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Les courants parasites en élevage

Il est établi que les courants électriques parasites perturbent le comportement des vaches. Ils peuvent être source d'inconfort et même de stress.

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Quelle que soit l'origine des courants parasites, la mise en conformité de l'installation électrique de l'élevage (salle de traite, stabulation, ...) doit permettre d'assurer la protection des personnes et des animaux face aux phénomènes électriques parasites.
© Manuel Perret

«Les vaches refusent d'entrer en salle de traite », « Elles sont plus agitées », « Aucune vache n'utilise les logettes de ce côté du bâtiment », « Les vaches prennent une châtaigne à chaque fois qu'elles vont boire à cet abreuvoir et du coup elles n'y viennent plus »... Autant d'observations faites par des éleveurs sur les courants électriques parasites, d'après un document du Cniel et de l'Institut de l'élevage. Les courants parasites ne sont pas toujours perceptibles par l'homme, mais les vaches laitières y sont très sensibles. Cependant, les réactions sont très différentes d'une vache à l'autre allant du simple lever de pied, au sursaut, voir au cabrement. Un courant électrique parasite (aussi appelé courant vaga-bond) est un courant élec-trique dont la circulation n'est ni souhaitée, ni maitrisée. Ces courants parcourent les élé-ments conducteurs, le sol et les structures métalliques de l'exploitation par exemple, et peuvent accidentellement cir-culer dans le corps de l'animal. Les vaches sont extrêmement sensibles aux courants qui les traversent. Les courants parasites sont générés par des faibles niveaux de tensions (<10 V).
Ils sont de deux types. Les vaches laitières peuvent être soumises à des tensions élec-triques parasites de façon sporadique, lors de la mise en route du tank par exemple. De plus, on ne les retrouve pas dans toute l'exploitation : dans une partie de la stabulation, au niveau d'un abreuvoir... Ils sont difficiles à évaluer.

Origine des courants parasites
D'autre part, les nombreux équipements électriques et électroniques, structures et matériels métalliques sont des facteurs favorisant l'apparition des phénomènes électriques parasites. Un dysfonctionne-ment des installations élec-triques et/ou des équipements de l'exploitation est souvent en cause (défaut de mise à la terre, absence de liaisons équipoten-tielles). Les intempéries, l'hu-midité, les poussières, les chocs et la corrosion (notamment par  les lisiers, aliments et engrais) accélèrent leur dégradation et augmentent les risques d'incidents d'origine électrique.

Une vérification indispensable
La vérification de l'installation électrique est indispensable. Quelle que soit l'origine des courants parasites, la mise en conformité de l'installation électrique de l'élevage (salle de traite, stabulation...) doit permettre d'assurer la protec-tion des personnes et des ani-maux face aux phénomènes électriques parasites. En cas de problèmes ou de doutes, faites appel à un agent habi-lité (électricien, auditeur sécu-rité, conseiller traite et/ou bâtiment...).
Les courants de fuite sont l'une des principales causes des cou-rants parasites perçus par les animaux. Lorsque les installations électriques, comme par exemple la machine à traire ou les clôtures électriques, sont mal isolées ou mal implantées et présentent un défaut de mise à la terre, des courants de fuite se propagent dans les sols et les structures conductrices du bâtiment. Ils induisent alors des différences de potentiels entre les éléments métalliques non connectés entre eux.
Les décharges électrostatiques (« châtaignes ») correspondent à une évacuation instanta-née vers la terre d'une charge d'électricité statique accumu-lée sur des matériaux, le plus souvent suite à des frottements. Dans un sol humide, les engrais chimiques et les lisiers peuvent se comporter comme l'électrolyte d'une batterie. En présence de deux pièces métalliques, il peut apparaître une circula-tion de courant (migration de charges positives et négatives). Dans les bâtiments d'élevage, des champs électriques peuvent apparaître au niveau des câbles sous tension et, générer des ten-sions parasites à la surface des éléments métalliques non reliés à la terre. Cette liste n'est pas exhaustive.
Une bonne mise à la terre et l'utilisation de matériaux suffisamment conducteurs per-mettent d'évacuer ces charges électriques. Relier tous les élé-ments métalliques entre eux et les raccorder à la prise de terre permet d'éviter ce phénomène. Les interventions sur l'installation électrique, même non alimentée, ne doivent être réalisées que par des agents habilités.
Mais agir uniquement sur le système électrique ne suffi t pas. Plusieurs études font l'hy-pothèse que les courants para-sites sont des facteurs amplifi  cateurs ou aggravants d'autres facteurs de risque comme l'ali-mentation des vaches laitières, ambiance et hygiène du bâtiment, pratiques de traite...Le bloc de traite concentre de nombreux équipements élec-triques (machine à traire, tank à lait...) soit près de 85 % de la consommation électrique de l'exploitation. Cet environ-nement humide avec de mul-tiples éléments conducteurs (lactoduc, tubulaires métal-liques...) est un lieu particuliè-rement sensible aux courants électriques parasites. Des dia-gnostics électriques en bloc de traite existent dans certains départements. Contacter votre conseiller d'élevage pour plus de renseignements.
Par exemple, sur 82 contrôles effectués en 2014 en Bretagne, des défauts liés aux liaisons équipotentielles des masses métalliques, à la qualité des protections différentielles et à la valeur de la résistance de la prise de terre ont été observés dans respectivement 71, 35 et 39 % des cas. Dans une très grande majorité des situations, la mise en conformité de l'installation électrique a permis de résoudre les problèmes.

L'avis de l'Anses

A la demande du ministère de l'Agriculture, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié un rapport d'expertise sur les champs électromagnétiques d'extrêmement basses fréquences où plus de 300 publications scientifiques ont été analysées ainsi que les résultats d'une campagne de mesures en élevage. L'Anses conclut que ces travaux ne permettent pas de mettre en évidence d'effets majeurs des champs électromagnétiques sur le comportement des animaux d'élevage, ni leurs performances zootechniques ou sani-taires. Ce rapport aborde également la question de courants parasites puisque les champs électromagnétiques, quelle que soit leur origine, peuvent interagir avec les structures métal-liques de l'exploitation et induire indirectement l'apparition de courants parasites. L'Anses rappelle que la sensibilité des animaux à ces courants est connue et clairement démontrée en situation expérimentale. Cependant les études scientifiques aujourd'hui disponibles ne permettent pas de conclure sur l'effet des courants parasites sur les performances et la santé des animaux en raison d'un manque de connaissance sur les mécanismes en jeu. Pour l'Anses, l'impact des courants parasites « sur le niveau de performance et l'état sanitaire des animaux dans le contexte multifactoriel des élevages reste mal connu ».
Le rapport complet de l'Anses est disponible sur www.anses.fr/fr/system/files/SANT2013sa0037Ra.pdf

Et la Géobiologie dans tout ça

Après avoir investigué les différentes pistes, la géobiologie peut être une piste complémentaire. En effet, certaines nuisances consta-tées en élevage pourraient être liées aux passages d'eau souterraine et aux failles. Toutes les solutions sont bonnes à prendre, à condition d'être effi caces et durables! Mais attention aux choix de l'intervenant. Assurez-vous de ses compétences, et notamment de ses connaissances de l'élevage laitier, et exigez un devis clair et un rapport de visite écrit.

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