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L'ostéopathie séduit de plus en plus d'éleveurs

Depuis 2011, la pratique est possible par des professionnels non vétérinaires mais néanmoins diplômés d’une école spécialisée.

Dans le milieu équestre, les ostéopathes interviennent fréquemment, presque autant que les vétérinaires et les maréchaux ferrants. Ils détectent les manifestations douloureuses du squelette, ainsi que les troubles viscéraux, nerveux ou circulatoires. Ces approches thérapeutiques se sont étendus à la canine et petit à petit, séduisent également quelques éleveurs bovins. Dans certains départements d’élevage, les chambres d’agriculture organisent même des formations pour faire découvrir ces techniques.
Ce développement est rendu possible depuis la légalisation en 2011 de la pratique de l’ostéopathie animale par des professionnels non vétérinaires mais néanmoins diplômés d’une école spécialisée. La fédération des ostéopathes s’est battue pour faire reconnaître la profession en France.

Séances gratuites
Mélanie Voyer habite Saint-Pierre-de-Bailleul, dans l’Eure. La jeune femme a déposé une petite annonce dans le café de son village. Elle propose ses services gratuitement pour faire découvrir l’ostéopathie aux propriétaires d’animaux de son département. Cela concerne les animaux de compagnie, mais aussi les animaux d’élevage. Non loin de chez elle, elle est intervenue dans un élevage de bovins allaitants suite à son annonce. Un cas de vêlage difficile où la vache ne s’était pas relevée pendant une semaine. L’étudiante l’a manipulée au milieu du champs. « Les vaches sont des animaux très sensibles et plus coopératifs qu’un chien ou un cheval, plus simples à manipuler car elles ne bougent pas. Le cheval est plus tricheur et il cherche à cacher le problème », explique Mélanie.

Prévention
La discipline vient en appui à la médecine vétérinaire. « Les ostéopathes animaliers ne remplacent pas les vétérinaires. Ils interviennent en préventif dans la plupart des cas », explique la jeune femme, qui obtiendra son diplôme dans quelques mois.
« Cela peut concerner une articulation qui n’est pas dans son axe, un problème de déglutition parce que le petit os du voile du palais n’est pas dans la bonne position… L’ostéopathie consiste à écouter les tissus du corps et sentir les dysfonctionnements. » Les éleveurs peuvent faire appel aux ostéopathes si une insémination ne prend pas, car cela peut être juste un blocage qui empêche la vascularisation et la prise d’IA. Les interventions sur des veaux ayant des troubles de la croissance donnent également de très bons résultats. Chez la génisse, la manipulation peut faciliter la mise-bas, permettre une meilleure délivrance et un meilleur démarrage de la lactation et du veau. Les autres motifs d’interventions sont les problèmes locomoteurs, l’infertilité, les chaleurs irrégulières, les troubles digestifs, une bête qui ne donne pas son lait.

Les limites de la discipline
L’important est de ne pas intervenir trop tard, principal frein à la réussite. Il existe des limites - le lésionnel, le chirurgical, les maladies infectieuses, chroniques ou héréditaires… l’ostéopathie peut apporter du confort, améliorer la cicatrisation, accélérer la récupération, soulager les douleurs et les tensions.
Le contact avec l’animal est la clé de l’intervention pour un ostéopathe. Le praticien met l’animal à l’aise pour avoir sa confiance nécessaire pour l’intervention.
« Il faut l’avoir avec nous car il est aux aguets sur ce que l’on fait. » La formation demande cinq ans d’études pour acquérir une très bonne connaissance de l’anatomie. Les mains sont le principal outil de travail de l’ostéopathe, au même titre que l’œil. « L’observation est importante mais l’œil peut aussi se tromper ».
En médecine humaine, la pratique est plus ancienne et les Etats-Unis sont en avance sur l’Europe dans ce domaine. En  animal, en France, c’est assez récent (début du 21e siècle) mais de plus en plus de personnes y font appel. Des écoles pour former des jeunes ont vu le jour. Celle de Mélanie est basée à Lisieux (Calvados) mais il y en a plusieurs sur le territoire. Investie dans le milieu du cheval, la jeune femme a eu l’idée de cette formation car elle voulait un métier en rapport avec sa passion. Une fois son diplôme en poche, elle souhaite partir exercer en Irlande où l’ostéopathie est davantage pratiquée.

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