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Retrait des NNI : aucunes solutions alternatives pour 2023

À l’occasion des réunions techniques de Institut technique de la betterave (ITB), l’avancée des travaux 
du Plan national de recherche et d’innovation (PNRI) a été présentée aux betteraviers qui vont avoir besoin de solutions efficaces et économiques pour remplacer les néonicotinoïdes (NNI).

Les travaux du PNRI doivent permettre de trouver des  alternatives : plantes compagnes, biocontrôle, variétés tolérantes semblent présenter des efficacités intéressantes. Mais en cas de forte infestation de pucerons, il faudra  combiner les leviers pour lutter contre la jaunisse.
Les travaux du PNRI doivent permettre de trouver des alternatives : plantes compagnes, biocontrôle, variétés tolérantes semblent présenter des efficacités intéressantes. Mais en cas de forte infestation de pucerons, il faudra combiner les leviers pour lutter contre la jaunisse.
© ITB

Ce 19 janvier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué que les États membres ne peuvent pas contrevenir aux interdictions aux dérogations expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits contenant des néonicotinoïdes (NNI).
À quelques semaines des semis de betteraves, la filière s’insurge de la brutalité de cette décision qui peut entraîner des « conséquences désastreuses et irréversibles dans les territoires ruraux ».
Le gouvernement s’est engagé depuis deux ans dans un programme de sortie des NNI sur semences de betteraves. Si les travaux du Plan national de recherche et d’innovation (PNRI) avancent bien, il n’y a pas encore d’alternatives applicables pour 2023.
L’Institut technique de la betterave (ITB) est en charge de la coordination technique de ce programme de recherche financé par l’État et représenté par une quarantaine de partenaires. 65 fermes pilotes d’expérimentations ont été suivies en 2022 par les services techniques des sucreries, de l’ITB et de certains lycées agricoles. 

Plantes compagnes

Il y a plusieurs axes de travail (solutions à la parcelle, connaissance de la maladie et des virus, leviers agronomiques et aménagement parcellaire, prévision…) et à ce jour quelques solutions semblent être plus prometteuses que d’autres.
Teppeki et Movento restent les solutions qui apportent le plus d’efficacité, avec une réduction d’environ 80 % des populations de pucerons 14 jours après traitement.
Mais l’ITB souligne l’intérêt des plantes compagnes. Plusieurs espèces végétales ont été testées et l’avoine rude, l’orge de printemps et la féverole pourraient apporter une solution. Les efficacités semblent intéressantes avec les deux graminées, avec des réductions autour de 50 % des populations de pucerons verts à 14 jours. Les essais avec féverole montrent des efficacités un peu moins bonnes. 
Cette solution de plantes compagnes peut être combinée avec les aphicides classiques. Pour la suite des travaux dans ce domaine, l’enjeu en 2023 sera de mieux comprendre les situations de réussite et d’échec pour permettre de construire un conseil. Il sera aussi important de déterminer le stade de destruction de la plante compagne pour qu’elle ne fasse pas concurrence à la betterave. 
Cette solution n’est pas applicable pour le moment, l’itinéraire technique reste à affiner.

Biocontrôle

Une quarantaine de produits de biocontrôle ont été testés. Les meilleurs produits sous serre font l’objet d’essais au champ. Deux produits pulvérisables en végétation méritent l’attention.
Tout d’abord le mycotal, un champignon qui s’attaque aux pucerons. Avec ce produit les efficacités sont de l’ordre de 50 %. Il est assez sensible aux conditions climatiques, notamment aux températures. Des travaux restent donc à mener pour comprendre quand le produit est suffisamment efficace.
Ensuite, l’huile de paraffine.  Elle a montré des efficacités intéressantes mais moins importantes que le mycotal et assez variables. En revanche il a été constaté une efficacité sur la jaunisse alors que les comptages de pucerons n’ont pas mis en évidence une diminution des populations. Cette solution va donc être explorée.
Les lâchers d’auxiliaires, des œufs de chrysopes, ont également été testés et montrent des efficacités très contrastées, moyennes à très bonnes. Cette variabilité pourrait s’expliquer par les conditions climatiques. 2021 a été moins favorable au développement des auxiliaires.

Tests de nouvelles variétés en 2023

En 2023, l’ITB remet en place les solutions qui ont présenté des efficacités et deux nouvelles solutions vont être introduites dans le réseau : 
- les premières variétés tolérantes à la jaunisse. Les semenciers font des efforts considérables pour mettre sur le marché des variétés tolérantes. Certaines variétés en cours d’inscription ont montré en 2022des niveaux de tolérance qui progressent,
- l’utilisation de phéromones ou de kairomones. Il s’agit là d’utiliser les odeurs, soit pour attirer les auxiliaires, soit pour repousser les pucerons. Des solutions sont proposées aujourd’hui par deux entreprises, sous forme de micro-granulés.
L’ITB a des projets de modélisation du risque jaunisse afin d’anticiper et de mettre en place les bons leviers au bon endroit.
Il y a pas mal de solutions prometteuses en substitution des NNI mais pour le moment elles ne sont pas encore opérationnelles telles quelles. Il manque encore du travail notamment sur les conditions de mises en œuvre de ces solutions.
Dans les situations de forte pression, les combinaisons de leviers, aphicide, variété tolérante, plante compagne et biocontrôle, seront sûrement incontournables. Les essais dans ce domaine seront largement amplifiés en 2023. 
L’évaluation économique des solutions des différents leviers va être conduite en 2023.
Enfin, il y aussi des perspectives d’homologation de nouvelles matières actives à moyen terme, plutôt à partir de 2026. •

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