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Vivea a formé 1 700 agriculteurs haut-normands en 2015

Le comité territorial Vivea fixe les priorités pour les trois années à venir et établit les cahiers des charges.

La régionalisation des organisations qui gravitent autour de l'agriculture se poursuit. Vivea, organisme qui gère le fonds pour la formation des chefs d'exploitation agricole, entrepreneurs du vivant, n'échappe pas à la règle. Les cinq départements normands se sont rapprochés pour former un comité régional, dans lequel siège le président du comité territorial haut-normand. L'Eurois Patrick Pottier a été élu le 29 septembre à la tête du comité haut-normand, en remplacement du Seinomarin Arnold Puech d'Alissac, tandis que le Bas-Normand Roger Hamel préside le comité régional.

Un taux d'accès à la formation de 9,3 % pour les femmes
12 032 agriculteurs haut-normands ont cotisé en 2015, et 1 683 ont suivi une formation, dont 810 en Seine-Maritime. Le taux d'accès à la formation est donc de 13,9 %, ce qui correspond à 30 677 heures financées. Ce chiffre n'est pas forcément bas, puisqu'il est proche du niveau national, mais le principal constat est que peu de femmes participent. Elles étaient seulement 419 en 2015, avec un taux d'accès à la formation de 9,3 %, contre 15,8  % pour les hommes. Un des enjeux pour les années à venir sera d'inciter plus d'agricultrices à se former. La région est très en deçà du taux national d'accès des femmes de 13,9 %.
« En s'appuyant sur une enquête du Crédit agricole, 65 % des problèmes des agriculteurs viennent de la technicité, 20 % de mauvais investissements et 15 % de problèmes liés à la vie privée (famille, santé...). Ces trois domaines de difficultés doivent devenir prioritaires pour les organismes de formation en Haute-Normandie. En tout cas, les actions de formation sur ces thèmes seront largement cofinancées par notre fonds », détaille Arnold Puech d'Alissac.

Priorités pour 2016-2018
Le plan de développement de la formation, établi par les élus Vivea, fixe les priorités pour les trois ans à venir et enclenche la rédaction des cahiers des charges. La stratégie et le pilotage des entreprises, la compétitivité, les modes de production innovants, l'efficacité et le bien-être au travail sont les priorités pour la Haute-Normandie pour 2016-2018. A noter que depuis 2012, des actions particulières ont été menées pour soutenir la filière élevage, avec le déploiement de nouveaux projets sur les coûts de production qui permettent de financer de nouvelles formations avec des prestations rattachables directement chez l'exploitant. Et par ailleurs, suite à la baisse des revenus qui menace la majorité des chefs d'exploitations en grandes cultures, des formations permettant aux exploitants de définir une stratégie pour préparer l'avenir seront développées.
« Nous ne pouvons avoir la prétention de tout savoir. Notre remise en cause est primordiale, la remise en selle n'en sera que plus salvatrice », estime Arnold Puech d'Alissac qui encourage les agriculteurs à consacrer davantage de temps à se former. « Tous les agriculteurs cotisent via la MSA, pour un budget total de 1,38 million d'euros pour la Haute-Normandie. Vivea contrôle s'il n'y a pas d'abus car ces fonds doivent être bien utilisés et les objectifs respectés. Cela ne doit pas être de l'information mais bien de la formation continue », ajoute Patrick Pottier qui lui aussi conseille « de ne pas s'enfermer sur son exploitation, de trouver du temps pour la formation car cela ne coûte rien et peut aider sur plein de sujets, par exemple comment organiser son temps de travail, conduire un projet informatique... »
Un accent particulier avait également été mis sur la gestion des ressources humaines, avec le constat d'une montée en puissance du salariat, le développement d'une organisation sociétaire et la mise en commun de matériel. Début 2016, les élus ont ainsi décidé de mettre en place un cahier des charges spécifique visant le développement des compétences en ressources humaines sur les exploitations mais aussi entre associés.
Les organismes de formation qui travaillent ou ont eu l'occasion de travailler avec Vivea dans la région sont nombreux. Il peut s'agir des chambres d'Agriculture, des centres de gestion, des syndicats, mais aussi d'organismes privés pour des thèmes spécifiques. « Il y a sûrement dans leurs offres de formation au moins un outil qui doit nous donner un défi à relancer pour nos affaires. Tous les pays qui retrouvent de la croissance, donc de l'emploi, ont des programmes de formation tout au long de la vie très développés », remarque Arnold Puech d'Alissac.
Laurence Geffroy

Interview de Christiane Lambert, présidente de Vivea

« Se former pour rebondir »

Suite au constat sur les mauvaises récoltes en céréales, que peut faire la formation, et notamment Vivea, pour aider les exploitants ?
La situation exceptionnelle de 2016, bien souvent synonyme de dette et de restructuration des encours bancaires, aura des conséquences sur plusieurs années et pourra fragiliser les exploitations. Il était donc nécessaire de mener rapidement une action de terrain pour répondre à ce problème. Vivea a donc constitué un groupe de travail réunissant des membres de comités Vivea régionaux des zones les plus touchées, l'APCA, Arvalis, Coop de France - métiers du grain ainsi que des professionnels des grandes cultures (AGPB et FOP) pour analyser les besoins et la place de la formation dans le redressement des situations de chacun et envisager l'avenir.

Quelles en sont les conclusions ?
Les partenaires ont identifié plusieurs types de besoins en formation et compétences nécessaires aux producteurs en grandes cultures afin qu'ils puissent faire face à cette situation sur le court et moyen terme. Cela va de comprendre cette situation exceptionnelle et prendre du recul à gérer la trésorerie et anticiper les besoins en fonds de roulement de l'exploitation en passant par savoir utiliser les leviers techniques pour optimiser la marge brute sans mettre en risque l'exploitation et le calcul et l'analyse des coûts de production ainsi que l'optimisation des charges et de la commercialisation. Un cahier des charges a été élaboré et lancé auprès des organismes de formation afin de démarrer des sessions ouvertes aux agriculteurs dès le mois de janvier 2017. Les agriculteurs ne doivent pas avoir une perception de victime des événements et au contraire se sentir responsable de leur gestion.

Quelles seront les modalités d'accès à ces formations ?
Nous nous engageons avec nos partenaires à encourager le plus grand nombre de producteurs à se former et à ne pas rester isolés. Participer à une formation c'est un moyen de prendre du recul avec l'appui du collectif et de rechercher des solutions pour rebondir. Nous ferons en sorte que ces formations soient gratuites pour les agriculteurs. Il s'agit de proposer aujourd'hui aux céréaliers ce qui a été fait par le passé avec les exploitants laitiers ou en ovins. Il s'agira de travailler sur les budgets de trésorerie et sur les coûts de production. Il faudra aussi, sur le moyen long terme, parler situation financière, itinéraire technique, charges de mécanisation... Nous avons deux mois pour informer et convaincre les céréaliers de l'utilité de ces formations avant de les lancer début 2017 !
Propos recueillis par Thierry Michel

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