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Irrigation
Un forage qui vient sécuriser le verger

Producteur de pommes et de poires à Tourteron (Ardennes),Thomas Lenoble irrigue désormais toutes ses jeunes plantations.
Indispensable au vu de l’évolution du climat observée ses dernières années.

 

Le goutte-à-goutte mis en place permet à Thomas Lenoble d’irriguer entre 12 à 15 hectares de verger.
© D. R.

« Dès 2017, nous avons connu des épisodes de sécheresse très importants, qui ont commencé à nous poser de gros soucis, principalement dans nos jeunes plantations », se remémore Thomas Lenoble. La famille Lenoble exploite environ 55 hectares de vergers. Une grande partie en conventionnel, 50 hectares certifiés Vergers écoresponsables et HVE 3, et cinq hectares en agriculture biologique. Ils produisent ainsi environ 2 000 tonnes de pommes et de poires, lesquelles seront commercialisées, presque toute l’année, auprès des GMS de la région et de la restauration collective.

7 m3/h suffisent

« Nos vieux arbres grâce à leur système racinaire profond réussissaient à passer le cap, leur production même si elle était moindre restait conséquente, explique Thomas Lenoble. En revanche, pour toutes nos nouvelles parcelles, cela était beaucoup plus compliqué. Des arbres qui ne poussaient pas, des fruits hors calibre. D’autant plus que cela devenait de plus en plus récurrent. Il fallait donc trouver une solution ».
S’ils réfléchissent d’abord à faire des petites réserves d’eau en récupérant les eaux de ruisseaux, la complexité de la loi sur l’eau les incite à renoncer. Ils optent pour un forage.
« Cela reste un petit forage, souligne-t-il. Il représente un volume de 7 m3/heure. À titre de comparaison c’est dix fois moins qu’un enrouleur pour des pommes de terre. Cela suffit pour irriguer entre 12 et 15 hectares de verger. On n’a pas besoin d’énormes volumes d’eau. » Le système de goutte à goutte est entièrement automatisé. « Nous le pilotons nous-mêmes précise l’arboriculteur. Cela a totalement métamorphosé le verger ! »
De quoi aussi assurer la qualité de la récolte. « Les pommes qui souffrent de la sécheresse auront tendance à marquer le jour où il pleut. Là cette année, grâce à l’irrigation, on a vraiment une belle qualité. 2022 sera pour nous une très bonne année de production ».
Et le producteur ardennais de poursuivre : « Je discutais récemment avec un collègue maraîcher, qui a lui aussi investi pour irriguer 15 hectares de légumes. Il m’a assuré que s’il n’avait pas fait cet investissement, avec l’année que l’on vient d’avoir, il mettait la clef sous la porte. L’irrigation est véritablement devenue une question de vie ou de mort pour certaine exploitation ».

De l’eau aussi pour lutter contre le gel

« On prévoit l’irrigation, mais l’an dernier, c’est le gel qui nous a posé de gros soucis au printemps, déclare Thomas Lenoble. Pour mémoire, il avait fait - 7 °C le lundi de Pâques. En verger, la seule solution face à des gelées noires est l’aspersion. Mais là, cela nécessite des volumes d’eau astronomiques. On parle de 40 m3 à l’heure et à l’hectare. Faites le calcul. Sur 50 hectares de vergers, si vous prévoyez une dizaine de jours d’aspersion, cela représente 200 000 m3 ». Ainsi l’idée de voir comment venir prélever les excédents d’eau de surface est en réflexion. « Le contexte économique actuel a quelque peu rebattu les cartes mais on y pense, confirme Thomas Lenoble. Nous sommes confrontés à un changement climatique majeur. On parle de sécheresse, on parle de gel. Les investissements à l’hectare de nos productions sont tellement importants, que l’on est forcé de s’adapter ». •
 

 

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