Mieux alimenter son cheval grâce à la note d'état corporel
Certains critères visuels et manuels permettent,
à partir d'une grille de notation, d'évaluer l'importance de l'état d'engraissement
des chevaux, pour leur bien-être et leur santé.
L'estimation de la note d'état corporel du cheval facilite l'ajustement des apports alimentaires en fonction des besoins (entretien, travail, croissance, gestation) de chaque animal, en adaptant la ration ou l'offre en herbe au pâturage. « Il est essentiel de comprendre cette notion pour bien gérer le poids de son cheval car un état d'engraissement trop faible ou trop important nuit à son bien-être et sa santé. L'obésité chez le cheval peut en effet entraîner l'apparition de maladies métaboliques telles que la fourbure, l'insulino-résistance, le syndrome métabolique équin. Or, une étude réalisée dans le cadre du programme équi-pâture sur quatre types de chevaux (poulinières de sang, poulinières de trait, chevaux d'instruction et chevaux retraités) montre que plus de 50 % d'entre eux souffrent d'obésité ou d'embonpoint. Attention également aux chevaux à l'état d'engraissement trop faible avant l'hiver, en particulier pour les chevaux retraités », explique Alexandre Kempfer de l'Institut français du cheval et de l'équitation (IFCE).
Noter les réserves en graisses
Estimer l'état corporel d'un cheval, c'est évaluer ses réserves en graisses (dépôts adipeux). Cela permet de vérifier si sa ration journalière est adaptée à ses besoins et d'intervenir au bon moment, le cas échéant. Une note d'état corporel (NEC), allant de 1 (très maigre) à 5 (obèse) est attribuée à l'équidé par palpation et observation visuelle de la masse adipeuse de l'équidé sur trois à six sites principaux : l'encolure (chignon), les côtes (derrière le quartier de selle), le garrot, l'arrière de l'épaule, la croupe et l'attache de queue. La ligne de dos, la croupe et le garrot sont plus délicats à noter en raison d'une confusion possible entre la masse musculaire et le tissu adipeux. Pour obtenir la note de chaque cheval selon sa catégorie, il faut réaliser la moyenne des notes de chaque site observé et affecter un coefficient pondérateur variable selon le site.
« Avec trois sites, arrière de l'épaule, côte et garrot, on obtient déjà une bonne estimation de la NEC, en sachant que les côtes représentent le site majeur d'appréciation (coefficient de pondération de 50 %) », poursuit Alexandre Kempfer.
Cette évaluation est à effectuer tous les mois pour le cheval au travail ; en fin d'hiver, milieu de saison de pâturage et début d'hiver pour les chevaux d'élevage.
Des optimums variables
À chaque type de cheval correspond une note d'état corporel moyenne idéale et adaptée à son activité. Pour les poulinières, les chevaux de dressage et d'obstacles, l'optimum se situe entre 3 et 3,5 ; pour un cheval de course, de complet ou d'endurance entre 2 et 2,5. Pour les chevaux à forts besoins (poulinière, poulain, cheval au travail), une note inférieure à 2,5 compromet la mise à la reproduction de la jument, induit la fonte musculaire du cheval au travail ou encore engendre des carences et un ralentissement de la croissance et du développement du poulain. À l'inverse, une note supérieure à 3,5 occasionne des difficultés de mises bas et des problèmes de fertilité, prédispose à l'ostéochondrose chez le poulain de sang, entraîne une baisse de performance sportive chez le cheval de compétition...
Un outil de simulation est disponible sur le site des haras nationaux (haras-nationaux.fr) pour estimer la note d'état corporel de son cheval.
Équi-pâture
Le programme équi-pâture a pour ambition de promouvoir des pratiques efficientes afin de valoriser l'herbe dans l'alimentation du cheval et de pratiquer une vermifugation ciblée. Il a pour objectif d'accélérer le transfert et la vulgarisation des données de la recherche scientifique sur ces thématiques en diffusant des modes de conduite, des références technico-économiques et des outils de pilotage spécifiques aux équins.