Hiver sec, trouver le bon compromis pour les semis
Pour bien gérer les semis en sortie d’hiver, il faut connaître l’état hydrique des sols et en tenir compte. Zoom sur les leviers à mettre en place en cas d’hiver sec, ce qui est le cas dans beaucoup de secteurs.
Pour bien gérer les semis en sortie d’hiver, il faut connaître l’état hydrique des sols et en tenir compte. Zoom sur les leviers à mettre en place en cas d’hiver sec, ce qui est le cas dans beaucoup de secteurs.
Comment gérer les semis de printemps lorsque le sol est sec en profondeur en sortie d’hiver ? Cette question suscite plusieurs réponses car c’est la combinaison de différents leviers qui va permettre d’améliorer la situation avec notamment la gestion des couverts et du travail du sol.
« Lorsque l’on parle de conditions sèches au moment du semis de printemps, il faut bien distinguer ce qui relève du lit de semences, avec pour conséquence des levées échelonnées et hétérogènes, ou d’un hiver sec avec un manque de pluie qui n’a pas permis de recharger suffisamment en eau tout le profil de sol », souligne Jérôme Labreuche, ingénieur travail du sol et couverts végétaux chez Arvalis.
Idéalement, en sortie d’hiver, le sol doit être ré-humecté à sa capacité au champ sur tout l’horizon d’enracinement.
Combiner plusieurs leviers pour préserver la ressource en eau
« On entend souvent dire que les techniques simplifiées de travail du sol ou le semis direct permettent d’économiser de l’eau et qu’un labour de printemps en évapore 20 mm, indique-t-il. À mon sens, ce n’est pas si systématique ». Des essais menés sur la station de Boigneville (Essonne), sur maïs non irrigué et sur sol sec, n’ont montré aucune différence significative selon le travail du sol effectué. « Cette notion de rétention de l’eau du sol dépend de multiples facteurs. Ils sont liés à la fois à l’évaporation de l’eau du sol mais aussi à l’enracinement en profondeur de la culture, parfois limité par des tassements (semelles de labour ou tassements plus superficiels sur sols non travaillés profonds). » Pour remettre le sol en bon état et permettre ainsi sa colonisation par les racines, plusieurs leviers sont possibles avec notamment la gestion des chantiers de récolte et d’épandage, l’adaptation du travail du sol, l’apport de matière organique, etc.
Adapter la date de destruction du couvert au type de sol
En cas d’hiver sec, confirmé par un sol non totalement rechargé en eau en février, Jérôme Labreuche préconise d’anticiper la destruction des couverts végétaux afin de préserver la ressource en eau pour la culture de printemps. « Dans nos essais, nous avons observé que le maïs est davantage stressé s’il est semé juste après la destruction d’un couvert permanent de trèfles ou des couverts de céréales détruits juste avant le semis. En effet, un couvert détruit tard au printemps contribue à assécher le sol car il a des besoins en eau, étant présent lors de journées avec une ETP (évapotranspiration potentielle) de quelques millimètres par jour. » En revanche, le maintien d’un couvert vivant lors d’un semis précoce en sortie d’hiver présente l’avantage de conserver l’humidité du sol. Toutefois, si le sol est argileux, la terre reste grasse en surface avec un effet plastique qui rend le semis plus délicat. En fonction du type de sol, léger ou lourd, et de la date de semis, il convient de trouver le meilleur compromis. •
À noter
Limiter le dessèchement du lit de semences
Les sols labourés avant l’hiver sont plus exposés au risque de dessèchement du lit de semences, que ceux labourés au printemps ou conduits sans labour. Arvalis conseille de travailler le plus superficiellement possible le sol et au plus près du semis, de placer la graine dans le “frais” et de rappuyer le sol après le semis ou les reprises de sol.
Profiter du RSH pour observer
Les prélèvements de terre effectués pour les RSH (reliquats sortie d’hiver) sont une bonne occasion pour observer le sol, surtout en profondeur. Si un sol profond n’est pas bien ré-humecté en profondeur, il sera moins à même de fournir de l’eau à la culture au printemps ou en été. Le diagnostic doit être complété par le bilan des apports potentiels d’eau en surface, que ce soit la pluviométrie naturelle ou l’irrigation si elle est possible.