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Réunification de la Normandie, 1000 ans d’histoire

A la Tour des Archives, évolutions de la Normandie, de ses origines médiévales jusqu’à la réunification en 2015.

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© DR

Les Archives départementales de Seine-Maritime  proposent en ce moment une exposition sur l’histoire de notre Région, de ses premières formes sous l’Ancien Régime à l’actuelle Normandie réunifiée.
La naissance de la Normandie remonterait au Traité de Saint Clair sur Epte en 911, qui voit le roi de France confier le Comté de Rouen au chef viking Rollon. Le territoire aux mains des Scandinaves s’est vite étendu à ses dimensions définitives dès les années 930. « La Normandie est l’un des rares exemples en France d’une continuité territoriale et administrative sur un temps aussi long ».

Au Moyen-Age, les mêmes frontières qu’aujourd’hui
Mais cette principauté normande fait de l’ombre au roi de France. Elle passe dans les mains de Guillaume le Conquérant puis dans celle de la dynastie des Plantagenets. En 1204, le roi Philippe Auguste profite du conflit entre le roi d’Angleterre et duc de Normandie Richard Cœur de Lion et son frère Jean Sans Terre pour se rendre maître de la Normandie et l’intégrer au domaine royal. Dés cette époque déjà, il y a deux zones d’influence : Caen développée par Guillaume le Conquérant est la ville tournée vers le nord-ouest. Rouen est quant à elle tournée vers le Bassin Parisien. Dès le 15ème siècle émerge une « haute » et une « basse » Normandie.
La Normandie a donc rejoint le royaume de France mais elle garde une place à part. Elle est la première à avoir mis par écrit son droit coutumier dont l’usage lui est confirmé par la Charte des Normands. C’est un privilège unique concédé par le roi de France en 1315. Rouen devient la capitale et accueille le Parlement de Normandie. Caen est considérée comme la capitale intellectuelle car elle abrite une prestigieuse université.

A la Révolution naissent les départements
Le roi veille cependant à ce que ne se développe pas un pouvoir politique fort et place un gouverneur militaire et des intendants à Rouen, Caen et Alençon. Le pouvoir royal limite donc l’unité provinciale. A la veille de la Révolution, il y a trois assemblées provinciales en Normandie. En 1789, émergent des projets de réorganisation administrative du territoire pour une meilleure efficacité fiscale. Jacques-Guillaume Thouret, député de la ville de Rouen présente un rapport proposant un découpage du territoire en 80 départements, en plus de Paris. Le 22 décembre 1789, 83 départements succèdent aux 35 provinces. Chaque département est divisé en district, eux-mêmes divisés en cantons. La Normandie est ainsi découpée en 5 départements qui ont chacun leur assemblée.
Après la première guerre mondiale, dans l’objectif de reconstruire le pays, le ministre du commerce et de l’Industrie, Etienne Clémentel, pense qu’il faut diviser la France en régions économiques. Ce sont les prémices d’un retour aux découpages régionaux. Sous le gouvernement de Vichy, l’Etat français recourt à nouveau à l’échelon régional pour redresser la France après la défaite de 1940. Le 19 avril 1941 des préfets de région sont institués, chargés de coordonner l’action du gouvernement à l’échelle interdépartementale pour la police et les affaires économiques. Parmi les régions alors recréées, celle de Rouen retrouve les limites de l’ancienne Normandie en regroupant les 5 départements. Jusqu’en 1946, ces régions sont maintenues. La France se reconstruit mais un fossé se creuse entre Paris et la province. L’Etat développe une logique d’aménagement du territoire et de décentralisation économique. En 1955, les programmes d’action régionale pour le développement économique voient le jour, suivis de la création de 22 établissements publics régionaux. La Normandie est découpée en deux régions : la Haute-Normandie, plus industrielle et la Basse-Normandie, plus agricole.

Caen ou Rouen ?
En 1972, les conseils régionaux sont créés et rassemblent les élus départementaux. Les régions Haute et Basse-Normandie travaillent ensemble sur des projets d’aménagement commun comme le transport et l’économie. A l’occasion de la conférence interrégionale à Caen, les 5 départements donnent chacun leur position. C’est l’Eure qui mène la bataille de la réunification. Elle ne veut plus de la cohabitation avec l’industrieuse et puissante Seine-Maritime. La question de la capitale entre Caen et Rouen est la plus problématique : « Face à l’Europe, vous le savez, il faut des régions importantes et la Normandie a une image de marque à défendre. Doit-elle être tournée vers Rouen ou vers Caen ? C’est toute la question » déclare le président du conseil général de l’Orne, le sénateur d’Andigné. La Manche très agricole espère pouvoir ainsi bénéficier de l’aide du Fonds de développement régional et le Calvados pense qu’il est « stupide de séparer le front de mer au moment où la Grande-Bretagne entre dans le Marché commun ». La Seine-Maritime n’est pas l’ennemie d’une région Normandie : « le poids et la force d’une région plus vaste ne peuvent que contrebalancer une région parisienne parfois dévorante. Il fallait trouver un cadre à cette reconstruction d’une province, celui-ci est historique, pourquoi pas ? Dans ce genre d’opération, toutes les solutions sont forcément arbitraires mais il faut se hâter, l’échéance est proche », déclare le président du conseil général Michel Dubosc.
Après les élections présidentielles de 1981, le processus de décentralisation s’accélère avec les lois-cadre Defferre qui transforment les régions en collectivités territoriales disposant de leur budget et compétences. Le projet de réunification revoit le jour en 1999 avec une proposition de loi portée par Hervé Morin alors député. Ce texte reste au stade de projet mais dans les années 2000, plusieurs rapports mettent en avant le sous-dimensionnement des régions par rapport aux enjeux économiques. Réduire le nombre de régions vise à simplifier le « mille-feuille administratif », à créer des régions compétitives sur le plan européen et faire des économies de fonctionnement. Dans sa réforme territoriale de 2014, le président de la République répartit les compétences entre les régions (l’économie) et le département (la solidarité). En 2015, nous passons de 22 à 13 régions qui sont les moteurs de la vie économique et agricole. Le rapprochement entre la Haute et Basse-Normandie a été l’un des cas de fusion les plus simples.

Infos pratiques

Exposition jusqu’au 6 avril. Entrée libre et gratuite. Tour des Archives – Quai Jean Moulin, Rouen (entrée par l’Hôtel du Département, quai Jean Moulin).
Horaires : lundi et mardi de 8 h 45 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h, mercredi de 8 h 45 à 12 h 30.
Visites guidées : 21 février, 21 mars et 4 avril, 14 h.
Renseignements et réservations : archiveshdd@seinemaritime.fr ou 02.35.03.55.66.

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