Spécial Matériel de traite : Le robot de traite pour être davantage avec les animaux.
Avec l’augmentation de la taille des troupeaux, l’installation d’un robot de traite permet aux éleveurs de passer plus de temps au soin de leurs animaux.
Au Gaec d’Escures à Saint-Martin-du-Manoir, deux robots de traite ont été installés en 2016. Cet investissement s’est accompagné de la construction d’une stabulation neuve pour accueillir 120 vaches laitières. Avec la reprise de l’exploitation qui a eu lieu la même année, le volume de lait produit a été multiplié par trois. « Nous avons investi de façon à pouvoir absorber l’augmentation de la production laitière avec le même nombre d’UTH. Pour une production de 1,5 million de litres de lait, deux robots de traite étaient le bon calibre pour saturer notre outil de travail », explique Jérémy Vimbert qui gère l’atelier lait du Gaec, son frère Charles étant plus sur l’atelier cultures.
Une plus grande flexibilité sur l’atelier cultures
L’objectif premier était la modernisation de l’outil permettant d’avoir une meilleure efficacité horaire et une plus grande flexibilité pour assurer des responsabilités prises à l’extérieur, et passer plus de temps avec la famille. Le nouvel équipement de traite a également permis une plus grande flexibilité sur l’atelier cultures : « le dégagement de temps n’était pas le but premier de notre investissement car nous avons sommes passés de 50 à 120 vaches avec la même main d’œuvre, c’est-à-dire 3 UTH pour 1,5 million de lait, avec l’un des salariés qui peut être sollicité sur les deux ateliers ».
Avant son installation sur l’exploitation familiale, Jérémy Vimbert a eu une expérience professionnelle dans le domaine des équipements de traite : « Nous avons hésité avec une salle de traite 2 par 6 et un bâtiment évolutif, mais nous avons fait le choix de l’optimisation des ateliers lait et cultures. L’investissement d’un robot se raisonne par pallier de production de 50 vaches laitières pour atteindre la performance économique. Il ne faut cependant pas oublier le côté humain. Il n’est pas bon qu’une seule personne ait la charge mentale des alarmes. Il est important d’identifier quelqu’un d’autre pour prendre le relais. Cela permet de partir tranquille aussi bien pour les déplacements privés que professionnels. Bien sûr, je peux suivre sur mon smartphone tout ce qui se passe quand je suis absent et je peux intervenir à distance si besoin ».
Moins de pénibilité
Le jeune éleveur insiste sur l’évolution du travail avec l’installation de robots : « Grâce au robot, je peux faire du coaching par vache pour que chacune exprime au mieux son potentiel. Cela répond bien à notre stratégie intensive. Beaucoup d’informations arrivent mais j’ai plus le temps de les analyser, de repérer les problèmes et de pouvoir réagir au plus vite. Il y a beaucoup de choses que l’on ne voit pas en salle de traite. Mon temps consacré aux soins des animaux a augmenté ». Pour Jérémy Vimbert, la traite robotisée lui permet de passer plus de temps avec ses animaux. Cela provoque une activité permanente dans le bâtiment et une meilleure fluidité de la circulation favorisant la fréquentation du robot sans contrainte.
Sur la ferme des Lys normands à Drosay (76), le passage au robot s’est fait en 2016 également. Auparavant, Aurélie et Guillaume Burel avaient chacun leur exploitation et le choix a été fait de regrouper les deux structures et leurs troupeaux laitiers pour gagner du temps. Ce regroupement a justifié la construction d’un bâtiment neuf et l’acquisition d’un robot de traite en trois box.
« Nous avions trois salariés et l’un d’entre eux est parti à la retraite. La difficulté pour trouver du personnel dans les exploitations d’élevage et le souhait de mettre en place un système diminuant la pénibilité nous a fait choisir le robot plutôt que le roto. Aujourd’hui avec nos 120 vaches, le robot nous permet de faire le travail à quatre, mon épouse, les deux salariés et moi. Cela nous permet aussi d’avoir plus de souplesse dans l’organisation du travail de la journée et d’être plus auprès des animaux », explique Guillaume Burel.
« Notre projet nous apporte un confort de vie, il nous permet plus facilement de remplir les responsabilités que nous avons tous les deux à l’extérieur. Nous profitons également plus de nos dimanches. Lors des gros chantiers de cultures, la charge de travail sur l’atelier lait peut être supportée par une seule personne. »