercose

Le parasite (Taenia saginata ou ver solitaire) est transmis par l’homme, soit par épandage des eaux usées ou d’épuration, soit par contamination des pâtures proches d’un chemin de randonnée ou d’un rassemblement. Chez les bovins, on retrouve les stades larvaires (appelés cysticerques) dans les muscles, soit vivants (rare), soit morts dans une coque. Cliniquement, la maladie ne se voit pas chez le bovin.
C’est un motif très fréquent de saisie : en moyenne 107 bovins sont indemnisés, dont 12 % avec une carcasse saisie en totalité par an pour la région Normandie ces dix dernières années.
Aucun traitement n’existe. Pour éviter la contamination, il faut limiter les épandages des eaux usées domestiques, gérer les épandages de boues d’épuration (privilégier les boues hygiénisées et les éviter sur les pâtures), et essayer de limiter l’accès des prairies aux promeneurs.

Myosite éosinophilique

La myosite est une inflammation des muscles qui les rend impropres à la consommation. Elle est souvent corrélée à la présence de Sarcocystis. Ce parasite est très fréquent en élevage bovin, il est transmis par les selles du chien, du chat ou de l’homme (différents types). Mais la myosite éosinophilique touche moins de 0,1 % des bovins porteurs. Des facteurs favorisants existent pour déclencher cette inflammation. Ainsi les races blonde d’Aquitaine, blanc bleu belge ou parthenaise y sont plus sensibles. De même, quand le parasite est transmis par l’homme (type différent), il semble entraîner plus facilement une myosite. Cliniquement là encore, il n’y a pas de symptômes visibles sur les bovins, excepté parfois une baisse des performances.
C’est un motif de saisie peu fréquent mais en hausse ces dernières années. On observe alors de nombreuses petites lésions verdâtres. 
Aucun traitement n’existe. Il faut éviter la contamination du bovin, en écartant s’il y en a les chiens ou chats et en appliquant les mesures citées ci-avant contre la cysticercose pour éviter une contamination via l’homme. •

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