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L’autonomie fourragère en question

Une intervention technique réunissant agriculteurs et éleveurs sur le thème de l’autonomie fourragère a eu lieu à Chailly-en-Brie (Seine-et-Marne), un sujet prégnant avec la hausse du coût des matières premières et la succession de sécheresses.

Une intervention technique réunissant agriculteurs et éleveurs sur le thème de l’autonomie fourragère a eu lieu à Chailly-en-Brie (Seine-et-Marne), un sujet prégnant avec la hausse du coût des matières premières et la succession de sécheresses.
© D. R.

Le fourrage était au centre de la réunion organisée par la Chambre d’agriculture de région Île-de-France le 13 avril sur le site du lycée La Bretonnière, à Chailly-en-Brie (Seine-et-Marne). « Un sujet important à traiter, pour accompagner les agriculteurs et être dans l’échange », a souligné Louise Van Cranenbroeck, technicienne grandes cultures Nord-Seine-et-Marne, en marge de la réunion en présence d’éleveurs laitiers, bovins viande et ovins.

En décembre, la région Île-de-France comptait 22 760 bovins, parmi lesquels 5 346 vaches laitières. Avec deux AOP locales, le brie de Melun et le brie de Meaux, le respect des cahiers des charges engendre de multiples contraintes supplémentaires.

Autonomie fourragère

Le sujet de l’autonomie en fourrage est particulièrement d’actualité alors que de nombreuses sécheresses ont sévi ces dernières années et que le contexte de la guerre en Ukraine fait croître les prix des matières premières. L’objectif d’une autonomie alimentaire, à l’échelle nationale comme de l’exploitation, en devient donc plus important. Les enjeux sont nombreux, mais les solutions le sont aussi, comme l’a expliqué Thomas Mahéo, conseiller fourrages à la Chambre. Ainsi, il est possible de produire soi-même son propre concentré énergétique, ce qui peut permettre de réduire ses coûts mais aussi de valoriser sa production. Toutefois, cela nécessite d’investir dans des équipements spécifiques, comme une aplatisseuse, et demande de réduire sa surface de cultures dédiées à la vente, en plus de veiller à avoir de bonnes pratiques de stockage.

Pour atteindre l’autonomie protéique, il est possible d’implanter des légumineuses fourragères, mais pour cela il faut bien connaître les caractéristiques des espèces et des sols. La luzerne, en ensilage ou en foin, peut être utilisée dans ce cadre, puis être donnée en alimentation aux vaches. Il faut néanmoins veiller à assurer sa bonne conservation, car le taux d’humidité ne doit pas excéder 15 %.

Le pâturage tournant, pas toujours apprécié

Une autre solution proposée par l’intervenant est la mise en place du pâturage tournant, qui nécessite plus de travail pour déplacer les troupeaux entre les différentes parcelles. Une technique qui n’a pas fait l’unanimité parmi les agriculteurs présents. Pour certains, il s’agit d’une technique efficace deux mois sur douze dans l’année. « Durant l’été, les sécheresses ne permettent pas à l’herbe de pousser, et à l’automne, les vaches ne retournent pas brouter là où elles étaient. Le pâturage est pourri », explique un des participants.

Les prairies multi-espèces sont une autre solution pour atteindre l’autonomie alimentaire, en recherchant des complémentarités entre des variétés de graminées et de légumineuses.

Si les techniques varient, tous sont unanimes : il est obligatoire d’avoir des stocks pour prévoir l’avenir, surtout dans le contexte de hausse des prix. •

Alain Storme réalise son propre fourrage


Distribuer une ration alimentaire produite sur place est une pratique qui se répand chez les éleveurs.
Alain Storme, producteur laitier à Saint-Denis-lès-Rebais (Seine-et-Marne), produit et réalise lui-même ses mélanges pour alimenter son troupeau depuis maintenant quelques années, avec des résultats plus ou moins concluants. Réaliser son propre fourrage lui permet d’obtenir une grande autonomie en termes de nourriture, et d’anticiper des pénuries ou aléas à venir. Cela permet aussi de valoriser sa production. Il fabrique un mélange de blé et de triticale, qu’il produit lui-même avec un aplatisseur. Il distribue ensuite le mélange à ses vaches. Au fil du temps, il a testé différents types de fourrages, comme la luzerne. « Il faut cependant veiller à la couper assez haute pour ne pas récupérer de terre afin de limiter les risques de maladies, comme la listeria, qui peut se développer au cours du stockage puis de la distribution. » Alain Storme a également testé le sorgho, « qui laisse un sol très propre, ne nécessitant pratiquement pas de désherbage après coup ». Néanmoins, l’inconvénient de cette céréale est de pomper beaucoup d’eau dans le sol, ce qui risque d’être problématique pour les emblavements postérieurs en cas de grosse sécheresse. 
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