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L’APCA présente sa relance basée sur les produits locaux.

Le 3 juin, les chambres d’agriculture ont présenté leur plan de « redressement » en deux parties (court et moyen terme), qui fait la part belle à la relocalisation de l’alimentation. Le but, pour le président de l’APCA Sébastien Windsor : « Pérenniser les changements de comportement des consommateurs » observés pendant la crise sanitaire.

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La crise du Covid-19 a permis aux chambres d’agricultures d’expérimenter de nouvelles façons de promouvoir l’agriculture et les produits locaux.
© PIXABAY

Pour les chambres d’agriculture, la relance post-coronavirus passera par les produits locaux. Le thème de la « reconquête de la souveraineté alimentaire » se taille la part du lion dans le plan de relance présenté par l’APCA le 3 juin. Le but, pour le président de l’APCA Sébastien Windsor : « Pérenniser les changements de comportements des consommateurs » observés pendant la crise sanitaire. « Les Français ont eu un réflexe citoyen fort, en se tournant vers les produits français à un moment où ils sentaient la chaîne alimentaire fragilisée et où ils voyaient les efforts des agriculteurs. » L’APCA compte ainsi « promouvoir une autonomie alimentaire de nos territoires dans un rayon restreint (jusqu’à 100 km) ». D’après les chambres, « le taux d’autonomie alimentaire des 100 plus grandes aires urbaines n’atteignait que 2,1 % en moyenne » dans ce rayon. Les chambres d’agriculture travaillent avec le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, sur une expérimentation visant à favoriser les produits locaux en restauration collective, a annoncé le président de l’APCA, Sébastien Windsor le 3 juin. Entériné lors du Salon de l’agriculture, ce test s’articule autour d’« un appel d’offres très massif dans un territoire ou deux ». Il a vocation à « servir d’exemple à l’échelle nationale », en favorisant les produits locaux alors que la réglementation européenne interdit d’inclure des critères de proximité dans les appels d’offres des collectivités. Dans son plan de « redressement », l’APCA appelle à « modifier les règles de la commande publique » pour introduire de tels critères de proximité. « Il faut que l’Etat nous accompagne, pas seulement financièrement, mais aussi en donnant l’exemple en passant des commandes de produits français », a déclaré M.Windsor.

 

« Il y a des États membres qui nous soutiendront »

Après la FNSEA et les filières viandes rouges et volailles, c’est donc au tour de l’APCA de plaider pour un assouplissement des règles de la commande publique. Dans le champ politique, les Républicains se sont récemment positionnés pour des cantines publiques fournies à 100 % par des produits français. Comme l’indique Sébastien Windsor, les chambres d’agriculture ont demandé à rencontrer le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour lui présenter ses propositions. Mais du côté de Bruxelles, « on n’a pas vu de signal » en faveur d’un tel assouplissement, admet-il. Chez les eurodéputés, « il y a un début de changement », ajoute M. Windsor. « Il y a des pays qui nous soutiendront, comme le Danemark », espère le président de l’APCA. Selon lui, sur ce sujet, les États membres sont « divisés », mais « on n’est pas loin du 50/50. » Pour les chambres, la restauration n’est pas le seul débouché à travailler dans le cadre de l’après-crise. Parmi ses propositions, l’APCA souhaite « imposer aux grandes enseignes des règles de référencement adaptées aux produits fermiers en circuit court », tout en fixant « un pourcentage minimum de ces produits pour chaque magasin ». Une mesure qui permettrait aux GMS de « sortir d’une position très critiquée et de retrouver du lien avec leur territoire », estime Sébastien Windsor. Pour l’élu, il faut s’appuyer sur les expériences réussies, comme celle avec Auchan pendant la crise sanitaire. « Ils nous ont envoyé la liste de leurs directeurs de magasins. Quand des produits étaient disponibles, ils ont su les référencer en 48 heures, raconte cet agriculteur normand. Parfois ils ont aussi ouvert leurs parkings pour que les producteurs viennent faire de la vente directe.»

 

Ouvrir une « réflexion de fond » sur le statut des saisonniers

Afin de relocaliser la production alimentaire, les chambres proposent de développer les filières déficitaires comme les fruits et légumes (en allégeant les charges et en investissant) ou les protéines végétales (en promouvant la luzerne et développant les biocarburants). Les chambres veulent aussi développer les projets alimentaires territoriaux (PAT) et favoriser les circuits courts en assouplissant la réglementation. L’APCA invite son réseau à décliner cette réflexion  dans les territoires. Pour Sébastien Windsor, « ce n’est pas l’APCA qui va aller négocier des PAT, aller voir les Régions pour mettre en place des plans de communication ou rencontrer les écoles pour bâtir un plan d’échange avec les exploitations agricoles. » Pour les chambres, la relance passera aussi par un développement des investissements et de l’emploi en agriculture. L’APCA veut notamment promouvoir les métiers agricoles et ouvrir une « réflexion de fond sur le statut et la formation des saisonniers ». Il s’agit surtout « d’adapter la législation du travail à la réalité des métiers agricoles, où on subit la météo », résume Sébastien Windsor. « Il faut qu’on se donne quelques règles » pour pouvoir faire des heures supplémentaires lors des pics de travail (récoltes notamment), « avec l’accord des salariés ».

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