Un sérieux coup de jeune s'imposait
L'Union agricole a fait peau neuve. Interview de Stéphane Lecarpentier, directeur de la rédaction
Le journal L'Union agricole lance sa nouvelle formule cette semaine. Quel travail avez-vous réalisé pour y aboutir ?
Si nous n'avons jamais eu la prétention de tout changer, un sérieux coup de jeune s'imposait. La bonne question est « pour qui faisions-nous ce travail ? » Les lecteurs, évidemment. Dès lors une vaste enquête lectorat s'imposait pour comprendre ce qui était attendu dans le journal et ce qui ne l'était plus. Nous nous sommes entourés de personnes ayant une bonne expérience dans ce domaine, sans perdre les objectifs que nous nous étions fixés. Il a été réaffirmé une nouvelle ligne éditoriale, qui a confirmé notre colonne vertébrale, à savoir que nous sommes un journal d'opinion. Nous avons redéfini les contenus, puis mis en place une nouvelle charte graphique. Je crois pouvoir dire que pour le coup, celle-là change tout.
Le travail porte sur le fond, mais aussi sur la forme.
Le changement d'imprimeur quelques temps avant était les prémices de la volonté d'avoir une qualité graphique supérieure. Le papier étant confronté à une lourde concurrence numérique, il faut qu'il soit agréable à regarder, et encore plus à lire ! Je veux rappeler ici dans ces colonnes qu'il s'agit d'un travail d'équipe : mutualisation avec le journal l'Eure agricole et rurale, mobilisation des rédactions, intervenants extérieurs, soutien du bureau FDSEA....
Vous avez décidé de mettre une touche d'humour avec l'implication d'un dessinateur. Pourquoi ce choix ?
Comme dans tous les journaux, les rubriques sont des rendez-vous, et il nous est apparu que le dessin était souvent apprécié, pour peu qu'il soit drôle ! Dans une ambiance agricole souvent pesante, cela va offrir un peu de détente qui n'exclut pas de faire passer des vérités ! Djony se fera un plaisir de caricaturer vos syndicalistes préférés et de les mettre en situation...
Quelle est votre ambition pour le journal ?
On est tellement noyés dans l'information qu'on la traite immédiatement, comme à l'usine, sans le recul nécessaire pour l'appréhender. Je crois qu'il faut faire son deuil de comprendre son époque dans sa globalité. Lire toute la presse, ce n'est pas possible. Tout regarder, tout voir, ce n'est pas possible. Bien que le chantier du numérique soit engagé, faire que le papier soit viable demain reste un objectif. S'il est un avantage pour les adhérents de la FDSEA à qui il est proposé à un tarif préférentiel, il n'échappe pas aux problèmes inhérents à la presse papier et être encore là demain signifie s'en préoccuper aujourd'hui.