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Vers l’éradication de la diarrhée virale bovine.

Le groupement de défense contre les maladies des animaux (GDMA) organise la lutte contre la BVD. L’objectif est dorénavant l’éradication.

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Les plans d’assainissement visent à éliminer les animaux IPI.
© © P. Mathevet

Un animal infecté par la BVD ne présente souvent pas de symptômes caractéristiques. La lutte contre le virus l’affaiblit. L’infection s’accompagne alors de chutes de productions ou de développement de maladies opportunistes. L’animal est contagieux pendant quelques jours puis s’immunise et élimine la maladie.
Il en est tout autrement pour les animaux contaminés pendant la gestation. Soit le virus fait avorter la mère, soit le veau naît infecté permanent immunotolérant (IPI). Le virus va alors persister dans son organisme sans qu’il ne parvienne à développer ses propres défenses immunitaires. Ces animaux présentent parfois un défaut de croissance et un mauvais été général. Parfois, ils ne présentent aucun signe et sont en très bon état. Néanmoins, ce sont toujours des animaux qui diffusent beaucoup de virus dans le troupeau, l’affaiblissant toujours plus. Lorsque la maladie évolue, elle peut prendre la forme de la maladie des muqueuses.
Quelle que soit la forme qu’elle prend, la BVD augmente toujours la mortalité et les pertes de productions, sont évaluées à 5 400 euros par an pour 120 bovins. Cela revient donc toujours moins cher de s’en occuper et d’assainir son élevage que de ne rien faire.

Les outils de lutte
Deux portes d’entrée principales sont constatées : les introductions et les contacts au pâturage. La lutte passe donc forcément par des actions collectives. Le GDMA fournit depuis 2006 des indicateurs BVD qui permettent de suspecter la circulation du virus ou de détecter rapidement une infection récente. En cas de suspicion, des analyses complémentaires sur de jeunes animaux permettent de confirmer la circulation du virus. Des plans d’assainissement, en partenariat avec le vétérinaire de l’élevage, visant à trouver les animaux IPI pour les éliminer et à mettre en place une vaccination sont proposés par le GDMA. Ces plans apportent à la fois un appui technique et financier.
Les élevages sains ou assainis doivent absolument se prémunir des recontaminations. Depuis 2017, toutes les introductions contrôlées sont obligatoirement dépistées en BVD. Le GDMA prend en charge une partie du dépistage lors de vente ou d’achat d’animaux, sur le sang prélevé au cours de la visite associée. De même, les éleveurs ayant achetés des femelles gestantes sont informés par le GDMA lors des naissances de ces veaux et il leur est conseillé de les dépister.
Le GDMA a lancé, avec le fort soutien du conseil départemental, un nouveau programme en hiver dernier. Tous les élevages ayant une forte suspicion de circulation du virus ont pu bénéficier de dépistages complémentaires sur de jeunes animaux. Ils ont été réalisés en même temps que la prophylaxie pour les élevages allaitants et au cours d’une visite spécifique pour les élevages laitiers. A l’issu, l’équipe de terrain du GDMA a mis en place de nombreux plans pour assainir les cheptels les plus touchés.
Une fois cette étape réalisée, les dépistages complémentaires seront ciblés sur des élevages ayant une situation plus douteuse vis-à-vis de la BVD. Néanmoins, tous les éleveurs s’interrogeant sur la présence de la maladie, peuvent contacter le GDMA pour avancer dans le dépistage. L’éradication est une action collective qui s’appuie sur la vigilance de tous. Elle prendra plusieurs années mais elle est possible. Elle permettra d’améliorer la performance de tous les élevages du département et d’apporter des garanties aux acheteurs. •

Jocya Duval, agricultrice à Massy
« Si les vétérinaires n’avaient pas été aussi présents, je n’aurais jamais agi et mon troupeau se trouverait aujourd’hui dans une mauvaise situation sanitaire. À la suite du dépistage, je ne pensais pas retrouver autant d’IPI, 15 c’était vraiment beaucoup. Réalisée en parallèle, la vaccination BVD c’est un coût, mais je suis vraiment gagnante à vacciner plutôt que de perdre des animaux et accumuler les problèmes sanitaires engendrés par cette maladie. Après un an de plan, je n’ai plus de problèmes avec les veaux, plus de retards de croissance, plus de diarrhées et on a réussi à limiter la Mortellaro. Cependant, je n’arrêterai pas la vaccination, ça me permet de ne plus avoir de problèmes avec la BVD et de me protéger des contacts possibles avec d’autres bovins ».

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