Aller au contenu principal

Biocover Syren : de l’acide sulfurique dans le lisier.

Distribué en France par Mauguin Citagri, le procédé Syren de la firme danoise Biocover consiste à acidifier le lisier au moment de l’épandage, afin de réduire les pertes d’azote ammoniacal et les nuisances olfactives.

file-alt-63459
Pesant environ 3 t en charge, le module frontal intègre un conteneur de 1 000 l rempli d’acide (1,8 tonne), une réserve d’eau claire et une cuve pour l’ajout d’additifs dans le lisier.
© D. Laisney

Les agriculteurs souhaitant bien exploiter toute la valeur fertilisante de leur lisier et épandre sans nuisance olfactive pourraient se laisser séduire par le Syren. Ce dispositif, conçu par la société danoise Biocover et distribué en exclusivité en France par Mauguin Citagri, consiste à acidifier le lisier, afin de transformer l’azote ammoniacal, particulièrement volatile, en sel d’ammonium.

Cette dernière formulation chimique présente les plus faibles pertes dans l’environnement, grâce à sa charge d’ions positifs. Les cations ammonium (NH4+) se fixent en effet sur les minéraux du sol. Pour convertir l’ammoniac en ammonium, le système Syren abaisse le pH du lisier en utilisant de l’acide sulfurique : à 6,4, le fabricant annonce réduire les émissions d’azote ammoniacal de 50 % et d’environ 100 % à pH 5,5. La dose apportée pour abaisser le pH à 6,4 dépend du pH initial et se situe en moyenne à 1 l/m3 en lisier de bovins et à 1,5 l/m3 en effluents de porcs. En digestat d’unités de méthanisation au pH très élevé (jusqu’à 9), la quantité atteint parfois 4 voire 5 l/m3. L’injection d’acide sulfurique présente par ailleurs l’intérêt d’assurer la fertilisation soufrée, à hauteur de 1,44 kg de SO3 par litre.

 

L’acide sulfurique injecté à l’épandage

Le procédé Syren se justifie particulièrement dans le cas d’épandage par rampes à pendillards avec lesquelles le lisier est déposé en surface. Il impose la présence d’un débitmètre sur la tonne et fait appel à un module accroché sur le relevage frontal du tracteur, qui intègre un conteneur IBC de 1 000 l à double paroi pour le transport de l’acide, ainsi qu’une réserve d’eau pour le rinçage de la tuyauterie. Le transfert de la cuve avant vers la tonne à lisier s’opère à l’aide d’une pompe en inox et de flexibles spécifiques pourvus de raccords sans écoulement. Tout dételage de l’équipement demande de rincer au préalable les canalisations à l’eau claire. Pour des raisons de sécurité, l’injection s’opère sur la canalisation de refoulement de la tonne à lisier alimentant le ou les broyeurs répartiteurs.

L’apport d’acide dans l’effluent s’accompagne, en effet, d’une montée en température et d’un moussage qui augmente son volume. La quantité injectée est gérée par le terminal Isobus du tracteur ou par une console fournie par Biocover. Elle dépend de l’objectif recherché en priorité : fertilisation soufrée ou réduction du pH. Dans le second cas, le pH est mesuré en permanence par un analyseur embarqué sur la rampe et aucun ajout d’acide n’a lieu dans les cinq premiers mètres cubes épandus à chaque nouveau chantier, le temps du calibrage du système.

Le fonctionnement du système Biocover est particulièrement sécurisé. Le chauffeur doit d’abord créer un chantier et renseigner le nom du client sur la console Isobus. L’injection de l’acide est ensuite soumise à certains critères  : allure d’avancement minimale prédéfinie, débit d’au moins 2 m3/min, vanne en position d’épandage et prise de force en rotation.

 

Traçabilité des apports et du pH

Durant le chantier, le GPS et la carte SIM intégrés dans le dispositif garantissent une totale traçabilité. Toutes les dix secondes, les données sont transmises vers un serveur dédié, qui stocke le nom du client et du champ, la date et l’heure, le volume d’effluents épandu, le pH du lisier avant et après traitement, la quantité d’acide injectée… Il est aussi possible de localiser la tonne depuis un ordinateur durant le chantier. Toute cette technologie représente un investissement conséquent : 72 000 à 80 000 € pour l’équipement Syren et la formation des utilisateurs. A ce montant, il convient d’ajouter l’abonnement internet de 600 €/an, le renouvellement tous les six ans des flexibles transportant l’acide, le remplacement tous les cinq ans de la cuve interne du conteneur IBC et tous les dix ans de sa paroi externe.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Céline Collet, Gaëlle Guyomard, Jean-François Chauveau, Gilles Picard, Guillaume Burel, Denis Letellier, Vincent Leborgne sont prêts à accueillir tout le monde le 16 mai à Beuzevillette.
L'édition MécaLive Ouest 2024 le 16 mai à Beuzevillette

Un programme riche et varié d'ateliers attend les visiteurs tandis que plus de 80 exposants, 70 marques de matériels et des…

Faner le plus précocement possible pour atteindre les 30-35 % de matière sèche en 48 heures.
Ensilage d’herbe : privilégier le fourrage à plat pour 35 % de MS

Avec une organisation de chantier différente, on peut en 48 heures récolter de bons fourrages. Explication.

Reynald Fréger, président de la CGB 76
« Avoir les mêmes moyens de production que nos collègues européens »

Le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves de la Seine-Maritime (CGB 76), Reynald Fréger, demande…

Hervé Morin, président de la Région Normandie, et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur au Molay-Littry pour présenter le plan, en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin

C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé au Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…

Damien Léger, exploitant agricole installé à Ymare, a bénéficié de l'aide en 2023.
Une aide pour l'achat de matériels agricoles

Investir dans du matériel agricole peut parfois s'avérer coûteux. Pour vous aider à franchir le pas, l'Agence de l'eau Seine-…

Le service chantier complet permet d'avoir un salarié qui connaît parfaitement son matériel et ses réglages, qui est à l'aise avec les nouvelles technologies.
Délégation du travail : quels bénéfices pour l'exploitant ?

Durant la journée MécaLive, qui se déroulera le 16 mai à Beuzevillette, l'un des ateliers portera sur la délégation de travail…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole