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Les circuits courts, en végétaux aussi.

La végétalisation des villes, avec des arbres et plantes d'origine normande, se développe. Zoom sur une filière en pleine évolution.

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Production de plantes en serre.
© FRANÇOIS CARBONELL

Il n’y a pas qu’en alimentaire qu’on peut développer des circuits courts. C’est aussi le cas pour les productions de végétaux, qui embellissent les centres villes. Afin de valoriser la production locale, qui contribue à améliorer la qualité de vie des urbains, la chambre régionale d’agriculture (CRAN) et ses partenaires* ont mis en place une charte de l’achat public local, à destination des collectivités.

Les aménagements paysagers sont en effet du ressort des communes et des intercommunalités, qui se fournissent en arbres, fleurs, plantes vivaces… en général auprès de plusieurs entreprises, selon les besoins. Pour être davantage sollicités, les producteurs normands ont souhaité améliorer la visibilité de leur offre auprès de cette clientèle qui représente la moitié de leur chiffre d’affaires.

 

Une charte locale

« Le code des marchés publics ne favorisait pas l'achat local, or la filière était sinistrée », constate Didier Anquetil, pépiniériste à Villiers-Fossard, dans la Manche. Il y a trois ans, alors qu’il était président d'Astredhor, l'institut technique de l'horticulture, et prenant exemple sur d'autre régions, l'idée d'une charte locale a germée dans son esprit. Les collectivités achetaient des arbres à l'étranger, par méconnaissance et par habitude d'achats, parce qu'ils ne pensaient plus à consulter les pépiniéristes locaux.

Une des explications, c'est la concentration des agglomérations. « Beaucoup de professionnels travaillaient avec leurs communes voisines mais elles se sont regroupées et leurs achats avec. Les petits producteurs se sont retrouvés parfois avec 30 % de chiffre d'affaire en moins, du jour au lendemain. » Certains bureaux d'étude auxquels font appel les collectivités pour l'embellissement peuvent aussi avoir leur siège dans d'autres régions françaises et n'ont parfois pas les meilleures idées pour le climat normand. Acheter local permet de mieux respecter ça. « Nous ne sommes pas une grande région, mais nous sommes riches en variétés en raison du climat et du terrain. Or l'élément essentiel, c'est l'eau, le végétal est quelque chose de vivant », insiste Didier Anquetil.

 

Fédérer les professionnels

« Comme pour les circuits courts alimentaires, cette charte, c’est la même approche : comment produire pour une clientèle locale tout en respectant la règlementation ? », explique Françoise Philippe, chargé de mission horticole à la chambre régionale d'agriculture. Faire rencontrer producteurs et acheteurs dans l'élaboration de cette charte, a permis à chacun de mieux se connaître. Exemple avec Caen-la-Mer (14), une des premières collectivités qui a signé la charte, avec l’Agglo Seine-Normandie (27) ou Domfront-en-Poiraie (61).

Elle regroupe 50 communes autour de la capitale normande, donc il faut pouvoir fournir en quantité de végétaux. « On était déjà dans une démarche d’achat public local, la signature de la charte par les élus l’entérine, dans le respect du code des marchés publics », explique Isabelle Brisard, de la direction des espaces verts. « Elle nous a permis de mieux connaître la production locale existante, avec un cahier des charges le plus complet et le plus cohérent possible entre les différents végétaux  (…) L’atout des entreprises locales, c’est la proximité et la réactivité ». A Caen et ses communes voisines, la végétalisation occupe une bonne place, et monte en puissance. Par exemple, avec la mise en place d’un jardin d’été éphémère ou un décor d’hiver. Caen-la-Mer compte une petite dizaine de fournisseurs, pour la production comme pour l’évènementiel. « La charte permet de fédérer les professionnels qui peuvent mieux s’organiser entre eux et travailler en partenariat plutôt qu’en concurrence. »

L’embellissement, c’est une demande du grand public et c’est aussi une vitrine pour les producteurs. L’autre moitié de leur chiffre d’affaires, ce sont en effet les particuliers. « Nous vendons de plus en plus au détail », constate Didier Anquetil. « Les gens qui s'installent à la campagne ont vécu en ville et veulent reproduire ce qu'ils y ont vu ».

Les producteurs s'engagent de plus en plus dans des démarches agroécologiques, certification « plante bleue » ou « haute valeur environnementale » Il existe aussi un label « végétal local ». Mais le challenge de la profession, c'est de pouvoir répondre à la demande, car beaucoup de petits pépiniéristes ont disparu, n'ont pas trouvé de repreneurs et il faut maintenant s'organiser. Une première étape a été franchie avec la charte, mais il y a encore du pain sur la planche.

*Unep Normandie, Astredhor Seine-Manche, FNPHP Normandie, FFP Normandie, Florysage

La plante bleue, gage de bonnes pratiques.

Lancée en 2011 par l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, la certification « plante bleue  » identifie les horticulteurs et pépiniéristes français engagés dans une démarche sociale et respectueuse de l’environnement.

En 2016, le label a intégré les indicateurs de la haute valeur environnementale (HVE) dans son référentiel. Il constitue le niveau d’exigence le plus élevé du dispositif de certification environnementale et sociale français, qui valorise des modes de production plus respectueux de l’environnement.

Il certifie que les horticulteurs et pépiniéristes respectent un cahier des charges strict et précis visant à limiter les impacts environnementaux en attestant de leurs bonnes pratiques dans sept domaines : la gestion de l’irrigation ; la stratégie de fertilisation ; la protection des cultures ; la gestion des déchets ; la maîtrise de l’énergie ; la biodiversité et l’environnement ; les règles sociales et sociétales. C’est une démarche volontaire des professionnels. La certification intervient au terme d’une année au cours de laquelle les performances de l’entreprise sont enregistrées puis contrôlées par un auditeur externe.

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