Aller au contenu principal

Daniela met le pied à l’étrier pour le bien-être animal

C’est à Estrées-Saint-Denis (60) aux Écuries des platanes que l’on observe une vingtaine de chevaux galoper en toute liberté dans un lieu dédié au bien-être animal. Ce concept s’appelle l’écurie active.

La première chose qui frappe en arrivant aux écuries, c’est le calme. Cette sérénité n’est pas anodine ! Cette tranquillité a été voulue par Daniela Strube. Ici, les chevaux, en toute liberté, galopent, mangent, câlinent les visiteurs qui s’approchent dans un espace stabilisé donc praticable en toutes circonstances. « Les chevaux sont loin d’être stressés. On les voit épanouis. Au lieu d’être enfermés dans un box, ils vivent comme à l’état naturel, en troupeau, et surtout parcourent entre 10 et 15 km par jour. Le cheval est toujours en activité, même la nuit. Il doit interagir avec les autres », affirme cette passionnée du monde équin. Mais ce concept n’est opérationnel que depuis 2020. « Je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt lorsque j’ai ouvert les écuries en 2012. Je n’avais pas osé et peur de la réaction des autres », souligne Daniela. Mais en quoi consiste ce système d’écurie active déjà existant en Allemagne et en Autriche depuis 20 ans déjà ?

Une philosophie tournée vers le bien-être

Ce village dédié aux chevaux se compose de plusieurs éléments pour un bon fonctionnement en cohabitation : des abreuvoirs, des distributeurs de concentrés appelés DAC, des distributeurs individuels de foin, des râteliers à foin, des zones de roulage, des dortoirs, des espaces de pâturage. Pour le bon fonctionnement de cette écurie active, il faut tout automatiser comme l’alimentation qui est personnalisée pour chaque cheval. « Le cheval reçoit une dose adaptée de compléments en fonction de ses besoins et de son état de santé. Un cheval peut ainsi recevoir une dizaine de petits repas par jour, ce qui facilite grandement sa digestion et évite des problèmes de santé comme les ulcères ou encore les coliques », précise Daniela. Mais comment cela peut-il être aussi simple ? Cela est possible via un bracelet électronique positionné autour de la jambe du cheval. « Le cheval dispose également d’un accès quasi illimité au foin (base de son alimentation), que ce soit aux râteliers communs ou dans le distributeur individuel où les chevaux peuvent profiter d’un laps de temps au calme pour pouvoir manger », ajoute la jeune femme.

Même les nouveaux arrivants sont accueillis chaleureusement avec un box d’intégration. Muni d’un petit paddock et situé au centre de l’écurie active, il permet au groupe de faire connaissance avec le nouvel arrivant tout en préservant la sécurité de chaque cheval. « Une certaine hiérarchie se forme et des amitiés se créent. C’est bluffant et magnifique de voir autant d’amour et de respect entre eux », poursuit-elle.

Malheureusement ce concept n’est pas aussi évident pour certains propriétaires, et pour les chevaux habitués au box. « Il y a un gros temps d’adaptation, c’est une observation et une aide de tous les jours. Lorsque cela matche, le cheval change de comportement. C’est bluffant car il est plus épanoui. Il n’a pas les mêmes pathologies également, ici pas de colique et on les soigne à l’homéopathie ou à l’acupuncture. Dans la médecine chinoise, les toxines sont évacuées par les pieds et moi j’y crois », affirme Daniela. Mais pourquoi certains propriétaires sont-ils si réfractaires alors même que l’écurie active s’adresse à quasi tous les chevaux ? « Ici, quand un propriétaire vient chercher son cheval, il doit l’appeler et le chercher, il doit souvent le nettoyer aussi ou soigner des petites blessures car les chevaux ont joué entre eux. Mais après avoir compris, ils ne peuvent plus s’en passer », dit-elle en riant.

Hangar ouvert pour la pluie et le temps du repos, ce mode d’hébergement et ce concept de bâtiment permettent d’assurer une bonne santé physique et morale. Qui plus est, le cheval peut continuer à se mouvoir librement et conserve sa musculature, et ce, même sans travail monté. Daniela Strube a réussi à trouver un traitement de cheval pour aboutir à un véritable jardin d’Eden pour chevaux. •

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Céline Collet, Gaëlle Guyomard, Jean-François Chauveau, Gilles Picard, Guillaume Burel, Denis Letellier, Vincent Leborgne sont prêts à accueillir tout le monde le 16 mai à Beuzevillette.
L'édition MécaLive Ouest 2024 le 16 mai à Beuzevillette

Un programme riche et varié d'ateliers attend les visiteurs tandis que plus de 80 exposants, 70 marques de matériels et des…

Faner le plus précocement possible pour atteindre les 30-35 % de matière sèche en 48 heures.
Ensilage d’herbe : privilégier le fourrage à plat pour 35 % de MS

Avec une organisation de chantier différente, on peut en 48 heures récolter de bons fourrages. Explication.

Reynald Fréger, président de la CGB 76
« Avoir les mêmes moyens de production que nos collègues européens »

Le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves de la Seine-Maritime (CGB 76), Reynald Fréger, demande…

Hervé Morin, président de la Région Normandie, et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur au Molay-Littry pour présenter le plan, en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin

C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé au Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…

Damien Léger, exploitant agricole installé à Ymare, a bénéficié de l'aide en 2023.
Une aide pour l'achat de matériels agricoles

Investir dans du matériel agricole peut parfois s'avérer coûteux. Pour vous aider à franchir le pas, l'Agence de l'eau Seine-…

Le service chantier complet permet d'avoir un salarié qui connaît parfaitement son matériel et ses réglages, qui est à l'aise avec les nouvelles technologies.
Délégation du travail : quels bénéfices pour l'exploitant ?

Durant la journée MécaLive, qui se déroulera le 16 mai à Beuzevillette, l'un des ateliers portera sur la délégation de travail…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole