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L’Ara à l’épreuve du terrain

Primé lors des derniers Sima Innovation Awards, le pulvérisateur porté Ara de la société suisse Ecorobotix réalise des traitements ciblés d’une précision inédite.

C’est lors du dernier Sima, qu’Ecorobotix a lancé officiellement la commercialisation de son pulvérisateur porté de haute précision, baptisé Ara. L’entreprise suisse annonce fièrement une réduction de phytos jusqu’à 95 % grâce à cet appareil qui utilise une technologie de ciblage plante par plante. Des chiffres impressionnants. Mais qu’en est-il vraiment des tests effectués jusqu’à présent sur le terrain. Si les tous premiers acheteurs manquent encore de recul face à ce nouveau venu sur le marché de la pulvérisation, des essais menés ces dernières années ont montré une efficacité indéniable.

Des buses tous les 4 cm

L’Ara est en fait un dérivé du robot Avo de la marque. Mais jugeant la législation concernant les véhicules autonomes encore incertaine, Ecorobotix a préféré le décliner en une version attelée au tracteur. Mais sa technologie est la même. L’Ara, qui mesure 6 mètres de large, est composé de trois modules. À l’intérieur, des caméras haute définition. Il convient donc de penser à bien les nettoyer avant chaque utilisation. Les images qu’elles fournissent sont analysées plusieurs fois par seconde. Les algorithmes ainsi mis au point pour chaque culture permettent de dissocier celles-ci des adventices, et de déclencher l’ouverture des buses.
La rampe est composée d’un total de 156 buses à jet plat, espacées de 4 centimètres. Ecorobotix a développé ses propres buses. Celles-ci se referment complétement en une fraction de seconde. Chaque buse est capable de traiter spécifiquement une surface de 6 x 6 cm pour assurer une pulvérisation hyper ciblée. Dernière amélioration en date apportée par Ecorobotix : le réglage automatique de la hauteur de la barre de buses et la possibilité de régler la largeur de travail entre 8 cm et 6 m.

Des betteraves détectées au stade 4-6 feuilles

Tereos a suivi de près la conception de l’Ara et des essais en plein champ ont été conduits au sein de sa ferme expérimentale, à Chevrières dans l’Oise. Pour les betteraves, les tests ont prouvé que l’engin était capable de reconnaître un plant de betterave dès le stade 4-6 feuilles, venant pulvériser du désherbant aussitôt qu’une adventice est détectée. Conséquence : mieux vaut donc prévoir un herbicide en plein auparavant. Ainsi le responsable de l’exploitation de Tereos estime que « selon la pression des adventices, la réduction de la quantité d’herbicide pouvait atteindre 40 % sur l’ensemble des traitements ».

Un succès sur prairie

Valérie Lacorre, ingénieure réseau Déphy au sein de la Chambre d’agriculture de Haute-Vienne, a testé quant à elle, en 2021, l’Ara sur prairie multi-espèces. L’enjeu était de maîtriser la problématique rumex. Face à un manque de produits homologués sur prairies temporaires comme sur prairies permanentes, ainsi que des problèmes de phytotoxicité de certains produits rencontrés sur les trèfles, le pulvérisateur de haute précision Ara apparaît comme une solution d’avenir. « C’est vraiment imparable. Cela désherbe ce que l’on veut désherber, explique-t-elle. Tous les rumex ont été détruits, tout en préservant le trèfle ». Un investissement intéressant, selon elle, mais qui, au vu de son prix, peut surtout s’envisager « au sein d’une Cuma départementale ou chez un entrepreneur ».
L’Ara affiche un débit de chantier de l’ordre de 3 à 4 ha/h. Le constructeur met en avant le fait qu’il est également possible de le faire « travailler la nuit ou par temps venteux » : la proximité des buses au sol ainsi qu’un système de bâche entraîne un minimum de dérive, ce qui permet d’augmenter les créneaux de pulvérisation potentiels. •

 

Les cultures compatibles

Treize traitements herbicides, fongicides ou insecticides sont actuellement validés pour les cultures en ligne et les cultures maraîchères, telles que betterave, haricot, oignon, endive, salade, épinard, colza, maïs ainsi que les prairies (rumex et chardons).
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