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« Quel avenir pour la France ? »

Pour Charles Revet, 2019 marque la fin de sa carrière politique. L'élu du Pays de Caux accompagne son départ d'un livre sur la situation de la France.

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© C. Hennebert

A 82 ans, Charles Revet a décidé de mettre un terme à sa vie politique.  En septembre 2019, il a démissionné du Sénat et est revenu dans son village de Turretot où il a été agriculteur avec son épouse, avant de débuter sa carrière politique.

« L'agriculture est le secteur économique qui a plus bougé. Nous avons vécu ces changements importants dans les années 60, mon épouse et moi, quand nous nous sommes installés sur une exploitation de polyculture élevage laitier de 40 hectares. En 1976, nous avons été parmi les premiers du département à installer des logettes dans le bâtiment des vaches. J'ai été très vite maire du village, en 1965. J'étais d'ailleurs le plus jeune maire du canton. On peut dire que je suis entré en politique après une série de circonstances. Si on m'avait demandé à l'époque comment je voyais mon avenir, je n'aurais pas imaginé le parcours que j'ai fait. Je me souviens très bien du passage du Général de Gaulle à Bruneval en mars 1947. Il est vrai que la politique m'intéressait déjà ».

 

La France a tous les atoutspour rebondir

Charles Revet a été député de Seine-Maritime de 1978 à 1995, sénateur de 1995 à 2019, président du conseil général de Seine-Maritime de 1993 à 2004. Aujourd'hui retiré de la vie politique, il souhaite faire part de ses réflexions sur la situation de la France dans un livre sorti en mai de cette année : « La France périclite...et pourtant rarement dans son histoire, notre pays a eu autant d'atouts pour rebondir et repartir ! »« Dans ce livre j'ai voulu expliquer pourquoi la France est dans une situation catastrophique et ce qu'il faudrait faire, selon moi pour un redémarrage. Dans les années 80, nous avions un budget équilibré, pas d'endettement et un commerce extérieur excédentaire, en partie grâce à notre agriculture. Aujourd'hui, le pays est endetté, le commerce extérieur est en déficit et nous avons un déficit budgétaire de +3% ».

Pour l'ancien sénateur, le problème c'est la technostructure qui coûte très cher à la France. « Depuis 1982, avec la loi Defferre, le pouvoir exécutif du préfet est transféré aux présidents des conseils général et régional. Les services de l'Etat ont tout fait pour reprendre la main, en créant des agences dépendant directement des ministères. Ces agences sont au nombre de 1 200 sur le territoire français, avec des milliers de collaborateurs pour une dépense de plus de 80 milliards d'euros par an ! Ces charges supplémentaires participent à l'endettement de la France ».

 

Bon sens et logique

Charles Revet met également le doigt sur le financement de la couverture sociale. « Les deux tiers viennent des cotisations salariales et patronales qui mettent à mal les entreprises françaises qui ne sont plus compétitives ».

La solution ? « Pour assurer le fonctionnement de notre pays, il faut que tous les produits consommés, qu'ils soient produits à l'intérieur ou qu'ils soient importés, supportent les mêmes charges. Il faut faire l'Europe mais en tenant compte de nos spécificités. Nous avons un pays qui a tellement d'atouts ! Si on parle du monde agricole, les hommes politiques ont plutôt une bonne image de l'agriculture, les parlementaires ont une vision pointue sur ce secteur économique. Mais ils ont du mal à le traduire dans les textes car les hauts fonctionnaires des services de l'Etat sont complètement déconnectés de la réalité. Il faut retrouver du bon sens et de la logique ».

Le parlementaire cauchois a défendu de grands dossiers agricoles.

Citons celui des biocarburants qui n'a pas abouti à l'époque : « Je considérais qu'il fallait les développer. J'ai été président de l'association départementales des biocarburants. Je n'étais pas un spécialiste mais je percevais qu'il y avait quelque chose à faire. J'ai été dix ans à travailler sur ce dossier. J'avais fait venir une voiture du Brésil roulant à l'éthanol pur. A l'époque on me disait que cela coûterait trop cher par rapport au pétrole.  Mais selon les sélectionneurs, si on créait des variétés de betteraves uniquement pour leur production d'alcool, on pouvait multiplier la productivité par trois et ainsi disposer d'une matière agricole moins chère ».

Son parcours :

1978 : Député de Seine-Maritime. Il a remplacé André Bettencourt dans la cinquième circonscription, sous l'étiquette UDF.

1993 : Président du Conseil général de Seine-Maritime. Il a succédé ainsi à André Martin, poste qu'il a occupé jusqu'en 2004.

1995 : Sénateur. Il a effectué trois mandats jusqu'en 2019 où il démissionne, mettant un terme à sa carrière politique.

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