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Le drone, testé sur lin en Normandie

Les drones ont de multiples applications en cours de développement pour aider les agriculteurs.

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Un angle de l'étude consiste à réaliser un diagnostic de la parcelle en s'appuyant sur la sensibilité du lin à la structure du sol.
© D.R.

Dans le cadre de projets de recherche et d'innovation, les chambres d'Agriculture de Normandie ont décidé d'aller à la recherche d'applications et de nouveaux débouchés aux capteurs du quotidien pour un usage agricole. Ces expérimentations s'inscrivent dans le cadre du PRDAR* agriculture de précision. Concrètement, il s'agit aussi bien de l'autonomisation du matériel agricole dans les champs que de mini-laboratoires d'analyse du lait pour optimiser la gestion d'un élevage.
Les drones sont utilisés dans de nombreux aspects de la vie courante, et notamment en agriculture. C'est l'occasion de bénéficier d'outils amenant toujours plus de précision. Les chambres d'Agriculture de Normandie ont investi dans des drones permettant d'acquérir des informations précises en utilisant « ebee » développé par la société Airinov. Principalement utilisé pour ajuster la fertilisation du colza et du blé avec « Mes Dron'images », cette technologie est au coeur de nombreuses recherches. Au delà du perfectionnement du modèle agronomique de fertilisation sur blé, le développement d'outils sur les cultures d'orge, pomme de terre, betterave et lin est en cours.
Des expérimentations sur lin dans l'Eure
Pour cette culture, très technique, le but est dans un premier temps de tester la capacité du capteur multispectral à bien caractériser la végétation du lin. L'objectif est par la suite d'envisager un réajustement de la fertilisation ou d'anticiper les risques de verse. Pour cela une plateforme d'essais a été implantée sur une parcelle du plateau du Neubourg où plusieurs thématiques ont été étudiées. L' essai courbe de réponse à l'azote avec trois doses (témoin sans azote, dose à 40 unités et 80 unités) est à l'étude pour créer des végétations différentiés. Un essai régulateur et trois zones de préparation du sol (labour d'hiver, labour de printemps et une bande en semis direct) a été également mis en place.

Un outil de pilotage de la fertilisation
Sur l'essai courbe de réponse, des mesures avec le drone ont été effectuées et complétées par des prélèvements à 10 centimètres de la culture. A ce stade, la précision du capteur a été confirmée pour caractériser la hauteur, la biomasse sèche et la quantité d'azote dans le feuillage du lin. L'idée serait, après un apport de base au semis, de réajuster la fertilisation de la culture en cours de végétation, lors des premiers stades. Une carte de réajustement permettrait d'homogénéiser la végétation des parcelles. Toutefois, le développement du lin étant très lié à une disponibilité précoce de l'azote, cette méthode n'est pas toujours opérante. Une autre possibilité serait de prédire le risque de verse de la culture en fonction de sa biomasse et de sa quantité d'azote.
Anticiper ou ajuster la régulation du lin
L'essai courbe de réponse a également permis de réaliser des vols à plusieurs stades du lin et d'établir une bonne corrélation entre la hauteur et l'indice agronomique mesuré avec le drone. Toutefois certains stades comme le survol de la parcelle à « 40 centimètres » n'a pas pu être réalisé compte-tenu des conditions climatiques du printemps dernier. Ce trou dans les références n'aide pas à connaître la limite de validité du modèle. Cependant la finalité peut être de moduler les apports de régulateur en fonction de l'hétérogénéité de la parcelle pour réguler les zones ou le lin est trop développé.
Le drone a également été utilisé pour  observer l'essai régulateur différemment. Les photos prises au stade « 80 centimètres » du lin après traitement informatique donnent des informations sur la verse tout à fait similaires aux notations réalisées par l'expérimentateur. Le drone pourrait donc servir d'outil d'observation des essais de régulation.

Un diagnostic d'accident de structure de sol possible ?
Un autre angle de l'étude est de réaliser un diagnostic de la parcelle en s'appuyant sur la sensibilité du lin à la structure du sol. Encore à ses débuts, cette approche se fonde sur  des clichés aériens à quatre stades de la culture. Il faudrait démultiplier les dates de passages pour définir le stade du lin le plus à même de révéler les irrégularités de développement. Cela nécessite également de se mettre sur une multitude de situations difficiles pour accumuler des observations. Un mode opératoire avec une grille de risque est à concevoir pour choisir les parcelles sujettes à problèmes de structure.
La suite à apporter à ce travail est principalement de consolider et d'étoffer les références acquises. Il faut chercher les limites de l'outil drone dans la caractérisation de la croissance du lin.
Il faut également continuer à travailler sur la courbe de réponse à l'azote pour optimiser la disponibilité de la fertilisation. Pour faire du couple drone-lin un indicateur des structures du sol il va falloir augmenter considérablement la prise de mesures sur des situations très différentes pour déterminer la pertinence de l'indicateur.
Plus largement, le drone peut concerner tous les secteurs de productions agricoles. En élevage avec des applications concernant la surveillance de la pousse des prairies, la modulation du désherbage du maïs. Cette technologie n'en est qu'à ses débuts. De nombreuses applications sont en cours de développement pour aider les agriculteurs à suivre l'état sanitaire de leurs cultures, avoir accès à un désherbage de précision, optimiser les apports d'engrais sur de nombreuses cultures, caractériser les sols et établir des cartes de semis intraparcellaire. Des travaux sont menés pour évaluer l'impact positif ou négatif des haies sur les rendements des cultures depuis le pied jusqu'au « milieu  du champ » (dans le cadre du GIEE agroforesteries en Normandie).

* programme régional de développement agricole et rural

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