Négociations commerciales : après la charte, la FNSEA et les JA demandent « des actes »
Les fédérations représentant les industriels et les distributeurs ont « toutes » signé la charte engageant leurs adhérents à respecter certains principes dans le cadre de la réouverture des contrats sur les tarifs des produits alimentaires, a annoncé le gouvernement à l'issue de la réunion de suivi des négociations commerciales le 31 mars. Les distributeurs prennent l'engagement « d'être souples » dans l'interprétation des clauses de renégociation et d'accepter de les déclencher « même lorsque les seuils ne sont pas atteints ». Ils s'engagent, par ailleurs, à ne pas appliquer de pénalités logistiques lorsque les fournisseurs font la démonstration que les perturbations rencontrées sont liées à la crise ukrainienne ou à l'influenza. De leur côté, les fournisseurs devront «faire preuve de transparence» et « justifier leurs demandes de hausse ». « En cas de manque d'offre, ils s'engagent à avertir les distributeurs et appliquer une clé de redistribution équitable » entre leurs clients, explique le cabinet du ministre. La possibilité d'étendre la charte aux produits non-alimentaires - une demande portée par l'Ilec (marques nationales) - sera étudiée lors d'une nouvelle réunion de suivi, la semaine prochaine.
Les syndicats attendent de voir
Après la signature, de la charte d'engagement sur la réouverture des contrats en aval, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) exigent « des actes » de la part des distributeurs et attendent « des hausses de tarifs immédiates ». Les syndicats « ont martelé devant tous les acteurs la nécessité de ne pas éluder la situation économique vécue par les producteurs et étayée régulièrement par les données chiffrées et actualisées de FranceAgriMer ». Le même jour, Michel Édouard-Leclerc, déclarait chez nos confrères de RMC vouloir « maintenir des marqueurs de prix bas ». Des propos jugés « outranciers et indécents » par les syndicats. Ces derniers assurent que « demander des hausses de tarifs est aujourd'hui encore plus légitime qu'il y a trois mois », rappelant le niveau « historique » du prix des intrants. Ils estiment que le point de vue du distributeur est « bien le signe que certaines enseignes de la grande distribution n'ont toujours aucun scrupule à écraser leurs fournisseurs ».