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Projet Valobois : pour développer les débouchés du bois bocager

Projet d’expérimentations, Valobois a pour objectif de valoriser la plaquette bocagère en litière animale 
et en bois raméal fragmenté (BRF)* destiné à l’épandage sur les cultures. Il est copiloté par la Fédération 
des Cuma Normandie Ouest et la Chambre régionale d’agriculture de Normandie. C’est un projet partenarial permettant de mutualiser l’expertise de l’Institut de l’élevage, la ferme expérimentale de La Blanche Maison (50) 
et la Société d’investissement légumière et maraîchère de Basse Normandie (Sileban).

Très peu de références existent aujourd’hui sur l’utilisation du bois déchiqueté pour la litière de vaches laitières. Dans l’essai mené à la ferme expérimentale de La Blanche Maison, l’objectif est de pouvoir disposer de références technico-économiques et environnementales fiables sur l’utilisation de plaquettes bocagères en litière animale dans le contexte des systèmes laitiers normands. C’est dans ce cadre que seront évaluées les modalités d’utilisation du bois déchiqueté en litière, les aspects logistiques, les impacts sur les performances animales, les observations relatives au bien-être animal, l’organisation du travail et la valorisation agronomique du produit épandu sur les cultures.

Le bois, une alternative à la paille

À l’occasion de la mise en service d’une nouvelle stabulation de vaches laitières permettant la conduite du troupeau de 90 vaches en deux lots, l’un sur une litière 100 % copeaux de bois et l’autre sur une litière 100 % paille, une première courte phase d’observations a été réalisée à la fin de l’hiver 2022/2023 jusqu’à la mise à l’herbe des animaux. Cette première période a permis de commencer à appréhender la gestion de ce type de litière produite à partir des haies de la ferme, dans un nouveau bâtiment bien ventilé, avec un malaxage de la litière bois au vibroculteur réalisé deux fois par jour. L’ensemble des mesures relatives à la gestion de la litière, les performances du troupeau, la propreté des animaux, etc., seront réalisées sur l’hiver complet 2023/2024. La valorisation agronomique de ce type d’effluent fera également l’objet d’expérimentations à la ferme expérimentale de La Blanche Maison.

L’analyse des coûts de production

Le bois déchiqueté utilisé pour l’expérimentation a été produit sur l’exploitation, notamment avec les déchiqueteuses de la Cuma Ecovaloris. L’ensemble des postes du chantier de production de bois déchiqueté ont été analysés :
 - le coût de l’abattage : 18 €/tonne ;
- le déchiquetage : 20 €/tonne ;
- le transport entre le chantier et le silo : 4,5 €/tonne. 
Le coût total d’une tonne de plaquettes en auto-production est de 42,5 €/tonne. 
La Fédération des Cuma mène une enquête auprès des utilisateurs de litières afin d’identifier les pratiques et les ressentis des éleveurs normands qui pratiquent déjà la litière bois déchiqueté. Deux pratiques majoritaires se distinguent : les éleveurs utilisant une couche de bois puis une couche de paille par-dessus, et la technique utilisant une litière 100 % bois déchiqueté avec un malaxage de la matière régulièrement.  
« À ce jour, nous estimons qu’une cinquantaine d’éleveurs utilise du bois déchiqueté en litière sur le territoire de la Normandie », précise Mathieu Gadeau de la Fédération des Cuma.

Du BRF sur cultures

L’utilisation de BRF en grandes cultures est très peu pratiquée en Normandie. C’est un moyen très intéressant pour remonter les niveaux de matière organique des sols. Cette méthode comporte des atouts mais également un risque important lié à des faims d’azote pour la culture en place. 
C’est dans cette optique que la Chambre régionale d’agriculture de Normandie a mis en place une expérimentation à l’ouest de Rouen. Jean-Philippe Chenault en charge des questions sols et fertilité précise le dispositif : « On a sur le site cinq modalités testées différentes. Deux doses avec du BRF, donc un produit relativement frais, deux avec des plaquettes sèches, et un témoin. BRF et plaquettes ont été épandus à l’automne 2022 dans un couvert avant maïs ». Cette expérimentation vise à suivre l’impact de l’épandage sur les fournitures en azote et la réponse de la culture en termes de production et qualité. 

Des expérimentations de BRF ont également débuté dans une succession culturale légumière, sur la station d’expérimentation du Sileban L’objectif est d’évaluer différents itinéraires techniques intégrant des apports carbonés massifs, en particulier de la plaquette bocagère produite par la filière bois-énergie agricole. Le système de culture de référence contient des choux et des poireaux servant à évaluer les effets des apports. « Un équivalent de 50 et 100 tonnes de plaquettes par hectare ont été incorporées au sol avant culture ou utilisées en paillage de la culture en place, précise Charlez Bougouin en charge de l’expérimentation au Sileban. Ces cultures sont intéressantes à tester pour mesurer l’impact sur le rendement et la qualité du produit, un enjeu important pour la filière ».

Ce projet, débuté en 2022, financé par la Région Normandie et des fonds Feader, se terminera fin 2024. Aujourd’hui, l’ensemble des expérimentations et enquêtes prévues dans le projet Valobois sont en cours de réalisation. Il permettra d’avoir les éléments technico-économiques pour que agriculteurs et conseillers puissent mettre en œuvre ces techniques. •

* Le BRF est issu du broyage de jeunes branches de feuillus. 
La plaquette bocagère désigne le bois déchiqueté produit à partir des haies bocagères. En fonction de sa granulométrie et de son taux d’humidité, la plaquette est valorisée en bois-énergie, en paillage, en litière ou comme amendement sur les sols.

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Plus d’information 

- Jean-Philippe Chenault, Chambres d’agriculture de Normandie, par mail : jeanphilippe.chenault@normandie.chambagri.fr ;
- Patrick Massabie, Idele, par mail : patrick.massabie@idele.fr ;
- Mathieu Gadeau, Fédération des Cuma Normandie Ouest, par mail : mathieu.gadeau@cuma.fr
- Charlez Bougoin, Sileban, par mail : bougouin.charlez@gmail.com ;
- Flore Lepeltier, ferme expérimentale de La Blanche Maison, par mail : f.lepeltier@blanche-maison.fr 
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