Trois questions à Patrice Faucon, président de la FNSEA 76
Parce que les temps sont durs, faisons preuve d’unité.
Crise sanitaire oblige, les élections des membres du bureau de la FNSEA 76 ont dû être menées à distance, par internet. Qu’est-ce qui a guidé votre choix ?
Il faut se rappeler que le processus électoral a débuté l’hiver dernier, lors des assemblées cantonales. Les adhérents ont alors élu les présidents de canton, et l’ensemble des délégués dans chacune des sections et commissions. Il s’est poursuivi par l’élection de la liste départementale, dont le vote a eu lieu pendant l’assemblée générale tenue exceptionnellement en septembre, pour aboutir donc à l’élection des membres du bureau. Nous avions prévu de réunir un conseil d’administration électif début octobre, finalement annulé par la crise sanitaire. Mais parce qu’il fallait que nous dotions nos instances de responsables élus, nous avons fait le choix, comme la loi nous le permet, de procéder à des élections en ligne. La procédure est nouvelle et j’espère qu’elle restera unique. Pour autant, les administrateurs, que je remercie ici, se sont massivement mobilisés puisque le taux de participation dépasse les 75 %.
Vous venez d’être réélu à la présidence de la FNSEA 76. L’ensemble de l’équipe sortante a elle aussi été reconduite pour un nouveau mandat. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce bureau ?
Je suis d’abord heureux que l’équipe du bureau de la fédé reparte pour un nouveau mandat. Nous avons la chance d’avoir, au sein du bureau, des profils différents, des éleveurs, des polyculteurs, des spécialisés, des jeunes et des moins jeunes. Je crois que le bureau reflète bien notre agriculture. Et puis nous accueillons parmi les invités, d’autres profils, d’autres productions pour enrichir encore notre réflexion et notre représentativité. Et parce que le sujet de l’emploi est devenu crucial dans nos exploitations, nous accueillons aussi le président de la section main d’œuvre, David Deprez. Je suis sûr de pouvoir compter sur une équipe forte et soudée pour continuer notre action et pour préparer la transition et déjà, le prochain mandat. En attendant, il faut bien reconnaître que la période que nous traversons est aussi compliquée pour faire du syndicalisme et défendre les producteurs. Pour autant, les récentes avancées syndicales et le travail mené localement montrent que nous continuons d’agir auprès des pouvoirs publics et des décideurs. Il nous manque l’essentiel à savoir ce lien si important avec les adhérents pour avoir leurs ressentis et leurs besoins. A cette heure, je ne sais pas si nos réunions cantonales pourront se tenir. Nous l’espérons et ferons tout pour que ces temps d’échange aient lieu. Il faut absolument que notre réseau continue de fonctionner et j’appelle les adhérents à appeler à la FNSEA 76 pour avoir un conseil, répondre à une question ou soulever une problématique. De la même façon, les présidents cantons, les présidents d’arrondissement sont à leur disposition pour les accompagner.
Cette année 2020, sur le plan économique et social va laisser des traces, dans l’ensemble de l’économie et dans le monde agricole. Quelle peut-être la réponse syndicale à cette crise ?
Effectivement, on sait que dans des exploitations du département, les trésoreries se tendent, et pour diverses raisons. Il y a, bien sûr, l’effet Covid-19 qui impacte directement ou indirectement les filières et donc les exploitations, les conséquences d’une météo défavorable sur les rendements, des problèmes sanitaires, des réglementations toujours plus contraignantes, et j’en passe. Alors oui, plus que jamais le syndicalisme doit jouer son rôle. L’ensemble du réseau FNSEA, au niveau national et local est présent depuis le début de la crise. L’intégration du monde agricole au plan de relance, les acquis syndicaux que constituent le retour des néonicotinoïdes pour la betterave-sucre ou la revalorisation des retraites, plus récemment le travail mené pour la régulation de la faune, le lancement de la seconde collecte de pneus, la construction du partenariat avec Métro ou le travail des filières pour la prise en compte des coûts de production montrent que l’ensemble du réseau FNSEA reste actif et efficace. Je crois que c’est justement parce que les temps sont durs et perturbés que nous devons faire preuve d’unité. Nous avons, pendant l’épisode Lubrizol, pu mesurer que « l’union fait la force ». Cette nouvelle période tout aussi compliquée doit nous inciter à rester solidaires et plus que jamais attentifs aux uns et aux autres.
Bureau de la FNSEA 76 :
Elus membres du bureau de la FNSEA 76 :
Patrice Faucon (président),
Stéphane Donckèle (secrétaire général),
Gilles Barré (vice-président, Dieppe),
Daniel Couckuyt (vice-président, Le Havre),
Olivier Cleland (vice-président, Neufchâtel-en-Bray),
Philippe Levavasseur (vice-président, Rouen),
Guillaume Burel (vice-président, Yvetot),
Bruno Ledru (trésorier).
Membres de droit :
Sylviane Lefez, présidente de la commission des agricultrices ;
Franck Grémont, président de la section lait ;
Reynald Fréger, représentant du président de la section grandes cultures ;
Charles Vimbert, président des JA 76.
Membres invités : Sébastien Windsor, Arnold Puech d’Alissac, Laurence Sellos, Jean-Paul Lecourt, Guillaume Cabot, David Deprez.