Aller au contenu principal

Les ministres plaident pour une révision des plans stratégiques

La crise ukrainienne fait prendre conscience aux ministres de l'Agriculture, réunis à Bruxelles, le 21 mars, de la nécessité de relancer la production céréalière et de réviser les plans stratégiques nationaux en assouplissant les règles environnementales.

file-alt-63090
Conseil européen des ministres de l'Agriculture.
© L.A.

Réunis à Bruxelles le 21 mars, les ministres de l'Agriculture européens ont procédé à un échange de vues sur la situation des marchés agricoles et ses conséquences à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Sur la base de propositions de la Commission européenne, ils ont notamment discuté des mesures qui pourraient être envisagées pour amortir l'impact du conflit ukrainien, « non seulement sur le plan de l'approvisionnement alimentaire à court terme, mais aussi pour ce qui est du renforcement de la sécurité alimentaire à long terme ».

Assouplissement des jachères ?

Sans qu'aucune décision n'ait été prise à ce stade, la Commission a évoqué les concours qui pourraient être accordées dans l'immédiat aux agriculteurs pour neutraliser la flambée du coût des carburants, l'augmentation du prix des engrais et des aliments du bétail. Ainsi des aides pourraient être accordées au stockage notamment dans la filière porcine et des dérogations pourraient être décidées aux règles des jachères pour relancer la production de céréales dans l'Union européenne. « C'est nécessaire pour compenser la perte des récoltes de l'Ukraine. La proposition de la Commission permettrait de remettre en culture quatre millions d'hectares dans l'Union européenne », a justifié la ministre autrichienne de l'Agriculture, Élisabeth Köstinger. L'Ukraine comme la Russie sont deux exportateurs majeurs de céréales sur la scène internationale. L'Europe n'a pas fait de sa production de céréales une priorité.

Selon la prochaine Pac qui entrera en vigueur en janvier prochain, les exploitations de plus de 10 hectares devraient laisser au moins 4 % de leurs terres non cultivées et rendues à la nature. Les agriculteurs devront réduire de moitié, d'ici 2030, l'usage des pesticides, de 20 % celui des engrais et consacrer un quart des terres aux cultures biologiques. Autre mesure immédiate évoquée, le déblocage de « la réserve de crise » dotée de 450 millions d'euros destinée à soutenir les agriculteurs en cas d'effondrement des prix à la production. Cette enveloppe pourrait être « complétée par des aides supplémentaires accordées par les États », a indiqué Julien Denormandie qui préside le Conseil des ministres.

Le contenu des plans stratégiques au menu


À plus long terme, la crise ukrainienne a interpellé les ministres sur le contenu des plans stratégiques et notamment le maintien en l'état des règles environnementales de la prochaine Pac.
À l'exception de l'Allemagne dont le ministre de l'Agriculture est un "Vert", plusieurs États ont plaidé pour leur assouplissement et notamment la France. « C'est une question de bon sens (...). Il faut faire ces transitions environnementales, mais il nous faut à la fois assumer notre rôle nourricier », alors que la guerre en Ukraine pourrait provoquer « une crise alimentaire à l'échelle mondiale », a plaidé le ministre français de l'Agriculture. Le commissaire européen à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, n'est pas allé jusque-là. En présentant leur état d'avancement, il a reconnu la nécessaire révision de certaines propositions initiales pour renforcer la résilience du secteur agricole et alimentaire, et notamment un aménagement temporaire des règles environnementales. Mais sans remettre en cause la contribution de la Pac à la stratégie "Farm to Fork" et "Biodiversité 2030". Au contraire, la Commission estime qu'une plus grande contribution aux objectifs climatiques et environnementaux améliorera la résilience du secteur agricole et agroalimentaire sur le long terme. On devrait en savoir davantage dans quelques jours. Le 30 mars, la Commission européenne doit adopter et transmettre ses recommandations aux États sur un premier lot de 19 plants stratégiques nationaux.

La Commission européenne précise ses intentions


À l'issue du débat en Conseil des ministres sur les mesures à mettre en œuvre pour faire face aux conséquences de l'invasion de l'Ukraine, la Commission européenne devait proposer, le 23 mars, le dispositif suivant :
- une enveloppe de 500 millions d'euros dont 350 millions proviendraient de la réserve de crise agricole. Ces aides devront contribuer à améliorer la sécurité alimentaire ou remédier aux déséquilibres du marché. Pour en bénéficier, les agriculteurs devront s'engager dans des activités d'économie circulaire, de gestion des nutriments, d'économie des ressources ou de méthodes de production respectueuses de l'environnement et du climat ;
- des aides nationales supplémentaires pour compléter le soutien accordé par Bruxelles jusqu'à 1,5 milliard d'euros au total ;
- une aide au stockage privé pour la viande porcine ;
- une dérogation temporaire aux règles de verdissement de la Pac pour pouvoir cultiver les terres en jachère faisant partie des zones d'intérêt écologique.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Céline Collet, Gaëlle Guyomard, Jean-François Chauveau, Gilles Picard, Guillaume Burel, Denis Letellier, Vincent Leborgne sont prêts à accueillir tout le monde le 16 mai à Beuzevillette.
L'édition MécaLive Ouest 2024 le 16 mai à Beuzevillette

Un programme riche et varié d'ateliers attend les visiteurs tandis que plus de 80 exposants, 70 marques de matériels et des…

Frédéric Van Gansberghe, président de Futerro, et Olivier Leducq, directeur général de l'usine Tereos de Lillebonne, lors de la signature du partenariat le 11 avril à Gruchet-le-Valasse.
Tereos : ouverture d'un marché de 150 000 tonnes de dextrose par an

Le groupe coopératif a conclu le 11 avril un partenariat avec l'industriel belge Futerro qui doit ouvrir son usine de…

Reynald Fréger, président de la CGB 76
« Avoir les mêmes moyens de production que nos collègues européens »

Le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves de la Seine-Maritime (CGB 76), Reynald Fréger, demande…

Faner le plus précocement possible pour atteindre les 30-35 % de matière sèche en 48 heures.
Ensilage d’herbe : privilégier le fourrage à plat pour 35 % de MS

Avec une organisation de chantier différente, on peut en 48 heures récolter de bons fourrages. Explication.

Donner de la lisibilité aux producteurs bio était l'objectif de la journée.
Porter collectivement des pistes pour améliorer la situation du bio

La Chambre d'agriculture a organisé une journée spéciale le 12 avril au lycée agricole d'Yvetot pour donner des perspectives…

Hervé Morin, président de la Région Normandie, et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur au Molay-Littry pour présenter le plan, en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin

C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé au Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole