La FNSEA 76 ouvre une commission spécialisée en agriculture biologique
Mercredi 10 mai, Etienne Gangneron, président de la commission nationale bio de la FNSEA était présent pour l'officialisation de la nouvelle commission spécialisée seinomarine.
La FNSEA n'a rien contre l'agriculture biologique et souhaite le faire savoir. Une commission nationale dédiée à la bio existe en effet depuis une dizaine d'années. En février dernier, elle a organisé une journée pour informer les fédérations départementales du travail effectué et faire un bilan de l'existant, dans un contexte d'accélération des conversions.
Des sections bio sont créées petit à petit au sein des FDSEA. Elles sont actuellement au nombre de treize, bien installées, et dix en cours de création. Ce mouvement gagne la Normandie. En Seine-Maritime, elle a été officiellement lancée mercredi dernier.
« Cela répond à une demande. Le marché bio progresse, et au sein de la fédération, nous représentons tous les types d'agriculture », explique Gilles Barré, vice-président de la FNSEA 76, qui a accueilli à Bois-Guillaume Etienne Gangneron, président de la commission nationale.
« Nous avons donc commencé un travail plus large de recensement de nos adhérents afin d'agréger les bonnes volontés ». Pour l'instant, dix-sept personnes ont été identifiées. David Léger, polyculteur-éleveur à Esteville, prend la présidence de la commission. Il élève des poules pondeuses et des vaches allaitantes sur 45 hectares de SAU.
Faire le lien avec l'administration et la Région
Si le Grab Haute-Normandie a davantage pour vocation les aspects techniques et l'organisation des filières, le syndicat pourrait apporter un message politique, pour défendre les intérêts des producteurs bio. Le département voisin de l'Eure est également de cet avis et envisage de travailler ensemble sur ce dossier dès 2018. L'essentiel du travail d'une telle commission est d'insuffler du dynamisme au réseau, de faire le lien avec l'administration et la Région. Il y a par exemple un problème de gestion de l'enveloppe allouée pour les conversions et les maintiens sur lequel il va falloir travailler.
Le syndicat souhaite donc envoyer un signal positif vers les exploitants qui ont fait le choix du bio et qui ont pu, par le passé, avoir l'impression d'être montrés du doigt. Etienne Gangneron, président de la commission nationale, pense qu'on peut se sentir bien à la FNSEA en étant bio. « Je suis passé au bio et j'ai été élu au poste de président de la FDSEA du Cher, en même temps. Le bio peut être clivant au niveau syndical. Mais il n'y a aucune raison à cela, on défend tous les agriculteurs. La FNSEA n'est pas à côté de la bio, elle est dedans », témoigne-t-il. « Il ne faut surtout pas se sentir exclu du syndicat parce que l'on passe en bio », insiste David Léger, qui siège à la commission nationale.
Autre élément à prendre en compte : l'engouement des consommateurs. « Avoir un marché, c'est un élément fédérateur », conçoit Gilles Barré. Et en Haute-Normandie, il y a du potentiel puisqu'il n'y a que 2 % de SAU en bio, contre 7 % de la SAU en France. « Une démarche a été lancée dans le pays de Bray avec le lait, Danone veut collecter. La ferme de François Fihue par exemple a été reconvertie avec des vaches kiwi pour faire de l'herbe toute l'année », ajoute Gilles Barré, bien conscient que les mentalités évoluent.
Portrait
David Léger est polyculteur-éleveur à Esteville (76). Il élève des poules pondeuses et des vaches allaitantes sur 45 ha de SAU.